La conférence de Barbara Losier, directrice générale du Mouvement acadien des communautés en santé (MACS) du Nouveau-Brunswick, a donné le coup d’envoi à la journée de rencontres. Une présentation des initiatives promouvant la santé dans la communauté yukonnaise a suivi, ainsi que la nomination d’une nouvelle représentante du Yukon à la Société Santé en français (SSF).
Prioriser la santé mentale
Le PCS, réseau visant à améliorer l’accès des francophones à des services de santé en français, rassemble ses partenaires tous les deux ans pour discuter de la planification stratégique et faire le point sur les projets en cours. En collaboration avec les spécialistes de la santé, les établissements de formation, les gestionnaires d’établissement et la communauté, le PCS souhaite améliorer le mieux-être de la communauté franco-yukonnaise.
Sandra St-Laurent, directrice du PCS, souligne l’intérêt d’avoir accès à des services en français : « La santé mentale est particulièrement importante. Dans ce domaine, le langage est un véhicule thérapeutique. »
Le PCS se prépare notamment au renouvellement du Plan d’action pour les langues officielles 2023 – 2028 du gouvernement du Canada, avec l’intention de défendre le besoin qu’une partie du budget fédéral aille en santé mentale pour les communautés francophones vivant en milieu minoritaire.
Le nombre de médecins parlant français est loin de constituer le seul indicateur de santé. « Ça passe par l’alimentation, l’activité physique et l’éducation. On veut outiller la communauté », ajoute Sandra St-Laurent. C’est dans cette perspective que le PCS offre par exemple des cours de cuisine aux Yukonnais et Yukonnaises et des cours de français aux spécialistes de la santé, via le programme Café de Paris.
Agir dans le 90 %
« Souvent quand on parle de santé au Canada, on parle de maladie. Mais le 90 %, c’est tout ce qui n’est pas la maladie, » explique Barbara Losier, directrice générale du MACS et conférencière invitée au forum.
Selon l’experte, si les premiers 10 % des services reliés à la santé se situent sur la gestion des maladies, les 90 % restants sont plutôt en lien avec l’environnement, l’éducation, les comportements et les besoins sociaux économiques. « On ne le lie pas automatiquement à la santé, mais on y agit tous les jours, ajoute Mme Losier. De là [l’importance de] la participation citoyenne. »
Autrement dit, c’est dans cette portion de la santé que le citoyen ou la citoyenne joue son plus grand rôle, et non pas une fois rendu aux soins de santé.
« Ce n’est pas seulement de stimuler la participation communautaire [qui importe], c’est de la mettre en valeur et d’exiger qu’on la respecte », explique la Néo-Brunswickoise. Elle ajoute que « quand le brocoli coûte le même prix qu’un repas pour deux [de restauration rapide], on a peut-être des défis de société à regarder. »
Changements à la SSF
La SSF, dont l’objectif est de promouvoir la santé en français dans les communautés francophones en situation minoritaire au Canada et d’y améliorer l’accès aux services francophones en santé, célèbre cette année son 20e anniversaire. La société coordonne la stratégie nationale et chapeaute les 16 réseaux régionaux, provinciaux et territoriaux du pays.
Le travail de Régis St-Pierre, qui représentait le Yukon au conseil d’administration (CA) de la SSF, a été salué par le PCS à l’occasion du Forum santé. Le PCS et l’AFY ont identifié une candidate pour reprendre le rôle de M. St-Pierre au CA de la SSF. La confirmation devrait survenir sous peu. Cette personne siégera sur le CA avec d’autres personnes représentant chaque province et territoire où le français est une langue minoritaire.
IJL – Réseau.Presse
L’Aurore boréale