Grâce au Fonds de développement communautaire du gouvernement du Yukon, l’Aurore boréale a pu trouver le financement nécessaire pour mener à terme son projet de numérisation d’archives. « C’était un réel besoin de la communauté franco-yukonnaise. Dès mon arrivée en poste, en 2018, j’ai eu beaucoup de requêtes à ce sujet », se souvient Maryne Dumaine, directrice et rédactrice en chef du journal.
Des archives accessibles au plus grand nombre
Depuis plusieurs années, de nombreuses demandes affluaient sur la boîte courriel de la directrice, provenant tantôt de particuliers faisant des recherches généalogiques, tantôt d’équipes de recherches sur la francophonie canadienne, tantôt d’organismes qui célébraient des anniversaires. « Il arrivait que des équipes nous contactent pour savoir si nous avions traité de tel ou tel sujet sur une longue période de plusieurs années, mais nous ne pouvions pas y répondre à moins de feuilleter page par page chaque édition concernée. » Par manque de ressources humaines et matérielles, des données de la francophonie yukonnaise ont donc été les grandes absentes de certaines études.
C’est alors qu’est né le projet de numérisation des archives. Le but? Rendre les archives du seul journal francophone du Yukon facilement accessibles pour le grand public. Avant, on pouvait les consulter à Archives Yukon ou au local du journal, mais sans moteur de recherche, difficile de savoir par quel bout commencer.
Aujourd’hui, le nouveau site Internet de l’Aurore boréale permet de lancer des recherches détaillées, avec mots clés, dates et filtres. De plus, il a l’avantage d’être uniforme avec les sites Internet de plusieurs autres journaux de la francophonie canadienne, car le journal franco-yukonnais a bénéficié du soutien de Réseau.Presse, l’organisme représentant les médias écrits de langue française en milieu minoritaire au Canada, pour son développement. Ainsi, la pérennité et la sécurité des archives n’en sont que renforcées.
Un projet de longue haleine
Tout a donc commencé par une étude professionnelle sur les besoins technologiques qu’un tel projet nécessitait. En 2021, l’Aurore boréale a embauché une archiviste indépendante, Karly Leonard, pour dresser l’inventaire de toutes les publications du journal. « C’était intéressant de reconnaître des personnes de la communauté que je connais aujourd’hui et de les voir à leur arrivée au Yukon. Les pages du journal les ont vues évoluer! 40 ans plus tard, elles sont toujours là, mais surtout toujours actives dans la communauté, c’est génial! », se remémore l’archiviste.
Entre celles entreposées à Archives Yukon, celles conservées dans les locaux du journal et celles que la communauté a généreusement offertes, Karly Leonard a réussi à constituer deux collections complètes. L’une d’entre elles a été soigneusement emballée, puis, en avril 2022, elle a été expédiée à Vancouver pour être numérisée. L’autre est a été offerte à Archives Yukon, qui conserve désormais plus de 700 éditions dans des salles à température stable.
Après près de deux ans de travail, la directrice du journal est fière de lancer la mise en ligne, ce jeudi 9 février. « À 40 ans, il est temps de se tourner vers l’avenir sans manquer le virage numérique, mais c’est surtout l’occasion de retourner vers le passé pour solidifier nos bases. Non seulement les archives sont disponibles, mais elles vont pouvoir devenir un vrai moteur de recherche spécialisé sur l’histoire de notre communauté! », conclut-elle.
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