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le Jeudi 10 novembre 2022 6:02 Immigration

Diana Romero : aider à l’intégration et la vivre en même temps

Diana Romero est la nouvelle agente de projet en immigration pour l’Association franco-yukonnaise. Photo : Maryne Dumaine.
Diana Romero est la nouvelle agente de projet en immigration pour l’Association franco-yukonnaise. Photo : Maryne Dumaine.

Ce texte est suivi d’une capsule « Lecture simple ».

 

Pour Diana Romero, l’immigration n’est pas uniquement un processus qui fait partie de son parcours de vie. Non seulement vit-elle elle-même l’immigration, mais c’est également ce qui occupe sa vie professionnelle en tant qu’agente en immigration pour l’Association franco-yukonnaise. Retour sur un parcours atypique qui l’a menée du Mexique au Yukon.

Diana Romero est la nouvelle agente de projet en immigration pour l’Association franco-yukonnaise. Photo : Maryne Dumaine.

Du 6 au 12 novembre, la Semaine de l’immigration francophone bat son plein partout au Canada. Au Yukon, c’est Diana Romero qui en est la chef d’orchestre.

Apprendre le français grâce au bénévolat

Diana Romero est d’origine mexicaine. Elle a fait ses études en relations internationales, avec une spécialisation en économie internationale. « Dès que j’ai fini mes études, je me suis rendu compte que ce n’était pas tout à fait ça que je voulais faire. Oui, j’aimais beaucoup la diplomatie et les relations entre les pays, mais pas les relations commerciales, etc. »

Durant ses études, deux stages l’ont amenée à voyager en Turquie et en France. « C’est là que j’ai découvert que je voulais travailler plus du côté humanitaire ou dans des projets de développement social ou international. »

Forte de deux ans d’études du français à l’université, elle a choisi d’améliorer sa pratique de cette langue en faisant du bénévolat à l’international. « Je suis partie du Mexique tout de suite après mes études. J’ai voyagé pendant une année, je suis ensuite retournée au Mexique, puis je suis repartie, avec mon sac à dos, et je participais à des projets en tant que bénévole. »

À Bruxelles, en Belgique, elle a fait du bénévolat pour un organisme qui gère des résidences pour adultes avec des déficiences intellectuelles. « J’ai beaucoup aimé cette expérience. L’organisme m’a invitée à postuler, mais pour un poste au Québec. »

C’est ainsi qu’elle est partie « pour une expérience d’une année, pour pratiquer le français », en direction de la Belle Province.

Être prête pour les opportunités

« Quand je suis partie du Mexique, comme je ne savais pas trop ce que je voulais faire, j’avais prévu faire une année de bénévolat, puis de revenir au Mexique pour y développer ma carrière. Finalement, cette année est devenue six ans! Et j’ai obtenu ma résidence permanente! », lance-t-elle, le sourire aux lèvres.

Dès son arrivée au Canada, le Nord devient un territoire intriguant pour Diana Romero. « Les peuples autochtones m’intéressent beaucoup. J’étais très curieuse surtout de connaître le Nunavut. » Le temps passe pourtant, et c’est au Québec qu’elle s’installe pour de nombreuses années.

« Je me suis dit : “Quand je vais être citoyenne canadienne, je vais quitter mon emploi et faire un road trip vers le nord du Canada, dans les trois territoires”. »

L’année de la citoyenneté : un déclic!

Une fois l’année de la citoyenneté arrivée, Diana Romero se rend à l’évidence : elle n’a pas encore de projet de voyage. Elle commence donc à « regarder un peu » les offres d’emploi sur Internet et trouve l’offre pour le poste d’agente en immigration sur le site de l’Association franco-yukonnaise.

« Je voyais que les critères demandés étaient proches de ce que j’avais étudié. Même si je n’avais pas travaillé dans mon domaine, j’avais quand même de l’expérience en gestion de projets et en animation », précise-t-elle.

Elle postule et obtient l’emploi. Elle décide donc de ne pas mettre sa carrière sur pause, mais de plutôt allier voyage, découverte et nouveau défi professionnel. Pour le moment, elle se donne une année pour voir si elle aime sa nouvelle vie ici.

Communauté accueillante

Diana Romero n’est pas arrivée au Yukon sans se renseigner : « J’avais entendu dire que le Yukon avait une belle communauté dynamique et très accueillante », dit-elle.

Mais pour celle qui est désormais responsable de donner tout un sens au projet « Whitehorse, communauté accueillante », la surprise a été de taille. « Je ne m’attendais pas à être aussi bien accueillie. Depuis que je suis arrivée, dès le premier week-end, j’ai été invitée à aller faire du camping et de la randonnée. J’ai senti que je faisais partie de la communauté, même si je venais juste d’arriver. »

Évidemment, pour elle, le défi est de taille. « Mon poste c’est d’aider à l’intégration des nouvelles personnes arrivantes, et moi-même, je suis en intégration. Mais en même temps, c’est une richesse, car je vis moi-même ce qui est ma mission dans mon travail. Je peux comprendre les enjeux et les défis des nouvelles personnes immigrantes », estime-t-elle.

Cette réalité qu’elle partage avec sa clientèle lui permet de comprendre les enjeux actuels : « Ça me permet de comprendre et de me baser sur ce que je vis maintenant, pas sur ce qu’on m’a dit ou ce qui existait il y a cinq ou dix ans. »

Ce publireportage vous est proposé par l’Association franco-yukonnaise. Il a été réalisé grâce à la contribution financière d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

 

LECTURE SIMPLE

Semaine nationale de l’immigration francophone

Cette semaine (du 6 au 12 novembre), c’est la Semaine nationale de l’immigration francophone. En plus court, on l’appelle la SNIF.

Pour célébrer cette journée, plusieurs activités sont organisées partout au Canada. Au Yukon, il y a bien sûr aussi des choses prévues.

C’est quoi l’immigration?

L’immigration, c’est quand une personne vient vivre dans un nouveau pays. Dans l’article sur cette page, on présente par exemple Diana, qui vient du Mexique.

Quand quelqu’un quitte son pays d’origine, on dit que cette personne émigre. Mais quand elle arrive dans son nouveau pays, on dit qu’elle immigre.

Attention, si tu es en voyage, tu n’es pas une personne immigrante. Faire du tourisme c’est différent, car tu reviens vivre ensuite dans ton pays, après tes vacances.

Les personnes qui sont immigrants ou immigrantes viennent vivre dans un nouveau pays. Ça veut donc dire ce que ces gens ont quitté leur travail, leur école et même (parfois) leur famille pour venir vivre une nouvelle vie dans un nouveau pays.

À quoi ça sert, la Semaine de l’immigration?

La SNIF, c’est fait pour rassembler les personnes qui parlent français et qui viennent de partout dans le monde.

Savais-tu que, dans le monde, il y a 321 millions de francophones, sur tous les continents et dans tous les pays?

Au Canada, et même au Yukon, il y a des gens qui parlent français, mais qui sont nés dans d’autres pays. Peut-être en connais-tu toi aussi?

Si tu en connais, c’est le bon moment pour leur poser des questions, par exemple au sujet de leurs traditions. Il y a deux semaines, tu as fêté l’Halloween : c’est une tradition au Canada. Mais si tu demandes aux personnes immigrantes autour de toi, tu verras que ce n’est pas une tradition partout dans le monde.

Voilà une bonne façon de commencer de belles discussions!