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le Mercredi 19 février 2020 14:04 Santé

Le radon, une menace invisible pour la santé

Le radon peut pénétrer dans une maison par différents moyens. — Illustration : takeaction.ca
Le radon peut pénétrer dans une maison par différents moyens.
Illustration : takeaction.ca
Le Yukon possède un des taux les plus élevés de concentration en radon au pays, et ce, en raison de la géologie du territoire. Les propriétaires sont encouragés à mesurer le taux de radon dans leur maison à des fins préventives.

Le radon est un gaz noble radioactif. D’origine naturelle, il provient de la désintégration de l’uranium dans la croûte terrestre. Indétectable par les sens (incolore, inodore et sans saveur), il est la deuxième cause, au Canada, de déclaration de cancer du poumon après le tabagisme.

En novembre 2019, à l’occasion du mois de la sensibilisation au radon au Canada, le gouvernement lançait une campagne de sensibilisation « Occupe-toi du radon » afin d’inviter les propriétaires à mesurer le taux de ce gaz dans leur habitation.

Quand on sait qu’un non- fumeur qui est exposé à de hauts taux de radon au cours de sa vie a une chance sur vingt de développer un cancer du poumon, et que cette probabilité chute à une chance sur trois chez les fumeurs, il est important de comprendre en quoi ce gaz radioactif est nocif pour la santé, de savoir comment il peut s’immiscer dans une maison, et surtout de connaître les solutions pour s’en débarrasser. Certains experts et scientifiques estiment que le cancer du poumon est le type de cancer mortel au Canada le plus commun, mais aussi le plus facilement évitable, soit en arrêtant de fumer, soit en testant son habitation.

Effet sur la santé

Le radon est le plus gros contributeur d’exposition d’un individu à sa dose de radioactivité naturelle. Jusqu’à présent, le seul effet prouvé sur la santé lié à ce gaz noble est le cancer du poumon. Michelle Boleen, analyste des communications et du marketing social au ministère de la Santé et des Affaires sociales du gouvernement du Yukon, explique : « Lorsque nous l’inspirons, nous exposons nos tissus pulmonaires aux rayonnements ionisants. Ce rayonnement endommage l’ADN de ces tissus et peut entraîner un cancer. »

Souvent, les personnes qui ont été exposées de façon prolongée au radon ne le découvrent que trop tard (quand des cellules cancéreuses ont déjà commencé à se développer) puisque l’exposition ne cause ni troubles respiratoires, ni allergies, ni asthme.

Présence dans les maisons

Libéré par le sol, le radon n’est que très peu dangereux dans les espaces extérieurs puisqu’il se dilue rapidement dans l’air ambiant. Dans les habitations, par contre, c’est une autre histoire. S’infiltrant par toutes les ouvertures en contact avec le sol (fondations, dalles de plancher, puits, etc.), il a tendance à s’accumuler, notamment dans les pièces peu aérées. Il peut alors atteindre des concentrations très élevées.

Des tests hivernaux

C’est donc en hiver, lorsque l’on se confine à l’intérieur, que les fenêtres à double voire triple vitrage sont toujours closes et que les autres ouvertures sont parfois scellées avec du plastique, que les concentrations intérieures atteignent des sommets.

Afin d’obtenir une analyse précise de la concentration en radon d’une habitation, il est conseillé d’effectuer son test pendant trois mois, puisque le niveau du gaz varie chaque jour en fonction de nombreux facteurs extérieurs : la température (à l’extérieur comme à l’intérieur de l’habitation) et le vent pour ne citer qu’eux.

L’appareil de mesures doit être placé dans une pièce au rez-de-chaussée (ou au sous-sol si celui-ci est aménagé en pièces de vie), à la hauteur de la plus petite personne vivant dans l’unité (sans oublier les animaux domestiques). Les niveaux de radon sont mesurés en unités de Becquerel, et Santé Canada estime que des taux supérieurs à 200 Bq/m3 ou plus, présentent un danger et que des actions correctives doivent être mises en œuvre pour atténuer ces taux : colmater des fissures sur la dalle de plancher, sceller toutes les ouvertures en contact avec le sol, améliorer la ventilation de l’habitation, installer un dispositif de filtrage… ou bien faire appel à un entrepreneur qualifié pour régler la situation.

À Whitehorse, des dosimètres peuvent être achetés en quincaillerie (le gouvernement du Yukon offre même une compensation financière pour tout achat d’une trousse de mesure du radon) ; dans les autres collectivités, il faudra se rendre dans les bureaux de la Société d’habitation du Yukon. À noter que le risque d’exposition existe que l’on soit propriétaire ou locataire, mais seul un propriétaire pourra mettre en place des technologies d’atténuation dans l’habitation.

Initiative de journalisme local : APF – Territoires