Natasha Harvey, Les EssentiElles
Le langage que nous utilisons pour parler de certains sujets affecte notre perception et influence la manière dont nous réagirons. Par exemple, dans le cas des agressions sexualisées, le langage peut détourner la responsabilité de l’agresseur en dissimulant l’acte de violence. Ce langage, typiquement connu comme « la culture du viol », masque la nature délibérée des actions de l’agresseur en stigmatisant et culpabilisant la victime.
Ainsi, au lieu de remettre en question le comportement de l’agresseur, la culture du viol pointe du doigt la victime en suggérant qu’elle a provoqué l’attaque par son mode d’habillement, comportement ou style de vie. Cette mentalité qui blâme la victime fait en sorte que très peu d’agressions sexualisées sont rapportées à la police, et encore moins mènent à une condamnation. Par conséquent, les agressions sexualisées restent un problème grave dans la société, particulièrement au Yukon où le taux d’agressions sexualisées est trois fois plus élevé que la moyenne nationale.
C’est la raison pour laquelle les organismes de femmes veulent changer le langage de la culture du viol en le remplaçant par le langage du consentement.
La notion du consentement est fondée sur une communication ouverte, honnête et respectueuse entre deux personnes. L’idée étant que dans toute relation une personne ne devrait jamais présumer savoir ce que l’autre veut, mais devrait toujours le demander en s’assurant de respecter la réponse. Demande. Écoute. Respecte. Selon la loi canadienne, le consentement ne peut pas être sous-entendu, mais doit être exprimé de manière explicite, enthousiaste et libre.
Cela peut paraître évident, mais ce n’est souvent pas le cas là où les stéréotypes de genre persistent. Le système patriarcal définit le rôle de l’homme comme étant sexuellement agressif et prédateur, tandis que la femme est soumise aux désirs de l’homme. Ces stéréotypes contribuent à perpétuer les mythes de la culture du viol qui suggèrent que la femme est un objet sexuel dont l’homme a droit de s’emparer lorsqu’il le veut. Cela mène à des attitudes qui tolèrent et normalisent la violence faite aux femmes qui a un impact négatif sur toute la communauté.
Le langage du consentement vise à changer ces attitudes nocives de la culture du viol en encourageant des relations saines et positives qui respectent les limites, désirs et besoins de chacun. Si nous voulons mettre fin aux structures sexistes et patriarcales qui dominent notre société, nous devons adopter un langage qui fait la promotion du respect, de l’égalité et de l’amour. C’est en pratiquant le consentement que nous pouvons apprendre à nous aimer et nous respecter.
Les EssentiElles en partenariat avec Victoria Faulkner Women’s Centre organisent une campagne pour sensibiliser le public au sujet du consentement dans les festivals d’été. Venez nous retrouver à Atlin et Dawson pour en apprendre plus sur le consentement, faire un macaron et inscrire votre nom au tirage avec la meilleure façon de demander le consentement. Pour plus de renseignements, contactez [email protected].