La création de la CSPN en février 2022 permet aux Premières Nations d’assumer une autorité partagée avec le gouvernement du Yukon en ce qui concerne la prestation de l’enseignement public sur le territoire, peut-on lire sur le site de la CSPN.
L’objectif principal de ce nouveau projet est « d’inspirer les apprenants à avoir une meilleure maîtrise de la langue et un meilleur lien avec celle-ci. Cela permettra d’augmenter le temps passé sur le territoire, avec les gardiens du savoir et les aînés, et contribuera à la transmission des connaissances traditionnelles », rapporte Erin Pauls, directrice de la CSPN.
L’objectif est également d’améliorer les compétences du personnel enseignant.
Une liste d’actions mises en œuvre
« Depuis des générations, les membres des Premières Nations du Yukon demandent des changements systémiques et souhaitent être associés à l’éducation de leurs enfants », explique Erin Pauls.
Plusieurs actions sont déjà lancées : « La CSPN travaille actuellement avec les Premières Nations locales pour embaucher des connecteurs linguistiques et fonciers dans chacune des communautés des Premières Nations afin de travailler avec les éducateurs, les étudiants et la communauté dans son ensemble. »
La personne qui a le poste d’agent de liaison pour les terres et les langues s’occupe de la mise en œuvre d’outils et de stratégies d’apprentissage, ainsi que d’aides pédagogiques pour aider le personnel enseignant et le personnel scolaire à intégrer les langues et la culture des Premières Nations du Yukon dans les programmes d’études actuels et futurs.
La CSPN est également en processus d’embauche de deux coachs linguistiques pour soutenir les onze écoles. Les coachs linguistiques sont chargés de diriger et de coordonner l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes de langues autochtones pour toutes les écoles de la CSPN.
Les accompagnateurs et les accompagnatrices travailleront en collaboration avec les Premières Nations, le Centre des langues autochtones du Yukon et les professeurs de langues dans les écoles pour soutenir le développement des éléments fondamentaux de la revitalisation des langues et d’une programmation linguistique efficace.
Défis et importance de transmettre les langues autochtones
Selon Erin Pauls, « les langues traditionnelles des Premières Nations du Yukon sont directement liées à notre vision du monde. La façon dont nous décrivons le monde et dont nous en faisons partie est très différente dans nos langues de ce qu’elle est en anglais. Il y a des concepts et des idées dans notre langue qui ne peuvent pas être entièrement décrits en anglais. Le fort sentiment d’appartenance et de connexion qu’apporte notre langue est curatif et puissant ».
La directrice générale de la Direction de l’éducation des Premières Nations du Yukon, Melanie Bennett, abonde dans le même sens : « La langue est au cœur de notre culture, de notre bien-être et de notre autodétermination. Nous sommes notre langue; lorsque nous nous réapproprions notre langue, les graines de la connaissance, de la culture et de l’identité qui ont été réduites à l’époque des pensionnats sont reconstituées dans notre ressource la plus précieuse, nos enfants. »
Cependant, « il y a beaucoup de travail à faire, reconnaît Erin Pauls. L’un des plus grands défis sera d’obtenir un financement adéquat pour soutenir la revitalisation des langues des Premières Nations du Yukon », conclut-elle.
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale