le Jeudi 5 décembre 2024
le Jeudi 12 octobre 2023 7:50 Société

L’Art de la Science

Maya Chartier s’est rendue plusieurs fois au Chili. C’est notamment pendant un séjour d’un an là-bas qu’elle a pu développer son art et approfondir sa maîtrise la peinture. — Photo : William Halliday
Maya Chartier s’est rendue plusieurs fois au Chili. C’est notamment pendant un séjour d’un an là-bas qu’elle a pu développer son art et approfondir sa maîtrise la peinture.
Photo : William Halliday
Depuis toujours, Maya Chartier hésite entre les Sciences et l’Art. Après avoir étudié en Sciences humaines puis Sciences, lettres et arts au Collège d’enseignement général et professionnel de Gatineau, et après avoir décroché un baccalauréat en astrophysique, c’est finalement en tant que technicienne de la faune et artiste qu’elle s’épanouit.

Maya Chartier déménage au Yukon en 2018, où elle entame une maîtrise professionnelle en gestion durable des écosystèmes forestiers, à l’issue de laquelle elle obtient son titre de technicienne de la faune.

Travailler dans l’Arctique

Depuis 2022, c’est aux côtés des phoques qu’elle travaille pour le compte de la Société pour la Conservation de la Vie sauvage au Canada. Maya Chartier participe à deux des projets de recherche du programme de l’Arctique de l’Ouest.

Photo : William Halliday

D’un côté, la Franco-Yukonnaise collabore avec les personnes qui chassent les phoques dans le but de prélever puis d’analyser des échantillons qui renseignent sur le régime des animaux. De l’autre côté, avec son équipe, elle capture des phoques, puis place des puces GPS sur eux avant de les relâcher. Un groupe d’analystes peut alors étudier leurs déplacements.

Si son travail se divise en deux, ce n’est que pour mieux étudier les impacts des changements climatiques et des transports, en bateau par exemple, dans l’Arctique. En analysant le type de poisson que les phoques mangent, il est possible de savoir si certaines espèces ont migré vers le nord, dans des eaux plus froides, et donc de voir les répercussions du changement climatique sur les phoques. Pour la seconde partie de son travail, il est question de diffuser des bruits de bateaux dans l’eau, puis d’étudier l’adaptation ou non des déplacements des phoques.

Une langue qui ouvre des portes

Travaillant majoritairement dans l’Arctique de l’Ouest, dans le village d’Ulukhaktok, la technicienne de la faune explique qu’elle utilise très peu souvent son français. « S’il y a une langue que je voudrais vraiment apprendre à parler, c’est l’Inuinnaqtun. C’est la langue que les gens parlent à Ulukhaktok », ajoute-t-elle.

Maya Chartier affirme avoir trouvé sa « job de rêve », elle explique que c’est grâce à l’équilibre qu’elle a réussi à mettre en place entre les Sciences et l’Art. Bien qu’elle utilise très peu la langue française dans son métier de technicienne, elle explique cependant que sa langue première reste importante et utile dans son quotidien, notamment en tant qu’artiste. Selon elle, sa francophonie lui a ouvert des portes, surtout depuis qu’elle a intégré le répertoire des artistes de l’Association franco-yukonnaise. « Et puis le français fait partie de mon identité, » conclut la jeune femme

 

La série « Portraits carrière » est une collaboration entre l’Aurore boréale et l’Association franco-yukonnaise. Elle est réalisée grâce à la contribution financière du gouvernement du Yukon, de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et du Consortium national de formation en santé (CNFS).