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le Lundi 17 mars 2014 10:36 Société

Retraite silencieuse sur le deuil

Pierre-Luc Lafrance

Partenariat communauté en santé et Hospice Yukon, en collaboration avec le service Formation de l’Association franco-yukonnaise, offrent une retraite silencieuse et artistique le 6 avril de 11 h à 16 h à Hospice House (409, rue Jarvis). Cette séance de création en français sera réservée à la réflexion et l’exploration du deuil sous toutes ses formes (d’un proche, d’une carrière, de sa mobilité, etc.) par la réalisation d’un projet artistique ou littéraire.

L’Aurore boréale s’est entretenue avec Rachelle Dufour qui coanimera la séance. Cette bénévole chez Hospice Yukon a travaillé pendant 25 ans en service à la clientèle avant de faire un changement de carrière. Plutôt que de travailler derrière un bureau, elle a choisi d’aider les gens directement en étant préposée aux bénéficiaires. « C’est moins payant financièrement, mais j’ai l’impression que c’est plus bénéfique à bien des niveaux. Ça m’a permis de me retrouver. » Maintenant, elle travaille pour Home Care et elle est reconnaissante que les gens la laissent rentrer dans leur intimité et elle a l’impression de les aider vraiment.

Elle a découvert Hospice Yukon pendant ses études pour devenir préposée aux bénéficiaires. Elle a suivi une session complète sur la mort et l’acte de mourir. Puis, elle a suivi une formation en énergie holistique (healing touch) chez Hospice Yukon en plus de participer elle-même à une retraite artistique. C’est ensuite qu’elle a été approchée pour devenir bénévole pour l’organisme. « J’ai accepté avec enthousiasme et je me suis sentie stimulée. » Elle a ensuite suivi une formation de six mois avant de commencer son bénévolat.

L’Aurore boréale lui a demandé plus d’information sur son expérience à titre de participante d’une retraite silencieuse et artistique. « C’était il y a quatre ans. Je voulais travailler sur le deuil de mon père décédé douze ans auparavant. Je sentais qu’il y avait encore des choses à régler. À la fin, j’ai fait un collage qui représentait le deuil… d’une relation de vingt ans de vie commune avec mon ex-conjoint. Une relation qui avait pris fin quatre ou cinq ans plus tôt. J’étais donc venue pour mon père et je suis repartie avec le deuil de mon couple. C’est quelque chose de fréquent, car quand on fait un deuil, on fait aussi le deuil d’autres choses. »

Pour elle, Hospice House est un lieu idéal pour ce type d’activité. « C’est comme se retrouver dans le corps de sa mère. On se sent bien, c’est chaleureux. Les gens qui y travaillent sont ouverts. L’ambiance est réellement propice à ce genre de travail. »

Du côté pratico-pratique, chaque personne a son espace personnel. Et il y a du matériel pour que les gens puissent créer leur œuvre. On trouve des crayons de toutes les couleurs, différents accessoires d’artisanat, des magazines et même différents mots, dictons et phrases découpés sur papier. « Le but est d’aider les gens qui font face à une perte. Et pour chacun, cela peut prendre une forme différente. Ça peut être le deuil d’un chien qu’on vit depuis quinze ans. Il faut que les gens puissent se recueillir, qu’ils se sentent en sécurité et compris. »

Ceux qui sont intéressés par cet atelier peuvent s’inscrire gratuitement en appelant au 668-2663, poste 500.