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le Lundi 26 mai 2014 14:50 Société

Clara Hugues fait parler à la grandeur du pays

Clara Hugues était épuisée à son arrivée à l’aéroport de Whitehorse. Elle a toutefois pris le temps de s’adresser aux gens qui l’attendaient sur place. Photo : Pierre-Luc Lafrance.
Clara Hugues était épuisée à son arrivée à l’aéroport de Whitehorse. Elle a toutefois pris le temps de s’adresser aux gens qui l’attendaient sur place. Photo : Pierre-Luc Lafrance.

Pierre-Luc Lafrance

Clara Hugues était épuisée à son arrivée à l’aéroport de Whitehorse. Elle a toutefois pris le temps de s’adresser aux gens qui l’attendaient sur place. Photo : Pierre-Luc Lafrance.

Clara Hugues était épuisée à son arrivée à l’aéroport de Whitehorse. Elle a toutefois pris le temps de s’adresser aux gens qui l’attendaient sur place. Photo : Pierre-Luc Lafrance.

Clara Hugues est arrivée à l’Aéroport Erik Nielson le lundi 12 mai après avoir parcouru l’autoroute Dempster en vélo entre Inuvik et Dawson. Visiblement épuisée, la détentrice de six médailles olympiques en vélo et en patinage de vitesse affirmait qu’elle venait d’accomplir un des périples les plus épuisants de sa vie, mais que ça en valait grandement la peine, car tout était plus grand que nature.

« Ce n’est pas la première fois que je viens dans le Nord, mais la Dempster a quelque chose de mythique », a-t-elle dit en entrevue. « J’ai la chance d’avoir une équipe extraordinaire avec moi et on a eu beaucoup de plaisir. Je me suis dit de ralentir et de relaxer… » Lors de son trajet entre les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon, elle a vu quatre ours grizzly, six caribous, mais surtout « le plus beau paysage de la terre. »

Cette escale au Yukon se faisait dans le cadre du Grand tour de Clara. À titre de porte-parole national pour l’initiative Bell Cause pour la cause, elle a entrepris un périple de 12 000 km en vélo répartis sur 110 jours. Lors de son passage au Yukon, elle en était au 60e jour de son voyage amorcé le 14 mars. Le but : s’arrêter dans 95 communautés canadiennes pour parler de la santé mentale et mettre fin aux préjugés concernant les maladies mentales et ceux qui en souffrent.

D’ailleurs, lorsqu’on l’a interrogée sur le sujet, Clara Hugues estimait que son projet un peu fou était une bonne façon d’engager la conversation en allant au-devant des gens. « On peut rentrer en communication avec des gens des différentes communautés à chaque étape du voyage. Ça nous a donné l’occasion de voir ce que les gens font dans leur communauté pour prendre les choses en main. » D’ailleurs, elle revient souvent sur l’importance d’agir localement. « Nous avons rencontré des gens qui voulaient donner de l’argent pour la cause. Le Grand tour n’est pas une activité de financement. Je leur ai conseillé de donner pour leurs organismes locaux qui répondent aux besoins de leurs communautés. »

Elle a été particulièrement touchée par les messages des jeunes. « Quand on entend parler de détresse et d’intimidation dans la bouche des enfants, ça nous blesse, mais je me dis qu’au moins ils parlent… » Et c’est là un des grands messages de ce tour et de « Cause pour la cause » : l’importance de parler, de ne pas garder les choses pour soi, de voir que d’autres personnes souffrent aussi autour de nous, que nous ne sommes pas seuls. « La chose la plus importante est de parler, d’éduquer les gens. Il faut que chacun essaie de faire une différence autour de lui. »

Clara Hugues a souffert d’une dépression sévère après les Jeux olympiques d’Atlanta où elle venait d’obtenir deux médailles de bronze en cyclisme. Elle est donc bien placée pour connaître les difficultés des gens qui souffrent de maladie mentale. C’est pourquoi elle a accepté le rôle de porte-parole de cette cause. Dans le cadre de sa tournée, elle a rencontré plusieurs étudiants dans des écoles et des gens des Premières nations. Elle a aussi participé à deux événements publics le 14 mai avant de poursuivre son périple vers la Colombie-Britannique. Elle a d’abord participé à une marche intitulée Whitehorse parle (Whitehorse is Talking) au parc Shipyard à l’heure du dîner avant d’inviter la population à un BBQ communautaire en soirée au Centre récréatif du Mont McIntyre. Lors des deux événements, plusieurs activités ont été mises en place pour démystifier la santé mentale et pour inciter les gens à amorcer la conversation.