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le Jeudi 7 novembre 2024 7:57 Actualités

La santé mentale, on en parle

Un atelier sur les premiers soins en santé mentale a été animé par Sabrina Jouniaux-Romano le 22 octobre dernier au Centre de la francophonie. — Photo : Gwendoline Le Bomin
Un atelier sur les premiers soins en santé mentale a été animé par Sabrina Jouniaux-Romano le 22 octobre dernier au Centre de la francophonie.
Photo : Gwendoline Le Bomin
La Commission de la santé mentale du Canada rapporte qu’une personne canadienne sur cinq aura un problème de santé mentale ou lié à l’usage de substances dans une année donnée. Dans les territoires du Nord, les risques de dépression ou de suicide sont plus élevés.

Les problèmes de santé mentale et liés à l’usage de substances se développent souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. La moitié de tous les troubles mentaux commencent avant l’âge de 14 ans et 75 % commencent avant l’âge de 24 ans.

Le 22 octobre dernier, Sabrina Jouniaux-Romano a donné un atelier d’une journée sur les premiers soins en santé mentale au Centre de la francophonie. Cette formation organisée par le Partenariat communauté en santé (PCS) était axée sur l’aide aux jeunes.

Sabrina Jouniaux-Romano est travailleuse sociale de formation et maintenant spécialiste des formations pour les programmes francophones de la Commission de la santé mentale du Canada. Elle se rend dans plusieurs endroits du pays pour animer des ateliers.

En parler pour démystifier la santé mentale

« Nous sommes naturellement plus portés à aider une personne qui a une blessure physique qu’une personne qui vit un défi de santé mentale. Il y a encore une énorme stigmatisation et beaucoup de préjugés qui découlent de la santé mentale », explique Sabrina Jouniaux-Romano.

Son but est « d’essayer de démystifier et de faire comprendre que, parfois, juste avoir une conversation ouverte et honnête avec quelqu’un qui pourrait avoir des problèmes de santé mentale, ça peut quand même l’aider. C’est plus facile de reconnaître la santé physique parce qu’on la voit et parce qu’on la connaît. La santé mentale, parce qu’on ne la voit pas, on a aussi un peu plus de mal à la comprendre », ajoute-t-elle.

« À partir du moment où l’on comprend mieux la santé mentale, c’est plus facile d’en parler. Et c’est plus facile d’en parler avec des gens qu’on connaît, mais aussi avec des gens qu’on ne connaît pas, de pouvoir être là pour eux. On devrait avoir plus confiance en nous parce qu’on a tous une communauté. Et on sait comment interagir les uns envers les autres. Là où on perd confiance, c’est parce que l’on comprend moins bien », dit-elle.

« Finalement, la santé mentale, ça passe par “tu es importante ou tu es important pour nous”, “je veux juste être là pour toi”, “peut-être que je ne comprends pas, peut-être que je ne sais pas quoi te dire, mais je vais te tenir la main et si tu as besoin que je vienne avec toi à un rendez-vous, je viendrai avec toi”. Et par moment, c’est juste de ça qu’on a besoin », informe la formatrice.

Pour Sabrina Jouniaux-Romano, spécialiste des formations pour les programmes francophones de la Commission de la santé mentale du Canada, il est important de s’éduquer et de s’informer afin de mieux s’outiller et d’aider son entourage.

Photo : Gwendoline Le Bomin

Comment reconnaître les signes?

« C’est quand on peut voir qu’une personne commence à montrer des signes qu’elle va moins bien », explique Sabrina Jouniaux-Romano.

« Sans nécessairement que ça ait besoin d’être diagnostiqué, parce qu’on n’en est même pas encore là. Si je peux voir des signes, que ce soit de l’anxiété, que ce soit une personne qui a des doutes, qui pourrait peut-être y avoir une dépression. Peut-être qu’il n’y aurait pas de dépression, mais quand je commence à voir qu’elle ne va pas bien, juste de pouvoir dire, “je m’inquiète, j’aimerais qu’on puisse en discuter parce que j’aimerais être là pour toi”. »

Le plan d’action des premiers soins en santé mentale (PSSM) s’organise en six gestes. Ces gestes ne doivent pas nécessairement être suivis dans l’ordre.

L’acronyme AÉRIES se déploie comme suit : approcher la personne, évaluer la situation et aider en cas de crise; écouter et communiquer sans porter de jugement; rassurer et donner de l’information; inciter la personne à demander de l’aide professionnelle appropriée; encourager d’autres soutiens; et se préserver pour le ou la secouriste (il est important de veiller à notre propre bien-être mental et d’accéder à des soutiens personnels et professionnels au besoin).

Selon Sabrina Jouniaux-Romano, l’éducation est essentielle pour mieux être outillé.e. « Je pense que c’est important que les enfants, les éducateurs, et je parle d’éducateurs au sens très large, l’école, les parents, la famille de façon générale, en sachent plus. Plus on va en savoir, plus ça va être facile de pouvoir en parler ouvertement. Et plus on va en parler, plus on va pouvoir prévenir. Et il vaut mieux prévenir que guérir », conclut-elle.

De nombreuses ressources de soutien existent au Yukon en anglais et en français. En personne, il existe par exemple les Services pour le mieux-être mental et la toxicomanie, Blood Ties Four Directions, l’Association canadienne de la santé mentale ou encore, la ligne d’écoute TAO Tel Aide.

Pour obtenir la liste des ressources dans les deux langues, il est possible de communiquer avec le PCS ([email protected]).

Une formation sera donnée en décembre sur la prévention du suicide.

« Le PCS a formé plus de 150 premier.ère.s répondants.e.s francophones grâce à l’offre de premiers soins en santé mentale depuis sa première formation en 2006 », rapporte Sandra St-Laurent, directrice du PCS.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale