Pierre-Luc Lafrance
Le 8 mai, sur le coup de midi, près de cinquante manifestants, dont quelques hommes et deux mères avec leurs bébés, ont pris position devant l’édifice Elijah Smith sur la rue Main pour défendre le droit des femmes d’avoir le choix, particulièrement concernant la question de la contraception. Ils s’étaient placés stratégiquement sur le parcours de la marche pour la vie afin de marquer leur désaccord avec ceux qui se disent « pro-vie » et qui sont contre le droit à l’avortement. Mais le choc des idées n’a pas eu lieu puisque le parcours de la marche a été modifié pour éviter la rue Main.
Le 8 mai a lieu chaque année une marche pour la vie dans différentes régions du Canada, dont le Yukon. Depuis quatre ans, des groupes de femmes, dont Les EssentiElles, se sont mobilisés pour faire une contre-marche. Elles se tiennent devant l’édifice Elijah Smith avec leurs pancartes pour promouvoir l’option « pro-choix ».
Le modus operandi de cette contre-manifestation est simple : lorsque la marche pour la vie passe sur la rue Main en face d’eux, les manifestants demeurent silencieux et présentent leur pancarte. Pour Ketsia Houde, directrice de l’organisme Les EssentiElles, il est essentiel que cela demeure une manifestation pacifique. « C’est sûr que c’est un sujet qui soulève des passions, mais nous voulons que cela demeure civilisé, loin des dérapages que l’on peut voir ailleurs, entre autres à Ottawa, où les gens s’insultent. Nous sommes dans un petit milieu et nous avons à travailler avec des gens qui sont de l’autre côté, alors je me vois mal les insulter. » Elle espère que cette façon de faire va entraîner un débat d’idées et va permettre d’élargir la conscience collective.
Lutte contre la faim
Alors qu’on attendait une marche qui n’est jamais venue, on a assisté à une scène cocasse : des jeunes se sont mis à passer dans les rangs des manifestants pour offrir des pommes. En effet, des étudiants du secondaire avaient établi leur quartier général à quelques pas de là, au coin de la 3e Avenue et de la rue Main. Ils passaient en groupe de deux : un membre de l’équipe offrait une pomme et un autre un dépliant. Le tout se déroulait dans le cadre des activités de la Semaine de sensibilisation à la faim.
Il y avait donc de l’information sur la campagne « Donnons une voix à la faim » qui invite les gens à partager en ligne une histoire à propos de la faim, que ce soit sous forme de photo, vidéo ou texte. Ça peut être une histoire personnelle ou une histoire qui est arrivée à un proche. Le but est de briser le silence autour de la faim au Canada. C’est aussi une façon de s’engager pour la cause et même de partager des solutions qui peuvent aider sa communauté.
De plus, les jeunes travaillaient aussi en partenariat avec la Banque alimentaire de Whitehorse pour faire connaître le service, mais surtout pour rappeler qu’il est possible de joindre le Green Apple Club et ainsi donner tous les mois à la Banque alimentaire. Ceux qui aimeraient en savoir plus sur ce programme peuvent aller sur le site de l’organisme à whitehorsefoodbank.ca.