Lucien Chaput (Francopresse)
La tendance nationale des inscriptions dans les écoles francophones est positive. Mais pas dans toutes les provinces, où se profilent d’importants défis pour l’avenir. Le 24e Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) fera le point.
À chaque année, la FNCSF compile des données sur les écoles francophones du pays. Constat de Roger Paul, directeur général : «Même si les données définitives ne sont pas encore rentrées pour 2014, on a l’impression que la tendance à la hausse se maintient.
« Il y a quelques années, on disait que nos 28 conseils et commissions scolaires offraient des services éducatifs à près de 150 000 élèves. Effectivement, on parlait de quelque 146 000 élèves. Aujourd’hui, on est rendu à 152 000, sans tenir compte des inscriptions du mois dernier. Le chiffre à retenir pour cette période (2012 à 2014), c’est une augmentation d’environ 6 000 élèves. »
Certaines provinces reculent. « Si on regarde les données province par province, notre Roger Paul, il y a des augmentations plus significatives dans certaines que d’autres. Le Nouveau-Brunswick connaît une diminution d’environ 800 élèves durant cette période.
« Je ne pense pas que les écoles du Nouveau-Brunswick aient perdu des élèves comme tel. La diminution s’explique plutôt par la dénatalité. À l’Île-du-Prince-Édouard, estime-t-il, la différence est tellement petite qu’on parle de maintien. » En termes de nombres, l’Ontario domine avec une hausse nette d’environ mille élèves.
Par contre, le nombre d’écoles – 626 au national – n’a pas changé depuis quelques années. « On pourrait bénéficier d’avantage d’écoles un peu partout », indique Roger Paul. Le manque d’infrastructure a une incidence sur les inscriptions ». Deux poursuites judiciaires sur les demandes d’infrastructures, au Yukon et en Colombie-Britannique, sont devant les tribunaux.
Les changements démographiques ont aussi un effet. Précisions du directeur général : « L’apport de l’immigration de langue française nous aide dans certaines régions. On parle de l’Ontario, mais aussi de l’Ouest, où l’augmentation est peut-être due en grande partie à l’immigration.
« On dit qu’il y a seulement un enfant sur deux, de parents reconnus par l’article 23, inscrit dans une école francophone, souligne Roger Paul. Si tous les ayants droit choisissaient l’école de langue française, on pourrait facilement doubler nos effectifs. C’est important de pouvoir admettre tous les élèves. »
À ce chapitre, le litige de la Commission scolaire francophone du Yukon est d’une importance capitale. « Dans certaines provinces ou territoires, dit-il, on ne reconnaît pas le droit d’admettre des enfants ayant des ancêtres francophones, d’enfants d’immigrants et de francophiles.
« Si la CSFY perd cette cause, conclut le directeur général, tous les conseils scolaires pourraient y perdre. On veut aller chercher, on veut encourager les élèves et les parents issus de l’immigration. C’est une de nos luttes maintenant. »
Le congrès annuel aura lieu du 16 au 18 octobre à Niagara Falls (ON). « Provoquer sa chance : les avantages du démarchage pour les conseils scolaires! » est le thème proposé aux 200 congressistes.
« L’une de nos tâches à la Fédération, rappelle Roger Paul, c’est de tenter de bâtir la capacité de revendication des conseils. Il faut voir comment nos conseils scolaires peuvent prendre leur place dans l’arène politique pour faire valoir les enjeux tels que le financement et le droit de gestion. »