Le Palmarès 2020 des personnalités influentes de la francophonie canadienne de Francopresse est une distinction qui rassemble chaque année dix personnes dont l’influence a marqué la francophonie, au-delà de leur propre province ou territoire. En 2019, l’honorable Angélique Bernard, commissaire du Yukon, était la première personne franco-yukonnaise à faire partie de cette fine fleur. Avec M. Blais et le Dr Hanley, c’est une fois de plus toute la francophonie yukonnaise qui rayonne, doublement cette fois.
Une année éclatante pour l’éducation en français langue première
« J’ai été vraiment surpris », annonce d’entrée de jeu le président de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY), Jean-Sébastien Blais. « Quand on s’implique dans la communauté, on le fait pour la cause, pas pour la reconnaissance », affirme-t-il humblement. « J’ai aussi de la fierté, car c’est tout le travail de la CFSY qui est reconnu, non pas par nos pairs du territoire, mais dans la grande communauté de la francophonie canadienne! C’est la reconnaissance du travail qui a été fait pour offrir aux élèves francophones des infrastructures et un environnement qui respectent leurs droits linguistiques. »
M. Blais souligne le côté historique de cette année 2020. En effet, au-delà des nécessités de s’adapter aux défis liés à la pandémie, on se souviendra de la victoire de la CSFY qui, après plus de dix ans devant les tribunaux, a obtenu la pleine gestion scolaire de l’éducation en français langue première du territoire, en avril dernier. L’année 2020 a aussi été marquée par l’ouverture, en novembre dernier, du Centre scolaire secondaire communautaire Paul-Émile-Mercier.
« Ces avancées sont importantes pour le Yukon, mais c’est aussi une avancée à travers le pays pour la reconnaissance des droits linguistiques de tous les francophones », ajoute M. Blais. « Cette reconnaissance met en lumière tout le travail des gens qui sont sur le terrain pour faire une différence dans la francophonie, au quotidien. C’est un travail qui demande beaucoup de persévérance. »
Jean-Sébastien Blais est également le 2e vice-président de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), qui tiendra d’ailleurs son congrès annuel au Yukon en 2022. « Ce sera une autre occasion de promouvoir nos réussites en matière d’éducation avec tous nos collègues du national. »
Concernant l’avenir à moyen terme, M. Blais mentionne que la CSFY pourrait se pencher sur la question de l’éducation francophone en milieu rural. « L’avenir nous amènera peut-être à démarrer un programme de français langue première, ou un projet pilote, en communauté. »
La priorité reste cependant, selon lui, de faire du CSSC Mercier un succès. « Nous avons une garderie efficace, une école primaire remplie et dynamique, nous souhaitons maintenant que Mercier soit un succès, afin d’offrir à nos élèves un continuum d’éducation attrayant et un bon soutien dans leur parcours de francophone. »
Les services en français dans le domaine de la santé
Le Dr Brendan Hanley est père de deux enfants qui fréquentent actuellement les classes de 7e et de 9e années du CSSC Mercier et il approuve les propos de M. Blais. « C’est plus qu’un nouvel édifice, c’est une partie très importante au cœur de la ville et de la communauté yukonnaise. Ma famille et moi sommes très heureux de ces accomplissements. »
La francophonie est entrée dans le cœur de Brendan Hanley dès son adolescence. Arrivé en Alberta à l’âge de six ans, il dit avoir été inspiré par Pierre Elliot Trudeau dans les années 70. « C’était important pour moi d’apprendre la deuxième langue officielle du Canada. Après l’école secondaire, une des premières choses que j’ai souhaité faire a été de suivre des cours à la faculté Saint-Jean, à Edmonton. » C’est ensuite en France, mais aussi à travers la littérature francophone et grâce à des voyages qu’il peaufine sa langue de Molière. « Vers l’âge de 30 ans, j’ai passé deux ans à travailler comme médecin dans une région francophone du Vanuatu, en Océanie. »
Lui aussi se dit surpris et honoré de faire partie de ce palmarès. « Quand je vois les autres personnes de cette liste, à travers tout le pays, je suis très impressionné d’en faire partie! » Le docteur souligne d’ailleurs que c’est pour lui un honneur de figurer sur la même liste que Shiela Risbud qui a tant contribué à sauver l’établissement postsecondaire (le seul de l’Alberta) où il est allé étudier il y a plus de 30 ans pour apprendre le français.
Souvent le seul à s’exprimer en français lors des points de presse du gouvernement reliés à la pandémie, le Dr Hanley marquait cependant son engagement envers la francophonie bien avant 2020. « Pour moi, c’est important de reconnaître la culture et la communauté francophone comme une partie intégrale de notre pays. » Il est également, selon lui, essentiel de comprendre les enjeux reliés à la santé dans sa propre langue et c’est une des raisons pour lesquelles il siège au comité consultatif du Partenariat communauté en santé. « La communauté francophone ici a une grande force. C’est une communauté très accueillante, avec beaucoup d’énergie et beaucoup de participation dans tous les secteurs. C’est très inspirant en tant que Yukonnais de participer à cette communauté francophone. »
Concernant l’avenir des services en français dans le milieu de la santé, le médecin-hygiéniste en chef mentionne qu’il faudra continuer « le travail pour normaliser l’habileté à répondre aux besoins des francophones ». Il ajoute également le travail, déjà entamé, vers la création d’un Centre communautaire de santé bilingue, ainsi que l’accès aux services de santé mentale et les services pour les personnes aînées francophones du Yukon.
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