Pierre-Luc Lafrance
Le 17 septembre, Action Canada présentait un dialogue sur trois thèmes de politique publique au Yukon. En clair, les seize participants étaient divisés en trois équipes qui se penchaient sur un problème social : l’éducation, les ressources et la Loi autochtone au Yukon.

La Franco-Yukonnaise Véronique Herry-Saint-Onges faisait partie du groupe de travail sur les ressources naturelles. Photo : Pierre-Luc Lafrance.
Pendant les 36 heures précédant l’activité, ils rencontraient des intervenants du milieu pour se faire une idée sur le sujet. Lors de leur présentation, ils relataient ce qu’ils avaient appris sur le sujet en tentant de ne pas porter de jugement. À la fin de l’exposé, ils invitaient l’assistance à aborder un dialogue, ce qui permettait de jeter un éclairage nouveau sur le sujet. C’était la deuxième fois qu’Action Canada venait au territoire en dix ans d’existence.
Aux termes des discussions sur l’éducation, il s’est révélé que pour plusieurs Yukonnais, le territoire est prêt à passer à une autre étape. Quelle est cette étape? Ça reste à définir, mais plusieurs pistes ont été avancées, dont celle d’avoir une université dans le Nord ou encore de mettre en place un curriculum adapté à la réalité régionale. Quant à la question du territoire, un sujet épineux ici, les participants ont soulevé l’idée qu’il manquerait un espace de discussion sur le sujet où les gens pourraient non seulement se faire entendre, mais qui ferait en sorte que les décisions tiendraient compte de leur opinion.
Qu’est-ce qu’Action Canada?
Le but d’Action Canada est de réunir de jeunes Canadiens exceptionnels pour développer leurs habiletés de leader. Les participants proviennent de différentes régions du Canada et ils sont choisis au terme d’un processus de sélection rigoureux. Au cours de l’année, ils font cinq dialogues publics dans différentes régions du pays. Avant de venir à Whitehorse, ils ont participé au même genre d’exercice à Halifax et Québec et ils vont aller à Vancouver et Ottawa. À noter qu’ils participent à ces événements en plus de travailler ou de poursuivre leurs études. Pour Matthew Kington, un jeune homme originaire de Vancouver qui a fait ses études en Ontario, c’est une aventure extraordinaire, mais aussi un moyen incroyable de mieux connaître le pays en le visitant, mais aussi en se penchant sur des réalités propres à chaque région. « Je n’avais jamais été dans les Maritimes ou dans le Nord. J’ai eu l’occasion de découvrir qu’au-delà de nos différences, il y a plusieurs points qui nous rassemblent. »
Parmi les seize qui ont été sélectionnés cette année, on retrouve deux représentants du Yukon : la francophone Véronique Herry-Saint-Onge et Raven Smith, membre de la Première nation Carcross-Tagish. Cette dernière est actuellement associée principale chez Innosight, un cabinet international d’experts-conseils en stratégie et innovation installé à Lexington, au Massachusetts. Auparavant, elle a obtenu un M.B.A. de la Harvard Business School et une Maîtrise ès arts de la Fletcher School of Law & Diplomacy où elle s’est spécialisée en affaires internationales et économie du développement.
Les participants devaient passer une dizaine de jours au territoire, période au cours de laquelle ils devaient aller à Carcross et à Dawson.
La Franco-Yukonnaise Véronique Herry-Saint-Onge, maintenant installée à Toronto, était heureuse de vivre cette aventure, surtout qu’un des arrêts se faisait chez elle. « Je me suis toujours impliquée en politique et dans la communauté, alors j’étais intéressée par Action Canada. Mais c’est lorsque j’ai parlé avec d’anciens participants que j’ai décidé de soumettre ma candidature. » Ce qu’elle retire surtout de son expérience, c’est qu’elle a l’occasion de voir la situation canadienne d’un autre œil, surtout au contact des autres participants. « J’ai aussi découvert de nombreuses similitudes entre la Nouvelle-Écosse et le Yukon, surtout dans le caractère des gens. Même ici, je ne croyais pas en apprendre beaucoup sur le Yukon, mais ça m’a amenée à voir les choses avec une nouvelle perspective. J’ai beaucoup appris. »