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le Mercredi 12 juin 2013 14:22 Société

La GRC resserre les contrôles liés à la drogue à Whitehorse

Vente, détention, consommation de marijuana ou de cocaïne… entre le 24 et le 26 mai dernier, pas moins de dix personnes ont été arrêtées en flagrant délit par les agents de la GRC de Whitehorse. Les beaux jours seraient-ils à l’origine de cette recrudescence des contrôles, ou celle-ci serait simplement due au hasard?
Augmentation des plaintes

« Ce qui arrive, c’est qu’il y a eu beaucoup de plaintes pour des affaires de drogue, d’alcool ou de violence », explique Alain Castonguay, analyste en renseignements criminels à la GRC de Whitehorse. « Ces plaintes viennent des citoyens et des entrepreneurs en ville, et sont relatives à des transactions de drogue réalisées en public devant les commerces, ou à des gens intoxiqués qui vont causer des scènes en cognant par exemple aux vitrines sur la rue Main. Il y a parfois des enfants, et ça fait peur aux gens, c’est normal. »

Afin de lutter contre ces troubles à l’ordre public, le gouvernement du Yukon a fait du combat contre la drogue une de ses priorités. Depuis le mois de mai, le degré de sécurité apporté à la communauté a augmenté d’un cran.

« La demande du gouvernement n’est pas relative aux saisies de drogue ou d’argent, mais bien à la sécurité de la communauté », précise Alain Castonguay. « On ne sait pas combien de temps ça va durer, un an, deux ans, ça peut-être aussi à long terme. »

En civil à vélo

Sur le terrain, une nouvelle équipe composée d’agents du détachement de Whitehorse, de la section des enquêtes générales (SEG ou GIS) et du groupe des crimes graves (GCG ou MCU) a été assignée à cette mission.

« Ils sont les yeux et les oreilles de la ville, parce qu’ils voient et entendent tout, et réagissent sur le moment », indique l’agent Castonguay. « Ils ne sont pas là juste pour la drogue, mais s’ils sont dans le secteur, ils peuvent cibler n’importe quelle offense au Code criminel », tient-il à souligner.

Aussi bien en voiture qu’à pied ou en vélo, ces agents patrouillent au centre-ville de Whitehorse, mais également dans tous les quartiers de la municipalité. Les grands axes routiers sont également parcourus. La discrétion est bien sûr de mise, et les policiers patrouillent en civil.

« Tout le monde est actuellement visé dans la chaîne d’approvisionnement, que ce soit les consommateurs, les vendeurs ou les distributeurs », indique Alain Castonguay. « Souvent, ceux-ci vont réaliser leurs transactions en public, sans avoir peur des gens alentour, mais ils oublient parfois que des policiers en civil vont patrouiller à pied ou dans des autos banalisées. »

Les citoyens sollicités

Les plaintes recensées font souvent cas de transactions réalisées à l’extérieur des hôtels et des bars de la ville. Des endroits communs où de multiples arrestations ont déjà été menées pour des affaires de drogue, d’alcool, de violence, ou plus généralement de troubles à l’ordre public. Le concours des citoyens est un élément essentiel à la GRC.

« Nous avons besoin d’information pour réagir, car nous ne pouvons pas juste miraculeusement apparaître sur une scène », rappelle l’agent Castonguay. « Des gens nous appellent anonymement de partout au Yukon, Mayo, Faro, Watson Lake… nous respectons l’anonymat, mais des gens sont aussi prêts à faire une déclaration à la police, car ils sont fatigués de voir ce qui se passe dans leur ville. »

Du fait de la taille de la population yukonnaise, aucune statistique probante n’a pour le moment pu être établie quant à l’usage des drogues au territoire. Selon les saisies réalisées par la GRC de Whitehorse, la marijuana et la cocaïne seraient en tête de liste des produits les plus sollicités au territoire, le crack et les drogues de synthèse occupant une place très secondaire. Ces produits seraient majoritairement acheminés de Colombie-Britannique et d’Alberta, le plus souvent par voie terrestre (voiture, bus), mais également quelquefois par colis postaux.