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le Mercredi 14 mai 2014 9:16 Société

Nycole Turmel de passage au Yukon

Nycole Turmel agissait à titre de conférencière lors du congrès du Nouveau parti démocratique du Yukon. Photo : Pierre-Luc Lafrance.
Nycole Turmel agissait à titre de conférencière lors du congrès du Nouveau parti démocratique du Yukon. Photo : Pierre-Luc Lafrance.

Pierre-Luc Lafrance

Le Nouveau parti démocratique (NPD) du Yukon a tenu son congrès le 3 mai au Old Fire Hall. Pour l’occasion, Nycole Turmel, députée de Hull-Aylmer et whip en chef de l’opposition officielle sur la scène fédérale était sur place pour s’adresser aux militants du territoire. Nous en avons profité pour nous entretenir avec elle.

Le Congrès annuel est l’occasion pour un parti de s’adresser à sa base partisane, d’établir ses politiques, de regarder sa vision d’avenir, mais aussi d’évaluer ce qu’elle a fait jusqu’à présent. Le rôle de Mme Turmel était de s’adresser aux gens et de faire le lien entre la situation au fédéral et celle au Yukon. « Un peu comme nous [NDLR le Nouveau parti démocratique du Canada], ils forment l’opposition officielle. Ils sont six députés et ils occupent une place importante au territoire. »

Elle a donc parlé de sujets de base, comme la façon de rassembler les gens. Mais elle a aussi traité de grands enjeux qui touchent les deux paliers de gouvernement : l’environnement, l’économie, le plein emploi, etc. « Dans ma présentation, j’ai dit ce que les conservateurs ont fait de notre pays dans les dernières années. Et le résultat n’est pas reluisant. Que ce soit la question des femmes des Premières nations avec le rapport de la GRC sur les femmes battues et assassinées. Ou encore la question de l’éducation chez les Premières nations où les conservateurs n’ont jamais consulté les principaux intéressés. Pour ce qui est des travailleurs étrangers, nous sommes d’accord avec le principe. Il y a effectivement des secteurs d’emploi où la main-d’œuvre est difficile à trouver. Mais certaines entreprises ont abusé en faisant venir des travailleurs étrangers qui coûtent moins cher alors que des Canadiens pourraient faire le travail. »

D’ailleurs, lorsqu’il est question du gouvernement Harper, Mme Turmel en a long à dire. « Depuis qu’ils sont majoritaires, au moment du budget, ils déposent un livre avec tous les amendements possibles, même ceux qui n’ont aucun rapport avec le budget. Ils se vantent de créer des emplois, mais ils ne parlent jamais du type d’emploi créé. Souvent, ce sont des emplois non permanents, pas le genre d’emploi qui permet à une famille de vivre décemment. »

Sur la question de l’environnement, elle reproche l’attitude du gouvernement en place. « Ils font des comités de consultation, mais les documents finaux montrent qu’ils n’ont pas écouté et qu’ils font à leur tête. » Elle dresse le parallèle avec les consultations auprès des communautés autochtones qu’on a eues au Yukon pour le plan d’aménagement du bassin de la rivière Peel. « Les deux gouvernements ont la même approche », conclut-elle.

Elle soutient que le cheval de bataille de son parti est le projet de loi C-23 sur la refonte électorale. « Ils n’en ont jamais parlé lors des élections et là ils arrivent avec un projet partisan basé sur des fraudes possibles. Ils disent qu’ils sont prêts à apporter des changements, mais tous les amendements proposés par notre parti ou par le parti libéral ont été refusés. Encore là, ils vont à l’encontre de ce que les Canadiens veulent. »

Questionnée sur la question de l’importance du français, particulièrement hors Québec, elle soutient que : « Notre position est simple : le Canada est un pays bilingue. Par exemple, notre position est que tous les juges de la Cour suprême doivent être bilingues. En fait, tous les niveaux de services de juridiction fédérale devraient être offerts en français. »

Elle reproche aussi au gouvernement Harper de couper sans cesse dans les organismes d’aide aux plus démunis. « Le gouvernement dit qu’il est urgent d’ajouter des fonds pour le logement abordable. Mais il prend l’argent de la première enveloppe, les groupes d’aide aux gens dans le besoin, pour le transférer dans cette deuxième enveloppe. Résultat, c’est le même argent et les organismes qui viennent donner l’aide de base aux sans-abri ou des soupes populaires n’ont plus assez d’argent pour offrir leurs services. Le gouvernement oublie la base et coupe pour son propre avantage. »

Après un passage à l’opposition officielle, Mme Turmel est convaincue que le NPD a pris suffisamment de maturité pour former le gouvernement aux prochaines élections. « Notre objectif est de remplacer les conservateurs en 2015. » Elle soutient que la composition de son parti qui compte 40 % de jeunes de moins de 40 ans et 50 % de femmes donne une grande diversité d’expériences et de points de vue. Mais pour elle, une des grandes forces du parti est son chef, Thomas Mulcair. « M. Mulcair, notre nouveau leader depuis 1 an et demi maintenant, est un type qui a une grande expérience avec plus de 30 ans en politique. Il a touché à tout : santé, budget, etc. »

En terminant, elle estime que les Yukonnais ont de la chance de pouvoir compter sur un leader de premier plan comme Liz Hanson pour les représenter.