le Mardi 21 janvier 2025
le Jeudi 5 Décembre 2024 7:58 Francophonie

Rencontre avec Philippe Mollet, nouveau sous-ministre de la Direction des services en français

Philippe Mollet a été nommé sous-ministre de la Direction des services en français (DSF) en septembre dernier. Ses dossiers prioritaires sont la sécurisation des accords financiers avec le gouvernement fédéral et le renforcement du soutien de l’équipe de la DSF, entre autres. — Photo : Gwendoline Le Bomin
Philippe Mollet a été nommé sous-ministre de la Direction des services en français (DSF) en septembre dernier. Ses dossiers prioritaires sont la sécurisation des accords financiers avec le gouvernement fédéral et le renforcement du soutien de l’équipe de la DSF, entre autres.
Photo : Gwendoline Le Bomin
En septembre dernier, Philippe Mollet a été nommé président de la Société des alcools du Yukon et de la Commission des loteries du Yukon ainsi que sous-ministre responsable de la Direction des services en français (DSF).

Les sous-ministres occupent les postes les plus élevés de la fonction publique du gouvernement du Yukon. Ils et elles sont chargé.e.s de la gestion du budget, des opérations quotidiennes et de la conception des programmes au sein de leur ministère ou société. Les sous-ministres sont nommé.e.s par le premier ministre du Yukon.

Quel est votre parcours?

Philippe Mollet : Je suis arrivé au Yukon en juin 2009 et mon premier travail a été avec l’AFY [Association franco-yukonnaise] en tant que directeur des opérations. J’étais responsable de l’informatique, des bâtiments, également. En France, j’avais occupé, avant de venir au Yukon, différents postes. J’étais un petit peu l’équivalent d’un directeur administratif et financier. Donc, je m’occupais des finances de plusieurs sociétés.

C’était un rêve, après avoir découvert le Yukon en septembre 2008. Entre-temps, je commençais déjà à faire les démarches. En 2008, on a eu notre résidence permanente. Donc, on l’a fait valider en arrivant au Yukon.

En décembre 2009, je suis parti au gouvernement du Yukon au sein du ministère du Tourisme et de la Culture. À l’époque, j’étais analyste financier. Donc, entre 2009-2010, début 2011, j’étais dans différents postes d’analyste financier. Puis je suis devenu responsable financier au sein de l’une des divisions du ministère des Services aux collectivités où je suis resté plusieurs années. Je suis repassé au ministère du Tourisme et de la Culture en tant que directeur des services corporatifs. Puis, vice-président à Yukon Housing (Société d’habitation du Yukon), et sous-ministre adjoint au ministère des Finances.

En septembre de cette année, j’ai été nommé dans les fonctions de président de la Société des alcools du Yukon et de la Commission des loteries du Yukon et sous-ministre de la Direction des services en français.

Quel est votre rôle de sous-ministre?

PM : Les nominations de sous-ministre ou président pour la Société des alcools sont faites par le premier ministre. C’est donc lui avec différentes personnes qui décident qui ils veulent avoir en tant que sous-ministre ou président.

Ce sont des contrats qui peuvent dépendre des personnes. La durée des contrats dépend d’un, est-ce que vous êtes capable de pouvoir délivrer sur le mandat que vous avez, et puis, deuxièmement, il y a la question de l’entente avec le ministre parce que le sous-ministre est en fait l’intermédiaire entre le service public et les fonctionnaires et le côté politique qui est celui du gouvernement.

Donc c’est traduire, c’est être au milieu. C’est un rôle qui est clé dans la fonction publique qui est de pouvoir interpréter le mandat politique pour le ministre qui a été élu et de pouvoir aussi donner des conseils au ministre en fonction des directives que l’on reçoit ou aussi en fonction de l’écoute que l’on a par rapport aux besoins de la communauté.

Je travaille avec différentes équipes dans le cas présent. Pour les services en français, je travaille avec André Bourcier et les personnes qui travaillent avec lui pour faire en sorte qu’il y ait toujours cette coordination entre les attentes et les ressources que nous avons.

Quels sont vos dossiers prioritaires concernant la communauté francophone?

PM : Ce qui est primordial pour moi, c’est de sécuriser les accords de financement avec le Canada. Ce sont des accords pluriannuels et pour lesquels il y a des discussions et des ententes.

Je voudrais aussi capitaliser sur le travail qui a été fait par l’équipe, en particulier par André Bourcier et aussi par les deux sous-ministres qui m’ont précédé, qui était celui de positionner la Direction des services en français comme une agence centrale du gouvernement qui est là pour identifier les besoins de la communauté, sécuriser les financements avec le gouvernement fédéral et après assister les différents ministères dans la délivrance des priorités identifiées pour la provision de services dans les deux langues pour les Yukonnais qui parlent le français.

La troisième priorité est de continuer à mettre en œuvre les actions qui ont été mises en place. Il y a différents axes. Le premier, c’est la communication en situation de crise quand il y a des événements, comme des feux de forêt, des inondations ou d’autres situations exceptionnelles. Je pense que chaque personne qui est francophone ou qui parle français au Yukon a envie d’avoir l’information en français parce qu’en situation de stress, c’est là où on a le plus besoin de communiquer dans sa langue maternelle. Le deuxième, c’est de continuer de mettre en place et de sécuriser des accords de financement avec le gouvernement fédéral au niveau de la justice et des services sociaux. Ce sont des accords de plusieurs années et c’est de mener ces chantiers au bout avec le ministère de la Santé et des Affaires sociales, puis aussi le ministère de la Justice. Je pense que ces initiatives pourront aider à la provision de services améliorés en français. Pourquoi ces deux axes? Parce que ce sont des opérations au quotidien.

Enfin, l’un des derniers points c’est de continuer à soutenir l’équipe de la Direction des services en français, à travailler avec eux […] Je veux pouvoir continuer à les aider à travailler, à trouver le moyen d’être toujours plus efficace, mais aussi de valoriser le travail que ces personnes font.

Une nouvelle personne va être nommée prochainement à la Direction des services en français. Comment envisagez-vous l’arrivée de celle-ci?

PM : André Bourcier part en retraite début janvier, donc je considère que c’est un grand défi. On va travailler ensemble pour le recrutement du nouveau directeur de la Direction des services en français. Pour moi, c’est un poste critique et c’est donc définitivement ma priorité si je puis dire pour le trimestre à venir.

On va voir ce que la compétition va donner. André avait son style de management, apportait sa touche et sa connaissance du milieu. Je ne m’attends pas à ce que la nouvelle personne choisie à travers le processus de sélection apporte les mêmes choses. Ce sera une nouvelle expérience.

Mon style de management c’est de faire en sorte de donner à la personne qui est en poste le meilleur environnement pour pouvoir exceller. Je veux avoir quelqu’un qui soit meilleur que moi dans mon domaine. Cette personne aura toujours mon soutien. Il y aura une période de transition au cours des mois à venir. Je pense que la personne aura le soutien nécessaire.

Pour André, c’est une page qui se tourne. J’apprécie vraiment de travailler avec lui sur le recrutement parce qu’il apportera sa touche et sa connaissance. De l’autre côté, je vais aussi rechercher quelqu’un avec lequel je peux travailler, avec lequel André et moi on sent que ça passera avec l’équipe, mais ça sera aussi à la personne sélectionnée de donner le meilleur d’elle-même.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale