le Mercredi 22 janvier 2025
le Jeudi 9 février 2023 7:45 Éducation et jeunesse

La folie des robots s’empare de la francophonie

L’équipe RAM, composée de William Blais, Mathis Kwan-Teau et Samuel Tatsumi ont augmenté la vitesse de leur robot pendant la compétition pour tenter de compléter plus de missions. — Photo : Laurie Trottier
L’équipe RAM, composée de William Blais, Mathis Kwan-Teau et Samuel Tatsumi ont augmenté la vitesse de leur robot pendant la compétition pour tenter de compléter plus de missions.
Photo : Laurie Trottier
Pour la toute première fois, des élèves de l’école secondaire francophone ont participé à une compétition yukonnaise de robotique. Et leur travail a porté ses fruits : une équipe du Centre scolaire secondaire communautaire Paul-Émile Mercier (CSSC Mercier) s’est qualifiée et s’envolera vers la Colombie-Britannique pour se mesurer à d’autres jeunes scientifiques.

L’ambiance était survoltée entre les murs du CSSC Mercier le 21 janvier dernier. Des équipes de Whitehorse et une de Faro, de la 5e à la 9e année, tentaient de se faire une place aux provinciaux de robotique de la Colombie-Britannique, dans le cadre de la Ligue Lego FIRST. Comment? En mettant au point un robot capable d’effectuer certaines tâches, à partir de pièces Lego.

Les équipes sont jugées sur les trois essais de leur robot, sur leur esprit sportif et sur un projet d’innovation qu’elles ont développé. La partie robotique de l’épreuve se déroule autour d’un grand plateau de jeu, sur lequel les robots doivent accomplir un certain nombre de missions dans le but d’amasser le plus de points possible en quelques minutes seulement.

Premier pas vers la francophonie

Si cette compétition se déroule au Yukon depuis 2018, c’est la première année qu’une délégation francophone aussi importante y participe. Sur les huit équipes, trois provenaient du CSSC Mercier. Leanne Watson, organisatrice de l’événement, a contacté l’école francophone à l’automne dernier pour entreprendre les démarches. Hadrien Collin, enseignant de mathématiques, de physique et de sciences, a accepté d’entraîner les génies en herbe.

« Cette année, c’est un début, mais l’an prochain nous allons vraiment nous assurer d’avoir plus de juges francophones et bilingues pour la compétition », précise Leanne Watson.

Photo : Laurie Trottier

Place au défi

« Programme-le plus vite, mets la ‘‘main’’ en huit! » Dans les coulisses des épreuves, l’équipe RAM, composée de William Blais, Mathis Kwan-Teau et Samuel Tatsumi, tente de trouver des solutions pour améliorer la performance du robot. Après deux essais, la pression monte : « On a mis beaucoup de temps sur la télé et sur le code du dinosaure et de notre éolienne. Maintenant, il faut changer les distances de tournage », explique Mathis, entre deux manipulations de Lego.

Un peu plus loin, Marc-André Gillis, Adrien Grégoire et Paul L’Heureux, de MKG, s’affairent aux dernières retouches en vue de leur ultime essai. « On a augmenté la vitesse pour avoir plus de temps pour faire les missions », mentionnent-ils.

Pendant ce temps, les membres de l’équipe French Fries profitent du plateau d’essai pour apporter des changements à leur code. « Notre robot a juste arrêté de fonctionner! », s’exclame Stella Leclerq, en parlant du premier essai. Ses coéquipiers William Pacaud, Kona Turpin, Matthew Fournier et Jacob Oleshak vont tenter avec elle des séries de codes plus courts pour leurs prochaines tentatives. Stella Leclerq est la seule fille des équipes de l’école francophone. « J’aurais voulu favoriser la présence des filles, mais dès le début, je me suis retrouvée avec trop de personnes intéressées, donc je n’ai pas poussé là-dessus. Mais dans les prochaines années, c’est quelque chose sur quoi je veux insister », précise Hadrien Collin.

« J’adore les maths, j’adore l’art et j’aime les Legos. Donc c’est vraiment un mélange de tout ça. Je suis la seule fille, mais ce n’est pas vraiment un problème pour moi », ajoute Stella Leclerq, tout sourire.

L’accent sur les valeurs fondamentales

À l’heure de l’annonce des résultats, la fébrilité des jeunes se ressent dans l’air. Le verdict tombe : cinq équipes ont été choisies pour représenter le Yukon aux provinciaux de la Colombie-Britannique, à Maple Ridge, près de Vancouver, le 11 mars prochain. Parmi celles-ci figure MKG, qui a remporté le prix du projet de recherche le plus innovant. « Ils ont développé une solution créative et recherchée, en plus de communiquer habilement leurs résultats aux juges et à la communauté. Leur idée est efficace et tire le meilleur parti de nos ressources », ont annoncé les juges.

Pour Hadrien Collin, cette année, l’important était de participer. « Ils se sont tous tellement bien débrouillés, beaucoup mieux que je pensais. Ils sont vraiment surprenants. Qu’ils puissent se débrouiller aussi bien avec ce qu’ils ont eu est exceptionnel. Ça démontre une très grande capacité d’autogestion. »

Le défi montera d’un cran en mars prochain, puisque des groupes de la Colombie-Britannique et du Yukon tenteront d’obtenir une place pour le championnat mondial. Hadrien Collin, quant à lui, a déjà les yeux rivés sur l’an prochain : « L’idée c’est que, quand ils annonceront le concours [en septembre prochain], on ait déjà des bases solides », lance l’enseignant, plus déterminé que jamais.