le Mardi 14 janvier 2025
le Jeudi 24 mars 2022 5:00 Santé

Semaine du bien-être et de la santé mentale à Dawson

Affluence record au conseil municipal, joint au conseil du gouvernement autochtone, afin de demander des actions rapides pour améliorer les services de soutien en santé mentale à Dawson. — Photo :  William Kendrick
Affluence record au conseil municipal, joint au conseil du gouvernement autochtone, afin de demander des actions rapides pour améliorer les services de soutien en santé mentale à Dawson.
Photo : William Kendrick
Une vingtaine d’ateliers ont été organisés à Dawson du 11 au 17 mars dans le cadre de la Semaine du bien-être et de la santé mentale.

L’événement était présenté conjointement par la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in, le ministère de la Santé et des affaires sociales du Yukon, la Ville de Dawson, la radio CFYT et le département des Services pour le mieux-être mental et de la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie du gouvernement yukonnais.

On comptait plusieurs ateliers sur la promotion de la vie, comme « Enraciner l’espoir », un projet communautaire de prévention du suicide offert au centre des jeunes K’äjit-in Zho. De son côté, CFYT a diffusé plusieurs baladodiffusions sur le bien-être. Des cercles de paroles ont aussi été organisés, avec le soutien de conseillers et conseillères en santé mentale. De plus, des ateliers sur l’usage et la prévention de produits stupéfiants, notamment sur l’utilisation de la naloxone, ont eu lieu à l’hôpital et au centre des jeunes.

Le camp de trois jours, Hähjäk Wëtäzul (« Ça va s’arranger » en français), organisé par le gouvernement autochtone, a proposé des activités à toute la population, comme de la thérapie par l’art, des feux sacrés, des cercles de prière des anciens, des cercles de deuil et des partages de solutions naturelles pour traiter l’anxiété. Un nouveau camp aura lieu pour clôturer cette semaine particulière.

L’initiative semble avoir été appréciée par la population. « Cela me fait sentir fière d’habiter dans cette communauté », partage Maureen Butler. Pour la dawsonienne Lisa Anderson, mars coïncide avec le retour de la lumière : « C’est une bonne action, mais à l’avenir, je pense [que la semaine] serait plus bénéfique en février », estime-t-elle.

Un désir de la communauté

C’est la mobilisation de la communauté qui a d’ailleurs mené à la mise en place de la semaine de sensibilisation. À la suite du suicide d’un dawsonien le 20 février dernier, la ville a été secouée. « Nous avons perdu un des nôtres, il devrait y avoir de meilleurs services de soutien en ville », a expliqué Seamus Power au maire William Kendrick.

Ce dernier a invité les membres de la communauté à partager leurs opinions et émotions à la suite de l’annonce de cette mort tragique. Une cinquantaine de personnes se sont présentées, du jamais vu selon le maire. La population a saisi l’occasion pour exprimer l’urgence d’une action pour le bien-être de la communauté.

Le 4 mars 2022, la cheffe Tr’ondëk Hwëch’in Roberta Joseph Hähké et le maire ont proclamé l’ouverture de la Semaine de la santé mentale, en déclarant que « l’éducation publique, la sensibilisation aux ressources et les activités saines améliorent le bien-être mental ».

« Nous pouvons contribuer à mettre fin à la stigmatisation entourant la maladie mentale, apprendre à reconnaître les signes d’une personne aux prises avec des problèmes afin de pouvoir la soutenir », ont-ils aussi fait savoir, par voie de communiqué.

Les activités et le financement ont été offerts par le gouvernement autochtone et territorial. La municipalité « s’est occupée de la logistique », explique Corry Bellmore, cheffe de l’administration de la Ville de Dawson.

Rendre les services en santé mentale plus accessibles

Le mercredi 16 mars, un forum communautaire a eu lieu en ligne sur Zoom et au Tr’ondëk Hwëch’in Hall. La population était invitée à écouter et partager sa perspective afin de trouver de nouvelles solutions et améliorer les services offerts en santé mentale. « Les jeunes ont exprimé le désir d’avoir une maison ouverte à tous, sans jugement, pour les personnes sous l’influence de substance ou non. Ils aimeraient moins de stigmatisation et plus d’ouverture d’esprit… Ils n’osent pas toujours aller à l’hôpital », explique William Kendrick.

Le gouvernement territorial rappelle que tous les membres de la communauté peuvent accéder au service téléphonique de conseil en accès rapide en appelant au 1-866-456-3838. La ligne TAO TEL-AIDE est également disponible au 1-800-567-9699 pour un service d’écoute en français.