Dès 2005, Benoît Turcotte commence sa formation en intégrant Polytechnique Montréal. Après avoir suivi un programme en génie civil pour devenir ingénieur en rivières, c’est à l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, qu’il poursuit ses études en hydrotechnique. Il y ressent cependant rapidement un manque. « Je n’ai pas entendu parler de glace ou de l’hiver pendant mes études, pourtant on est au Canada, pas en Louisiane », explique-t-il.
Il décide dès 2011 de reprendre ses études à l’Université Laval, afin d’achever sa formation. En 2013, il obtient ainsi un doctorat, à la suite duquel il devient chercheur à l’Université Laval, travail qu’il occupera pendant cinq ans.
L’arrivée au Yukon
« On savait qu’il fallait déménager, on vivait dans un condo avec les enfants. On s’est dit que si on était pour déménager, on allait le faire pour vrai […] On voulait offrir quelque chose de différent aux enfants, ouvrir de nouveaux horizons, et comprendre la réalité des Premières Nations surtout », affirme Benoît Turcotte. Sa famille et lui ont alors retrouvé le Yukon en 2018, qu’ils connaissaient déjà à la suite d’un voyage effectué en 2007.
Dès lors, Benoit Turcotte devient hydrologue pour le gouvernement du Yukon, et ce, pendant deux ans. C’est à la suite d’une ouverture de poste à l’Université du Yukon en 2020 qu’il devient professionnel en hydrologie.
Mais qu’est-ce qu’un hydrologue?
Bien que la profession d’hydrologue soit assez vaste, pour Benoît Turcotte, il est question « d’identifier les problèmes aux eaux de surface ». Appartenant à un groupe de recherche spécialisé dans les changements climatiques, Benoît Turcotte et ses collègues s’occupent donc de déterminer quelles zones pourraient devenir inondables, par exemple.
« Si je devais décomposer mon travail, je dirais qu’il y a 15 % de travail sur le terrain, 15 % d’organisation de projets, et les 70 % restants, c’est vraiment de rencontrer des gens et cerner les problèmes qu’il pourrait y avoir », explique-t-il.
Quant à la langue française, Benoît Turcotte avoue l’utiliser peu dans son milieu de travail. « J’ai gardé contact avec le Québec, concède-t-il. Puis c’est un avantage pour communiquer avec certains médias, mais autrement… Je suis fier de parler français, car c’est un luxe de parler deux langues et d’avoir deux cultures. »
La série « Portraits carrière » est une collaboration entre l’Aurore boréale et l’Association franco-yukonnaise. Elle est réalisée grâce à la contribution financière du gouvernement du Yukon, de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et du Consortium national de formation en santé (CNFS).