Dès l’âge de quatre ans, Sophie Bourgault affirmait vouloir être infirmière, profession que sa mère occupait aussi. « Je n’ai jamais réfléchi sur ce que je voulais faire, c’était déjà choisi », avance la Franco-Yukonnaise.
À l’automne 2015, elle entame donc une formation en soins infirmiers au Collège d’enseignements général et professionnel (Cégep) de Saint-Hyacinthe, au Québec. Mais après deux ans et demi d’études, la jeune femme se heurte à un mur. « J’étais en stage à ce moment-là, mais la charge mentale était déjà trop importante. J’avais de la misère à mettre de la distance avec mes émotions, je n’arrivais pas à me faire une carapace, alors à la dernière session, j’ai lâché », explique Sophie Bourgault.
Un rêve abandonné
« Du jour au lendemain, j’ai dû accepter que je n’allais pas faire ça. Je me suis beaucoup questionnée, je me disais : “mais je suis qui? Qu’est-ce que je suis si je ne fais pas ce métier-là?” », confie-t-elle, se voyant alors forcée de trouver un autre chemin.
La jeune femme retourne donc vers les études en 2018, toujours au Cégep de Saint-Hyacinthe, cette fois-ci en Sciences humaines, mais n’y trouve pas son bonheur. Après une session d’hiver à se poser de nombreuses questions, Sophie Bourgault décide finalement de se rendre au Cégep de Sherbrooke, afin d’y étudier l’informatique. « L’informatique est un domaine très large, c’était un peu mon safe choice », avoue-t-elle.
« Au Yukon, en français? Trop cool! »
À la fin de son Cégep en informatique, la jeune femme explique avoir eu envie de quitter le Québec. Elle décroche alors un stage en gestion de réseau au sein de l’entreprise Triniti Technology, à Whitehorse, en janvier 2022. « J’étais supposée rester quatre mois, mais je suis tombée en amour avec le Yukon, alors j’ai décidé de rester. Au début c’était jusqu’à la fin de l’été, puis ensuite jusqu’à la fin de l’année, et… je suis encore là! », ajoute-t-elle.
Aujourd’hui, la jeune femme travaille pour l’Association franco-yukonnaise, en tant que gestionnaire de réseau informatique. « Quand j’ai vu l’annonce, je me suis dit “un travail en français, au Yukon? Trop cool!” », affirme Sophie Bourgault. Elle s’occupe de « maintenir un équilibre entre l’accessibilité et la sécurité du réseau ». C’est elle qui s’assure que le serveur informatique fonctionne et lorsque les choses ne fonctionnent pas, « c’est moi qu’on appelle! Ça peut être autant pour des problèmes de connexion qu’une clef USB. Puis aujourd’hui, je trip sur ma job ».
Parlant majoritairement en anglais depuis qu’elle est à Whitehorse, la jeune femme affirme qu’avec son travail à l’AFY, elle a réussi à trouver un équilibre entre les deux langues. Elle continue d’améliorer son anglais, sans pour autant perdre sa langue maternelle. « Être bilingue en gestion de réseau, c’est un gros avantage », ajoute-t-elle. Le fait de parler les deux langues lui offre en effet la possibilité d’exercer son métier partout au Canada, elle n’est pas cantonnée à des postes seulement anglophones.
Selon Sophie Bourgault, le fait de travailler au Yukon permet également d’acquérir plus d’expérience plus rapidement, ainsi que des postes avec plus de responsabilités.
La série « Portraits carrière » est une collaboration entre l’Aurore boréale et l’Association franco-yukonnaise. Elle est réalisée grâce à la contribution financière du gouvernement du Yukon, de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et du Consortium national de formation en santé (CNFS).