le Dimanche 6 octobre 2024
le Jeudi 12 octobre 2023 7:50 Éducation et jeunesse

Des moniteurs et monitrices de français qui se font rares

Les moniteurs et monitrices viennent au Yukon au travers du programme Odyssée, un programme fédéral d’une année qui laisse la personne choisir dans quelle province ou territoire il ou elle veut travailler. De gauche à droite : Guillaume Roy-Arseneault, Rachel Benoit, Geneviève Davis et Camille Gosselin. — Photos : Fournies
Les moniteurs et monitrices viennent au Yukon au travers du programme Odyssée, un programme fédéral d’une année qui laisse la personne choisir dans quelle province ou territoire il ou elle veut travailler. De gauche à droite : Guillaume Roy-Arseneault, Rachel Benoit, Geneviève Davis et Camille Gosselin.
Photos : Fournies
L’équipe des moniteurs et monitrices de français déployée dans les écoles du Yukon sera moins nombreuse qu’habituellement cette année avec seulement quatre personnes (en date du 4 octobre) sur la dizaine de places disponibles.

Le rôle d’un moniteur ou d’une monitrice de français est avant tout d’apporter du soutien au corps enseignant de français langue seconde. Pour Pascal St-Laurent, directeur des programmes en français au ministère de l’Éducation du gouvernement du Yukon, le but de ce poste-là est aussi d’appuyer les enseignants et enseignantes avec les activités culturelles telles que la Journée de la francophonie, par exemple.

À l’origine, chaque année, une dizaine de moniteurs et de monitrices rejoignent le Yukon pour y travailler de mi-septembre à fin mai. Pourtant, depuis l’année dernière, les chiffres sont à la baisse.

Pour Lorianne LeBlanc, enseignante en 7e année en immersion tardive à l’École élémentaire de Whitehorse, la présence d’un moniteur ou d’une monitrice est très importante.

« J’adore avoir des moniteurs ou une monitrice de langue […] j’aime que quelqu’un d’autre apporte ses expériences, ça fait du bien aux élèves d’entendre quelqu’un d’autre, il y a plein de bonnes raisons d’avoir un moniteur ou une monitrice de langue », estime l’enseignante.

Elle explique également qu’étant originaire de la Nouvelle-Écosse, la présence d’un moniteur ou d’une monitrice a été une nouveauté pour elle en arrivant au Yukon, et c’est un avantage qu’elle apprécie beaucoup dans l’organisation de ses classes et son approche pédagogique : « Parfois on peut faire des plus petits groupes et je peux me concentrer sur les besoins de certains élèves […] ça aide tous les niveaux », affirme-t-elle.

Revoir le service pour mieux servir

L’année dernière déjà, le nombre de moniteurs et monitrices était plus bas que les années précédentes, et les services ont donc dus être revus. « On a trouvé de belles solutions créatives », explique Pascal St-Laurent.

« On arrive à offrir un service dans nos écoles qui est de qualité, mais on n’a pas autant de moniteurs de français […] Là où on a un peu plus de défis, c’est quand on a peu de moniteurs de français, il faut être plus créatifs pour offrir nos services dans les communautés », ajoute le directeur des programmes en français.

Des outils tels que Zoom sont donc utilisés de manière à toujours offrir ces services, peu importe le lieu. Plutôt que de se rendre directement dans les communautés, un·e seul·e moniteur ou monitrice assiste l’enseignant·e en charge, depuis la plateforme Zoom. Pascal St-Laurent ajoute également qu’un moniteur ou qu’une monitrice couvre désormais plusieurs écoles.

Un programme fédéral pour la mobilité des jeunes

Les moniteurs et monitrices viennent au Yukon au travers du programme Odyssée, un programme fédéral d’une année qui laisse la personne choisir dans quelle province ou territoire il ou elle veut travailler.

En raison de ce problème de recrutement, Odyssée laisse aux provinces et territoires la possibilité d’engager leurs nouvelles recrues localement. Pour Pascal St-Laurent, c’est une bonne chose. « Ça laisse une place aux locaux qui ont le goût de vivre une expérience de travail dans une école […] Odyssée est un programme très bénéfique pour la communauté francophone, ça amène de nouvelles personnes au Yukon qui s’impliquent dans la communauté », précise-t-il.

Pour Pascal St-Laurent, il faut rester optimiste. « Ça va se replacer avec le temps », conclut-il. Le directeur des programmes en français précise que, dans certains cas, les personnes qui aiment cette expérience se découvrent une vocation pour l’enseignement.

IJL – Réseau.Presse –
L’Aurore boréale