Nelly Guidici
Brad Firth, ultra-marathonien Gwich’in originaire de la communauté d’Inuvik (Territoires du Nord-Ouest) court pour sensibiliser les Canadiens sur le sort de la rivière Peel.

Le coureur Brad Firth est parti le 12 juillet 2014 de Vancouver afin de rejoindre la ville de Whitehorse et sensibiliser le public sur le bassin de rivière Peel. Photo : Nelly Guidici.
Au mois d’avril 2014, il avait parcouru 1 200 kilomètres en un mois entre Inuvik et Whitehorse. Il avait également rencontré le premier ministre Darrell Pasloski ainsi que le ministre de l’Environnement Currie Dixon afin de leur remettre des lettres de protestations des résidents des T.N.-O. et du Yukon sur le sort que le gouvernement du Yukon voulait réserver au bassin de la rivière Peel.
Entendue à la Cour suprême du Yukon à Whitehorse la semaine du 7 au 10 juillet 2014, la décision du juge Von Real n’a pas encore été rendue sur l’affaire.
100 jours de course à pied
M. Firth aussi appelé Caribou Legs poursuit le combat, à sa façon, c’est-à-dire en courant. Il a donc pris le départ pour un nouveau voyage épique depuis Vancouver jusqu’à Whitehorse. Le 12 juillet 2014, il a commencé sa course de 3 600 kilomètres en 100 jours. Sans commanditaires, ni équipe, ni véhicule de support, il a pris la décision de partir seul. Il compte cependant sur le support du public et des dons. Sa course l’a mené dans les villes de Kamloops, Grande Prairie, Dawson Creek et Fort Nelson pour n’en citer que quelques-unes.
Les automobilistes sont toujours très prudents et encouragent massivement Brad Firth lorsqu’ils aperçoivent sa silhouette sur le bord de la route. « J’aimerais remercier les gens qui me klaxonnent et qui me disent “Bonjour”, j’apprécie beaucoup », précise Firth.
Arrivée précoce de la neige en Colombie-Britannique
Cette année, l’arrivée anticipée de la neige a surpris tout le monde, y compris M. Firth qui a dû adapter son équipement de course aux conditions météorologiques. Le 7 septembre, alors que Fort Nelson est sous la neige, il repart au pas de course. En effet, grâce aux dons du public, Firth s’est procuré des chaussures et des vêtements adaptés au froid dans un magasin d’articles de sport de la ville. Peu impressionné par la météo plutôt fraîche, il avoue aimer courir dans ces conditions.
Un modèle
Courir permet aussi à M. Firth de réfléchir. En effet, ces longues journées à fouler l’asphalte sont, pour lui, l’occasion de penser à diverses choses. En plus de la rivière Peel qui est au cœur de son projet, Caribou Legs se révèle également un rôle modèle pour les jeunes. En effet, il annonce le 3 septembre, sur son compte Facebook, qu’il souhaite descendre la rivière Mackenzie en canoë l’été prochain, et rendre visite aux personnes habitant dans les communautés le long de la rivière. L’annonce de ce projet est l’occasion de s’adresser aux jeunes en expliquant que son projet est ouvert à tous ceux qui souhaitent faire partie du voyage.
Jamais à court d’un message motivant, il communique beaucoup sur les bienfaits de l’exercice physique : « Vous devez faire des efforts : mentaux et physiques pour tracer la voie. Vous devez aller de l’avant. Vous devez vous discipliner pour agir! »
Courir pour la rivière Peel avant tout
« J’aurai pu choisir de courir pour la lutte contre le cancer comme beaucoup d’autres coureurs, mais je ne suis pas comme les autres! J’ai choisi de courir pour la rivière Peel parce que ça touche une corde sensible, comme tous les membres de la communauté Gwich’in, nous avons un lien spécial avec le bassin de la rivière Peel. » Brad Firth entame actuellement la dernière partie de sa course jusqu’à Whitehorse qu’il atteindra dans le courant du mois d’octobre.