La traditionnelle fête de l’épluchette de blé d’Inde se tiendra le 23 août prochain au Old Fire Hall de Whitehorse. Plébiscité par de nombreux Québécois, cet événement familial ne cesse de gagner en popularité au Yukon. Le taux de participation est passé d’environ 130 personnes au cours des dernières années, à près de 200 participants lors de la dernière édition. Trois cents épis de maïs, ainsi que des burgers et des desserts y avaient alors été servis.
Célébrer les retrouvailles
« C’est peut-être l’activité où l’on voit le plus de nouveaux arrivants », indique Virginie Hamel, gestionnaire du service Arts et culture à l’association franco-yukonnaise (AFY), organisatrice de l’événement. « Beaucoup de gens arrivent en effet au Yukon à cette période pour commencer à travailler en septembre. »
Les francophones du territoire ne sont pas en reste, puisque l’épluchette leur permet à la fois de rencontrer de nouvelles têtes et de renouer avec la communauté une fois achevée la période estivale.
« Tout le monde est content de retrouver ses amis à la fin de l’été. Les gens se rassemblent pour se raconter ce qu’ils ont fait dans les derniers temps », explique Virginie Hamel. « C’est une activité vraiment adaptée à la Franco-Yukonnie. »
Comme lors des dernières éditions, l’alcool sera absent et la musique se fera discrète.
« Comme c’est une fête très familiale et que les gens n’avaient pas vraiment envie de consommer de l’alcool, nous avons arrêté d’en vendre », précise la gestionnaire. « On continue par contre d’avoir de la musique d’ambiance, mais on ne veut pas empêcher les gens de se parler, car il s’agit de célébrer nos retrouvailles. »
Une tradition séculaire
Traditionnellement organisée au mois d’août, l’épluchette de blé d’Inde était à l’origine célébrée par les membres de la nation amérindienne iroquoise. Afin de rendre la corvée d’épluchage des futures réserves moins laborieuse, on glissait deux épis teintés en rouge dans les tas de céréales. À l’instar des champions de la galette des Rois, celui et celle qui trouvaient les précieux épis étaient désignés roi et reine de la fête lors de la soirée de célébration des moissons. Reprise par les peuples colonisateurs, la tradition a perduré au fil du temps.
« Aujourd’hui, ce sont des bénévoles qui épluchent les épis dans l’après-midi », lance Virginie Hamel. « Il n’y a plus d’épi rouge ni de bal, mai je suis sûre que les célibataires du Yukon seraient super contents que l’on fasse ça! Peut-être l’année prochaine! »
L’appellation blé d’Inde serait quant à elle une trouvaille du navigateur Christophe Colomb. Croyant débarquer en Inde lorsqu’il découvrit les Caraïbes, celui-ci baptisa ainsi la plante, plus connue par les autochtones sous le nom de mahiz ou maïze. Présent en abondance en Amérique centrale, le maïs constituait en effet la céréale alimentaire de base pour les premiers peuples amérindiens, comme le blé en Europe, ou le riz en Extrême-Orient.
Lors des festivités, la tradition veut que l’on fasse bouillir les épis de maïs épluchés dans un chaudron d’eau non salée pendant une dizaine de minutes. Une fois cuit, le blé d’Inde brûlant est roulé sur les blocs de beurre, saupoudré de sel et servi chaud, avec une serviette… et un cure-dent.