L’environnement et la crise climatique ont fait partie des sujets importants de la campagne pour les élections territoriales de ce printemps.
Le Parti du Yukon était certainement le plus timide dans sa plateforme, mais reconnaissait toutefois la nécessité d’une taxe carbone ; le Parti libéral s’inscrivait, quant à lui, dans la continuité des actions qu’il a posées depuis 2016 et réaffirmait sa volonté de mettre en place la nouvelle stratégie sur les changements climatiques, l’énergie et l’économie verte lancée en 2020 ; le Nouveau Parti démocratique (NPD), enfin, était le plus ambitieux avec des propositions comme la protection de 50 % du territoire, la gratuité des transports publics à Whitehorse et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 45 % d’ici 2030.
Des objectifs aux mesures concrètes
Avec cette mesure, le NDP du Yukon s’est fait précurseur des annonces faites au Sommet mondial sur le climat organisé par les États-Unis le 22 avril dernier, Journée internationale de la Terre. Lors de cette rencontre virtuelle des 40 pays les plus pollueurs de la planète, Joe Biden a en effet invité tous les dirigeants à augmenter leurs objectifs de réduction des émissions de GES d’ici 2030.
Le Canada s’est ainsi engagé à réduire ses émissions de 40 à 45 % par rapport au niveau de 2005 au lieu de 30 %, comme annoncé en 2015, et à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Malgré ces annonces, les États-Unis ont demandé au Canada de faire mieux et de faire plus vite, les dix prochaines années étant cruciales pour l’avenir de notre planète. Le Canada doit en effet traduire ces objectifs en mesures concrètes, en cadre réglementaire et en investissements publics. Entre 2015 et 2019, 60 milliards de dollars ont été investis pour le climat par le gouvernement canadien. Les États-Unis viennent d’annoncer un plan vert de deux mille milliards de dollars pour les prochaines années.
Leadership climatique
En tant que l’un des plus gros émetteurs de GES par habitant, le Canada doit investir massivement pour l’environnement. Le gouvernement de Justin Trudeau peine à transitionner vers une économie verte, même s’il a démontré une plus grande volonté politique en matière d’action climatique, avec notamment la taxe carbone. Or, il est temps que le gouvernement fédéral positionne le Canada comme un des leaders de l’action climatique dans le monde. La tâche est certes difficile avec une économie fortement basée sur l’industrie minière et gazière et avec des provinces et territoires qui ont la compétence de l’exploitation des ressources naturelles. Mais la tâche n’est pas impossible et des juridictions comme le Yukon peuvent aussi montrer la voie.
Imputabilité des gouvernements
Notre territoire, s’il n’est pas un gros pollueur à l’échelle nationale du fait de sa petite population, a pourtant une empreinte carbone par habitant très élevée : 18 tonnes par Yukonnais.e. Le NPD, qui vient de conclure une entente de collaboration avec le Parti libéral pour gouverner le Yukon pour les deux prochaines années, a obtenu que les objectifs de réduction des émissions de GES soient revus à la hausse.
On peut aussi penser que les actions climatiques à venir seront plus ambitieuses pour notre territoire. Il faut l’espérer et l’exiger. Nos gouvernements devraient être garants, non pas du secteur privé, mais des citoyens!