La conférence a eu lieu du 12 au 15 août. Au total, 450 personnes d’une trentaine de pays se sont rendues à Turku, en Finlande.
Dans des ateliers, lors de séances de présentation ou à des kiosques, les personnes enseignantes du primaire et du secondaire ont partagé leurs connaissances sur des pratiques gagnantes d’enseignement.
Une délégation de cinq Canadiennes, dont la Franco- Yukonnaise Josianne Guay, y a présenté ses projets. « Après la conférence, je me suis acheté un cahier pour inscrire toutes les idées et pour m’en souvenir. J’ai eu beaucoup de conversations intéressantes. »
Son projet s’inscrivait dans la catégorie du développement durable. Elle a présenté une séquence en sciences en 8e année qui porte sur le module de biologie faisant appel à de multiples disciplines, mêlant des projets en classe et en plein air.
Les mêmes défis à travers le monde
« C’était vraiment enrichissant de réaliser qu’on a des défis avec le système d’éducation. Il y a des défis qui diffèrent, mais en général, ce sont les mêmes partout et parfois c’est rassurant de comparer et de voir que les défis qu’il y a ici sont les mêmes dans les autres pays », rapporte la jeune enseignante.
« On dit beaucoup qu’au Canada les résultats en mathématiques et en sciences sont à la baisse. Les gens qui appliquent pour ces carrières en sciences sont aussi à la baisse. Pourtant, la Finlande, par exemple, vit les mêmes défis », poursuit-elle.
Plusieurs discussions ont porté sur les stratégies pour rendre les sciences plus accessibles afin d’engager davantage les élèves. « Les carrières peuvent être très diverses, mais elles ne sont pas présentées aux élèves », constate Josianne Guay.
Apporter des exemples concrets pour chercher l’engagement des jeunes et aborder des exemples de l’actualité pour qu’ils et elles apprécient ces matières font partie des stratégies qui sont ressorties de la conférence.
« C’était intéressant de voir les différentes stratégies des différents pays, des différentes écoles, pour chercher l’engagement, la motivation, surtout. Il y a comme une période de transition beaucoup observé : au primaire, c’est le fun. Habituellement, les élèves se sentent bien, ils sont curieux et engagés et à mesure qu’ils approchent du secondaire, il y a une baisse de motivation. C’est multifactoriel. Il y a plein de choses qui entrent en jeu. Comment fait-on pour accrocher les élèves? », s’interroge l’enseignante.
Pour répondre à ces questionnements, les personnes participantes ont eu recours au réseautage et ont fait des remue-méninges pour identifier des solutions qui ont fonctionné ailleurs, chez leurs pairs.
Un résultat positif et enrichissant
De retour au territoire, l’enthousiasme de la jeune enseignante est palpable. « Participer à cette conférence une semaine avant la rentrée des classes était une bonne façon de me remettre dans le vif pour l’année scolaire. C’était comme une transition, c’était le fun. J’ai l’impression que tout le monde qui était là avait plein de bonnes idées », relate Josianne Guay.
La présence de kiosques a permis à la jeune enseignante d’échanger des idées, des façons de faire, des stratégies de différents pays et de partager des connaissances qu’elle pourra appliquer en classe. « La majorité des gens étaient ouverts à partager leurs ressources », s’exclame-t-elle.
Josianne Guay n’exclut pas de participer à nouveau à ce type de conférence, mais cette fois-ci pour un projet conjoint, peut-être avec un autre pays. « Si tu as déjà participé à un événement de cette intensité, tu peux appliquer pour un projet conjoint. Je suis allée cette année. J’ai rencontré des gens, par exemple de la Suisse. Je pourrais choisir dans deux ans, au prochain événement, de faire un projet avec quelqu’un de solide », explique-t-elle.
C’est ce qu’a fait Véronique Corbeil, ancienne enseignante à l’École Émilie-Tremblay, désormais résidente au Québec. Celle-ci a d’ailleurs gagné un prix, le STEM Teacher Award, pour son projet conjoint avec un autre enseignant français, Jean-Brice Meyer.
« J’ai coopéré avec un enseignant de la France et nous avons créé une communauté d’apprentissage où les élèves de 4 à 17 ans partagent leurs découvertes », explique Véronique Corbeil. « Les plus vieux agissaient à titre d’experts aussi pour vulgariser aux plus jeunes des notions scientifiques toutes reliées au magnétisme. Plusieurs albums jeunesse ont été utilisés avec les élèves de 4 à 12 ans afin de comprendre des notions scientifiques de façon authentique! Les petits ont pêché des objets magnétiques. Nos plus grands créaient des électroaimants. Le but était aussi de les familiariser avec un des objectifs durables de l’ONU : les énergies propres. La coconstruction de savoirs a été la clé de notre succès. »
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale