Amina Hufane, collaboration spéciale, APF
Faire de la francophonie un levier puissant dans l’économie canadienne a été le grand sujet de discussion du 3e Grand rassemblement de l’éducation en français (GREF) qui s’est déroulé à Ottawa les 11 et 12 avril. Selon un expert, « chaque dollar provenant de l’espace économique francophone contribue à 1,52 $ au PIB (produit intérieur brut). »
Le directeur du Centre des études municipales au Conference Board du Canada, Mario Lefebvre, soutient que la francophonie contribue à l’essor de l’économie. « Les francophones en situation minoritaire œuvrent dans le secteur de l’administration publique et de l’éducation. Cette population connaît un taux de chômage faible et un revenu moyen élevé.
« Le revenu moyen des travailleurs francophones hors Québec, précise Mario Lefebvre, est plus élevé que la moyenne provinciale dans toutes les provinces, à part le Nouveau-Brunswick où l’écart est très petit. Grâce à la qualité de l’éducation, ces personnes réussissent à aller chercher des salaires importants, une fois sur le marché du travail ».
Le GREF a réuni 600 intervenants en éducation et partenaires de la francophonie sous la tutelle du Regroupement national des directions générales de l’éducation (RNDGÉ) et de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF). Les participants ont réfléchi à l’importance de l’éducation française, tant sur le plan économique et politique que numérique.
Selon Aldéa Landry, présidente de l’entreprise de consultation Landal, de Moncton, « l’éducation est la clé de notre développement économique et social, de notre survie et notre épanouissement comme francophones. L’éducation est importante comme choix de développement économique parce que nous sommes dans un monde en constante évolution.
« Le savoir se renouvelle à tous les cinq ans, souligne-t-elle, et il faut que notre système d’éducation s’adapte. Il est important de mettre l’emphase sur la polyvalence, l’entreprenariat et la littératie. Il ne faut pas seulement former les étudiants de façon verticale, mais leur donner des habilités et des connaissances transversales. »
Celle qui se présente comme « courtière du savoir » insiste sur « le lien entre l’éducation et le monde des affaires, l’éducation et le communautaire. Il ne faut pas juste regarder l’éducation dans la transmission de connaissances, mais aussi dans l’impact de nos institutions éducatives sur le plan économique dans nos régions ».
Les propos du directeur général du Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM), Louis Alain, s’inscrivent dans la même lignée. « Lorsqu’il s’agit de relancer l’économie, faisons-le non pas seulement pour la prospérité, mais sur des pistes plus durables. Il est important de tenir compte d’un bon environnement, de prospérité, de tout l’espace social dans lequel le joueur de pointe est le monde de l’éducation. »
Il est primordial, selon l’ancien enseignant, que les directions d’écoles, les communautés et les partenaires travaillent en synergie. « Le fait de travailler ensemble crée de scénarios assez intéressants qui font toute une différence dans les communautés. »
La première édition du GREF s’est déroulée à Halifax en 2010 et la deuxième à Edmonton en 2012. La prochaine pourrait avoir lieu au Nouveau-Brunswick en 2015.