le Mercredi 22 janvier 2025
le Jeudi 23 mars 2023 7:45 Éducation et jeunesse

Sasha Emery soufflera des conseils à l’oreille du premier ministre canadien

Sasha Emery s’engage en politique fédérale pour faire entendre la voix de la jeunesse yukonnaise, notamment sur des sujets en
lien avec l’environnement. — Photo : Fournie
Sasha Emery s’engage en politique fédérale pour faire entendre la voix de la jeunesse yukonnaise, notamment sur des sujets en lien avec l’environnement.
Photo : Fournie
Du Comité jeunesse sur les changements climatiques du Yukon (CJCC) au Conseil jeunesse du premier ministre (CJPM), Sasha Emery saisit toutes les opportunités politiques pour contrer la crise climatique en portant la voix de la jeunesse yukonnaise.

Sasha Emery fait partie des 16 jeunes de partout au Canada qui ont été choisis pour faire partie du Conseil jeunesse du premier ministre (CJPM). Jusqu’en mars 2025, les jeunes sélectionnés éclaireront les politiciens et politiciennes sur les enjeux du Canada par le biais de réunions officielles, de soumissions écrites ou de vidéos. Les membres des conseils précédents ont par exemple pu s’exprimer sur divers sujets d’intérêt comme le budget, les impôts pour les jeunes ou le pouvoir des médias sociaux.

Avec ouverture d’esprit, Sasha compte profiter de cette opportunité pour représenter les enjeux et préoccupations de la jeunesse yukonnaise. Elle souhaite également revoir les processus décisionnels en politique afin qu’ils incluent les objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies, pour s’assurer de créer des communautés durables et équitables.

Être le porte-voix du climat

Comme plusieurs jeunes de son âge, le mouvement environnemental Fridays for Future, lancé par l’activiste suédoise Greta Thunberg en 2018, a été une des plus grandes inspirations. Il lui a permis de réaliser qu’elle n’était pas seule à s’inquiéter pour l’avenir de la planète, et que ses craintes pouvaient devenir un moteur d’action. Elle a d’ailleurs participé à quelques manifestations organisées en appui à ce mouvement. Sasha Emery suit actuellement des études environnementales à l’Université d’Ottawa, une façon pour elle de « développer de nouvelles stratégies pour contrer les changements climatiques », dont les impacts sont plus importants dans le Nord.

Elle a également participé à la cohorte de politique arctique de la fondation Students On Ice, qui consiste en une série d’ateliers visant à comprendre l’impact des politiques gouvernementales sur la région arctique.

Une expérience enrichissante

Au ton de sa voix, on sent bien que le passage de Sasha Emery au sein du Comité jeunesse sur les changements climatiques du Yukon a été très positif. « Connexions » est un terme qui revient fréquemment dans son discours. C’est cet aspect humain qu’elle retient de son implication au Comité jeunesse sur les changements climatiques du Yukon, mais c’est également une de ses attentes pour cette nouvelle expérience. « J’espère surtout connecter avec d’autres jeunes qui sont passionnés comme moi par des enjeux similaires […] J’aimerais surtout sensibiliser les jeunes de partout au Canada, les inspirer à faire du changement dans leur propre communauté », a-t-elle partagé au micro de l’émission Panorama de Radio-Canada, le 2 mars dernier. En entrevue pour l’Aurore boréale, elle lance avec conviction que « c’est par la conversation qu’on peut faire bouger les choses! ».

Elle affirme que son expérience pour le CJCC a été très enrichissante et lui a permis de rencontrer plusieurs autres jeunes, d’aborder les impacts des changements climatiques dans les différentes communautés et de comprendre les perspectives des jeunes des Premières Nations du Yukon sur le sujet. « Ils m’ont appris les impacts sur le saumon », donne-t-elle comme exemple des connaissances acquises par ce partage. C’est en effet un enjeu vital pour les Premières Nations, une part importante de leur patrimoine culturel.

Les données du décompte obtenues en 2022 à l’échelle migratoire de Whitehorse confirment d’ailleurs leurs appréhensions. Seulement 164 saumons chinooks l’ont franchie l’an passé, un taux critique s’approchant du nombre 121, record du plus bas total observé en 1976. Les scientifiques croient que le réchauffement des océans aurait une influence majeure sur ce déclin. La conservation de la biodiversité des espèces est un intérêt que Sasha Emery partage avec les Premières Nations.

Le Conseil jeunesse du premier ministre permet à des jeunes de s’impliquer dans la politique depuis 2018, et Alex Bouchard, une Franco-Yukonnaise, a fait partie de la toute première cohorte. En 2022, le CJPM a notamment été consulté sur les contenus préjudiciables en ligne et la cyber intimidation, l’inclusion d’une approche centrée sur la santé dans les politiques canadiennes et le Plan d’action national de lutte contre la haine.