le Vendredi 22 septembre 2023
le Jeudi 31 août 2023 7:35 Société

Carrière de rêve : enseignant globe-trotteur

Hadrien Collin a enseigné en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie ainsi qu’en Afrique. — Photo : Maryne Dumaine
Hadrien Collin a enseigné en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie ainsi qu’en Afrique.
Photo : Maryne Dumaine
Si travailler dans l’enseignement est une carrière assez courante, les opportunités à l’international sont un peu moins connues. Et pourtant, il est possible d’y faire un parcours hors du commun. C’est ce qu’a fait Hadrien Collin, actuellement enseignant au CSSC Mercier, qui a exercé son métier sur plusieurs continents avant d’arriver au Yukon.

« J’ai eu la chance de me promener quand même un peu », donne l’enseignant en guise d’introduction lors de l’entrevue.

Né à Montréal, Hadrien Collin a vécu son enfance à Gatineau. La vie l’amène, assez jeune, à vivre entre la Colombie-Britannique et le Québec. Il grandit donc dans un environnement où le français n’est pas toujours majoritaire. « Mais le moment où j’ai vraiment commencé à travailler en francophonie minoritaire, c’est quand j’étais au Labrador », explique-t-il. Il y avait décroché un contrat en tant que moniteur de langues, à 18 ans, dans des écoles de langue première et d’immersion. « C’est une des raisons pour lesquelles j’ai décidé d’aller dans l’enseignement après. »

Il choisit d’abord de suivre des études en physique, puis revient vers des études en enseignement. « On m’a donné ensuite la chance de faire un stage à l’étranger. » C’est ainsi qu’il part en Argentine pour six mois, pour son « premier poste », dans un lycée français.

C’est au Canada qu’Hadrien Collin termine ses études. Mais, la piqûre du voyage l’ayant touché, une fois son diplôme en poche il repart immédiatement, en Chine cette fois-ci, en tant qu’enseignant de mathématiques.

Après trois années à Wuhan, il change de continent et obtient un poste dans une école internationale en Angola, pour un an. Puis c’est sur une île tropicale Coréenne, entre la Corée et le Japon, qu’il dirige son parcours. « C’était une île magnifique où se faisait la culture des oranges », se souvient-il. Mais la pandémie l’oblige à être évacué après un an et à revenir au Canada.

« Comme beaucoup de monde qui sont revenus de l’international, j’avais envie de travailler au Canada, mais pas envie de travailler au Canada. J’avais déjà eu envie de venir au Yukon avant d’aller en Chine, mais à l’époque je n’avais pas obtenu de poste. Alors de retour au Canada, le Yukon s’est présenté comme la meilleure option. »

Des programmes mal connus, et des précautions à prendre

Selon l’enseignant, « il y a de magnifiques programmes de stage qui existent, mais il y a très peu d’étudiants qui en profitent ». À l’époque, sur toute la classe qui a terminé ses études en même temps que lui, seulement trois personnes ont choisi d’aller faire un stage à l’étranger, bien que l’intégralité des frais soit payée. Un grand étonnement pour Hadrien Collin, qui regrette que les écoles du Yukon n’accueillent d’ailleurs que peu de stagiaires, et encore moins de l’étranger.

L’enseignant mentionne aussi qu’il existe des programmes de bénévolat, qui souvent ne nécessitent aucune compétence particulière. C’est ainsi qu’il s’est rendu au Brésil, avant d’avoir obtenu son diplôme, avec le programme (désormais fermé) de Jeunesse Canada Monde, ou au Nicaragua grâce à un échange culturel, à l’âge de 17 ans, pour un projet de construction.

Si son parcours fait rêver, Hadrien Collin s’autorise tout de même une mise en garde pour celles et ceux qui voudraient suivre le même chemin que lui. « Il y a très peu de règles dans certaines écoles internationales. Certaines écoles ont des processus de recrutement douteux. Moi, j’avais choisi de travailler en Chine pour un établissement qui suivait le curriculum de la Colombie-Britannique. Il fallait donc avoir un diplôme légalement reconnu dans cette juridiction. J’ai pensé que c’était un gage de sérieux. Mais je connais des gens qui ont été dans d’autres écoles, et qui au final n’ont pas été payés! »

Enfin, il explique que ces opportunités existent dans tous les domaines et ne sont pas limitées à l’enseignement. « J’ai de très bons amis qui ont suivi le même parcours en construction, par exemple. »

Dans tous les cas, pour connaître les opportunités à l’international, l’enseignant suggère de discuter avec l’équipe d’orientation scolaire des écoles ou des universités, et bien entendu de faire des recherches avant de se lancer dans une aventure.

La série « Portraits carrière » est une collaboration entre l’Aurore boréale et l’Association franco-yukonnaise. Elle est réalisée grâce à la contribution financière du gouvernement du Yukon, de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et du Consortium national de formation en santé (CNFS).