Depuis février, Nadine Laurin a rejoint l’équipe de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY). Il s’agit de la première enseignante engagée en prévision de l’ouverture de l’école française. Elle accueille également les francophiles au centre francophone tous les samedis après-midi de 13 h à 16 h. Ces après-midis sont ouvertes à toute la population intéressée par la culture francophone. Les enfants de tous âges ont de nombreux jeux à disposition ainsi qu’une petite bibliothèque. Les adultes sont invités à avoir des conversations pour améliorer leur français.
Une enseignante aux compétences variées
Les connaissances de Nadine Laurin et son expérience sont diversifiées. Formée à l’enseignement primaire et préscolaire à l’Université de Montréal, elle a ensuite obtenu une maîtrise en apprentissage de la lecture. Elle poursuit actuellement une maîtrise en santé mentale et une formation en psychologie. « J’essaie de tourner l’apprentissage du français et de la lecture par le jeu principalement. À Dawson, il y a des élèves de tous niveaux, je m’adapte à chacun et les laisse aussi s’entraider pour que les enfants ressortent gagnants de ces échanges », explique-t-elle.
L’ouverture de l’école est repoussée pour une durée indéterminée, mais la CSFY, comme le veut son mandat, tient à offrir une éducation en français aux enfants admissibles. Une dizaine d’entre eux font partie de l’école nomade cette année – un programme d’enseignement à domicile en français avec des cours en ligne, le soutien de la commission et de conseillers pédagogiques. Ils sont donc accueillis dans le centre francophone tous les matins de la semaine, et Nadine Laurin peut ainsi leur offrir des activités en personne. Ces matinées sont ouvertes à toute la population intéressée à échanger sur la francophonie. « Dès que la météo le permettra, je souhaiterais faire davantage d’activités éducatives en forêt, et transmettre au maximum les valeurs et l’histoire de la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in. J’aimerais que nous travaillions ensemble, dans un esprit de réconciliation », ajoute l’enseignante.
Offrir des camps et des activités en français
Du 13 au 17 mars derniers, Nadine Laurin et Hugo Bergeron, conseiller pédagogique pour la CSFY, ainsi que quelques parents bénévoles, ont offert un camp pour la relâche. « Nous avons organisé des activités en extérieur tous les jours, pour être au plus proche de la nature tout en s’amusant », partage Mme Laurin. Les petits francophones ont eu le bonheur de faire une randonnée en raquettes, du patinage et des glissades, ainsi que de passer une journée dans une yourte sur la rive ouest de Dawson. Des activités de jeux, de cuisine et des activités créatives étaient également offertes.
L’expérience sera renouvelée cet été, et sera ouverte à tous les enfants francophiles. « J’ai beaucoup d’idées, c’est quelque chose de nouveau pour moi qui suis habituée à l’enseignement et non à l’animation, c’est vraiment intéressant », explique Nadine Laurin. L’ouverture prochaine de l’école est stimulante pour l’enseignante. « Il y a tout à faire, tout est donc possible. Je vais pouvoir mettre en pratique une méthode éducative qui correspond à mes valeurs et aux petits yukonnais, davantage tournée vers la nature. Pour les élèves plus âgés, j’aimerais mettre en place des connexions avec les écoles francophones de Whitehorse », ajoute-t-elle.
Dès le mois d’avril, les dimanches matin seront synonyme de crêpes au centre francophone. « Toute la population, francophone ou non, sera la bienvenue. C’est l’occasion de créer des liens, d’expliquer notre projet et d’avoir des conversations intéressantes autour de crêpes, pour les enfants gourmands et leurs parents », s’enthousiasme Nadine Laurin.
IJL – Réseau.Presse L’Aurore boréale