Cette étude examinera la manière dont le racisme est un facteur et l’impact qu’il a sur les élèves autochtones et les autres élèves de couleur au Yukon.
« La Commission de l’éducation des Premières Nations (CEPN) a soulevé la question de la nécessité d’un examen du racisme systémique dans l’éducation et a délégué des fonds pour mener cet examen. Elle a ensuite demandé à la YFNED de réaliser une étude et a formulé une demande officielle au YCAO pour qu’elle assure la défense individuelle et systémique des enfants et des jeunes victimes de discrimination et de racisme », peut-on lire dans un communiqué publié par le YCAO le 27 mars dernier.
Une fois l’examen terminé, le rapport sera partagé avec les Premières Nations du Yukon, rendu public et déposé à l’Assemblée législative au printemps 2025.
Le racisme systémique dans les écoles
Annette King, défenseure des enfants et de la jeunesse du Yukon, rapporte que « le racisme systémique ne se limite pas au comportement d’une personne, mais concerne les politiques, les institutions et les structures qui ont été construites sur la base de pratiques racistes et qui ont un impact long et durable, à la fois conscient et inconscient. »
Il s’agira d’« un examen unique parce qu’il compilera également tous les rapports précédents qui ont identifié des problèmes liés à la discrimination et au contrôle de l’inclusion, ainsi que certaines données et des chiffres », explique-t-elle.
Le YCAO et la YFNED parcourront le Yukon au cours des prochains mois afin d’entendre les récits et les expériences des élèves, des familles et des communautés. Un sondage en ligne a également été lancé.
Annette King attend de la part du gouvernement de l’action. « Nous voulons que des mesures soient prises pour que les jeunes soient au premier plan et qu’une dynamique d’action et de changement soit mise en place. »
La défenseure constate les conséquences d’une éducation non inclusive tous les jours. « Les conséquences sont le désengagement des élèves, l’abandon précoce, les atteintes à la santé, l’absence de rêves et d’objectifs pour les élèves lorsqu’ils ne croient pas qu’ils puissent atteindre leur plein potentiel. Les jeunes ont besoin de sentir qu’ils ont leur place où qu’ils aillent et les écoles sont parfois des lieux difficiles pour cela. Lorsque cela fonctionne, c’est tout simplement magnifique et lorsque ce n’est pas le cas, c’est un crash potentiel. »
Et dans les écoles francophones?
Marc Champagne, directeur général de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY), rapporte avoir été inclus dans les communications en lien avec cette révision. « On a aussi exprimé notre soutien pour cette étude et notre intention de collaborer au besoin pour faire avancer ce travail », avance-t-il.
Aucune étude n’a été réalisée sur le racisme systémique au sein des écoles francophones, selon Marc Champagne. « On sera certainement intéressés de voir les résultats de cette étude, voir ce qu’il en ressort, puis voir justement qu’est-ce qu’on pourrait mettre en place pour s’assurer que nos élèves prennent conscience du racisme systémique, comment ça peut nuire à certains groupes. Je pense qu’on [la CSFY] a déjà fait beaucoup de travail par rapport aux Premières Nations quant à l’aspect réconciliation, conscientisation, éducation des élèves. Je vois comment ceci peut s’enchaîner par rapport à ce travail. »
« Je pense que c’est une des choses qu’on veut identifier avec cette étude. Voir quels éléments sont en place en ce moment et qui peuvent peut-être contribuer au racisme systémique. Puis, qu’est-ce qu’on peut faire pour changer le système, changer les politiques, changer les procédures, changer les façons de faire pour éliminer ou minimiser les effets de discrimination et de racisme dans notre système », ajoute-t-il.
« On appuie cette initiative. C’est important pour le système de l’éducation au Yukon. Depuis trop longtemps on sait que certains groupes sont défavorisés dans notre système, alors c’est un travail très important. On applaudit cette initiative », conclut le directeur.
Le sondage en ligne est offert en français et en anglais.
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale
ERRATUM
Le 6 juin 2024 nous avons retiré cette phrase : Le sondage en ligne n’est pas offert en français. Selon le directeur de la CSFY, « il y aurait eu intérêt à traduire le sondage et le rendre disponible en français. »
Nous l’avons remplacée par :
Le sondage en ligne est offert en français et en anglais.
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