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le Jeudi 23 octobre 2014 14:52 Société

Le plan de carrière bien dessiné de Gabrielle Dupont

Gabrielle Dupont se valorise en participant à l’évolution d’un projet de la conception au résultat final. Photo : Françoise La Roche.
Gabrielle Dupont se valorise en participant à l’évolution d’un projet de la conception au résultat final. Photo : Françoise La Roche.

Françoise La Roche

Un peu comme Obélix qui est tombé dans la potion magique quand il était jeune, Gabrielle Dupont est tombée dans les plans dans son enfance.

Gabrielle Dupont se valorise en participant à l’évolution d’un projet de la conception au résultat final. Photo : Françoise La Roche.

Gabrielle Dupont se valorise en participant à l’évolution d’un projet de la conception au résultat final. Photo : Françoise La Roche.

Son père, ingénieur et entrepreneur général, rapportait des rouleaux de plans à la maison et Gabrielle utilisait le verso pour dessiner et colorier. Dès l’âge de 9 ans, papa lui enseigne les bases d’un logiciel de dessin de plans. L’intérêt qu’elle démontre la pousse à explorer et à apprendre par elle-même et bientôt, le logiciel ne compte plus de secrets pour elle.

« Je faisais des plans de maison et les montrais à mon père chaque jour. J’aimais cela. Je disais à tout le monde que je voulais devenir architecte », explique Gabrielle.

Parcours scolaire

Une fois son diplôme de secondaire obtenu, c’était clair dans sa tête qu’elle irait au cégep étudier en technique architecturale et continuerait à l’université pour devenir architecte. « Quand j’ai fait ma technique au cégep, je me suis rendu compte que la portion de temps que l’architecte passe à faire des plans est assez minime par rapport au projet en entier : rencontres avec le client, faire les suivis, etc. Ce n’était donc pas architecte que je voulais être, mais plutôt dessinatrice de plans. J’ai alors décidé que j’arrêtais là mes études et que je voulais être technicienne en architecture. C’est ce qui me convenait », dit Gabrielle Dupont.

Parcours professionnel

Elle est arrivée au Yukon en 2007 avec un diplôme d’études collégiales en poche. Elle a obtenu un premier emploi d’été pour l’organisme yukonnais Les EssentiElles qui représente les intérêts des femmes francophones. Aujourd’hui, elle siège au conseil d’administration à titre de trésorière. En 2008, elle décroche un poste dans son domaine professionnel et travaille depuis pour le gouvernement du Yukon au département des Travaux publics.

À son entrée en poste, son travail consistait à produire des dessins à l’ordinateur pour des projets d’architecture, d’aménagement intérieur et faire des plans d’implantation. Depuis un an, elle est en plus responsable de la gérance de projets pour des travaux de rénovations et de constructions nouvelles.

Cela implique de collaborer avec l’entrepreneur pour s’assurer que les plans sont respectés et que les travaux sont exécutés dans les règles de l’art. Elle participe aux réunions et effectue des visites régulières sur le chantier. « J’aime la dynamique entre l’entrepreneur et le client », dit-elle. « Moi, je m’assure que tout le monde est content et qu’on ne dépasse pas le budget. C’est un beau défi. »

Travail au féminin

Traditionnellement, ce genre de travail était plutôt réservé aux hommes, mais on voit de plus en plus de femmes dans ce domaine. Mais Mme Dupont dit qu’elle rencontre quand même de la résistance de la part de certains entrepreneurs.

« J’ai travaillé avec un entrepreneur de Whitehorse qui a la réputation de ne pas être facile. Un collègue masculin avec plus d’expérience que moi a dû intervenir parce que j’avais perdu le contrôle du projet avec l’entrepreneur. Je pense que c’était parce que j’étais une jeune femme nouvelle et que l’entrepreneur s’est dit qu’il pourrait avoir le contrôle sur moi. Une fois les choses mises au point, ça s’est bien passé. » Gabrielle Dupont ajoute : « Quelques fois, c’est complètement l’inverse. L’entrepreneur me fait des yeux doux et flirte avec moi. »

En général, le rapport avec les entrepreneurs s’avère bon, mais dès le premier contact, elle met les choses au clair. « Voici le projet, voici les plans et voici le prix. » Elle sait maintenant comment se faire respecter.

Second Floor Drafting

En plus de son emploi de fonctionnaire, Gabrielle exploite une entreprise de dessins architecturaux. Second Floor Drafting reçoit des contrats de la part d’un architecte et d’un ingénieur de Whitehorse et aussi grâce au bouche-à-oreille. Souvent, elle obtient des amis des contrats d’agrandissement de maison. Ce n’est pas ce qu’elle préfère! Elle aime mieux les projets commerciaux, pratico-pratiques et impersonnels. Mais elle a quand même dessiné des plans de maisons pour Habitat for Humanity à titre bénévole.