Sarah Cloutier Agente de projet, Les EssentiElles
Mai, le Mois de prévention des agressions sexualisées, tire bientôt à sa fin. Les EssentiElles et le Centre pour femmes Victoria Faulkner, avec l’appui de partenaires de la communauté, ont été actifs dans les dernières semaines pour sensibiliser le public à cette problématique.
Cette campagne annuelle de prévention est d’une importance cruciale. En effet, au Canada, une femme sur quatre sera victime d’agression sexualisée durant sa vie. Pour les femmes autochtones, le taux est d’une sur deux. Au Yukon, le taux d’agressions sexualisées est 3,5 fois plus élevé que le taux moyen des provinces. Devant ces nombres effarants, que pouvons-nous faire pour renverser cette lourde tendance et améliorer la situation? Les activités du Mois de prévention des agressions sexualisées ont offert quelques pistes de réponses.
La campagne de cette année avait pour thème Changer les réponses sociales. L’objectif était d’amener les gens à réfléchir sur leur manière de réagir aux agressions sexualisées, puisque celle-ci comporte une influence décisive. En effet, écouter, croire et soutenir les victimes sans les blâmer permet non seulement de contribuer au mieux-être de celles-ci, mais également de transmettre le message que les agressions sexualisées sont complètement inacceptables et jamais justifiables. Ces réponses sociales positives permettent qu’un plus grand nombre de victimes rapportent les crimes, et elles contribuent à prévenir les agressions en réaffirmant une position ferme de non-tolérance par rapport aux actes commis sans consentement.
Également, plusieurs ont certainement remarqué l’utilisation du terme agression sexualisée plutôt que sexuelle dans la campagne du Mois de prévention de cette année. Ce choix est basé sur une reconnaissance par un grand nombre d’activistes et de groupes de femmes, de l’importance du langage autour de cette problématique. De fait, la prise en compte de la notion de consentement se reflète par les mots qu’on choisit. S’il y a absence de consentement libre et éclairé, on ne parle pas de relation sexuelle; il ne s’agit plus de sexe, mais bien d’une agression à caractère sexuel. D’où le choix du mot sexualisée plutôt que sexuelle. Le langage est également un aspect important des réponses sociales aux agressions sexualisées : les mots utilisés lorsqu’on parle de telles situations doivent servir à souligner le caractère inacceptable des actes commis tout en évitant de blâmer les victimes.
Les démarches déployées au cours des dernières semaines se poursuivront au-delà du Mois de prévention des agressions sexualisées, notamment par la campagne annuelle dans les festivals de musiques estivaux qui débutera au mois de juin. À travers ces activités soutenues, les partenaires et membres de la communauté impliqués espèrent avancer, un pas à la fois, vers une collectivité plus égalitaire et sécuritaire pour toutes et tous.
Pour plus d’information sur les campagnes ou activités, écrivez à [email protected], appelez au 668-2636 ou trouvez Les EssentiElles sur Facebook.
Si vous ou une personne que vous connaissez êtes victime, vous pouvez trouver des ressources pour vous aider sur le site suivant : http://stopviolenceinyukon.ca/fr/index.html