Amina Hufane, collaboration spéciale, APF
Comprendre l’environnement économique des communautés francophones isolées est un des thèmes discutés lors du colloque annuel du Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) et du Réseau national de développement économique et d’employabilité Canada (RDÉE Canada) qui s’est tenu les 10 et 11 avril à l’Université d’Ottawa. Il fallait également trouver des solutions rentables.
Plusieurs conférenciers venant de différents organismes et ministères, tant du provincial que du fédéral, se sont rencontrés pour présenter leurs recherches. Parmi eux, Bjenk Ellefsen, analyste politique à Emploi et Développement social Canada (EDSC), a mené un projet qui consiste à comprendre la réalité des communautés francophones isolées dans le cadre du programme de Fond d’habilitation d’EDSC.
« À travers le pays, affirme-t-il, il y a toutes sortes de petits îlots de populations francophones qui sont isolées des autres communautés de la même province. Ils sont dans un environnement économique très distinct avec leurs propres avantages, difficultés et ressources ».
C’est grâce au recensement ainsi qu’aux données de Statistique Canada que l’analyste politique a pu identifier ces communautés. « Notre objectif est de comprendre leur environnement pour mieux saisir leurs défis, les problèmes qu’on pourrait identifier et les opportunités qui se présentent à elles au niveau du marché du travail. »
Ces communautés ont besoin d’interventions créées sur mesure, explique M. Ellefsen. « On n’intervient pas de la même façon dans un environnement comme dans un autre. On ne peut pas avoir une stratégie intégrée nationalement. Cela ne fonctionnerait pas parce que les besoins ne sont pas les mêmes. »
Pour cibler les besoins de ces communautés et leur offrir l’intervention adéquate, EDSC travaille en partenariat avec plusieurs organismes tels que les RDÉE. Le Fond d’habilitation d’EDSC remet une subvention annuelle de 12 millions à 14 organismes, le RDÉE Canada et ses membres dans chaque province et territoire.
« Ce financement assure les opérations des organismes qui incluent au-delà de 130 agents de développement à travers le Canada, précise M. Ellefsen. EDSC fournit les ressources nécessaires à des partenaires qui peuvent obtenir les objectifs recherchés et cela se fait à différents niveaux. Ce sont des interventions sociales, économiques, en création d’entreprises mais aussi en formation ».
Selon le directeur général du RDÉE Canada, Jean Léger, « il existe des enjeux où la ruralité se vide pour revenir dans les villes, où le taux d’emploi est beaucoup plus adéquat. Je crois qu’il y a un besoin pour ces communautés de se réinventer sur le plan économique.
« La formule que nous utilisons pour essayer de redynamiser l’économie des régions est le développement économique communautaire, souligne-t-il. Nous jumelons cela à la création d’entreprises parce qu’elle est très génératrice d’emploi au Canada.
« Il y a un travail qui doit se faire au sein de chaque communauté. Nous mettons les intervenants ensemble pour trouver des solutions et développer un plan pour la communauté. Et après, la communauté doit se prendre en main. Nous ne sommes pas nécessairement là pour appuyer directement. Nous donnons les outils adéquats tels qu’un plan d’action, nous aidons des groupes à intervenir auprès du gouvernement pour des projets spécifiques et finalement nous identifions des secteurs d’économie porteurs ».
Le projet présenté par Bjenk Ellefsen est toujours en développement. L’analyste politique espère que grâce aux nouvelles informations qu’il a récoltées, il y aura un changement positif dans les communautés isolées.