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le Mercredi 3 avril 2013 23:04 Spiritualité

La résurrection : le droit d’exister dans toutes les fibres de son identité

Merci aux familles qui ont cuisiné les biscuits au profit de Développement et Paix. La vente a rapporté 115 $. Il n’y a pas d’âge pour ressusciter l’espoir!
Merci aux familles qui ont cuisiné les biscuits au profit de Développement et Paix. La vente a rapporté 115 $. Il n’y a pas d’âge pour ressusciter l’espoir!

« La révolution se vit dans un temps précis, alors que la démocratie exige un long apprentissage. » Cette parole entendue d’une militante libyenne dans la foulée du printemps arabe qui se prolonge depuis deux ans nous invite à modifier nos regards trop souvent à courte vue devant des changements qui tardent à venir dans nos vies personnelles, communautaires, sociétales ou religieuses.

Pâques est plus qu’un jour, un temps, un événement, c’est un long processus de conversion à reconnaître la plénitude de la vie dans l’accouchement de tout l’être : toute la ramure du chêne est déjà dans la petitesse du gland, la splendeur de la fleur est déjà dans l’humilité de la graine, la noblesse du papillon est déjà dans la laideur de la chenille.

La vie, en vérité, se manifeste sous d’autres formes que celles connues à nos yeux. L’incarnation exige l’éclatement du laid vers le beau, du faible vers le fort, de l’humilié vers le noble, du crucifié vers le vivant. La mort ne s’évite pas, elle s’impose à nous comme un chemin de croissance, un passage, une éclosion, un jaillissement.

Comment la résurrection se manifestera-t-elle alors chez nous dans les prochaines semaines? Suivons le filon de ce qui meurt, à commencer par notre beau petit moi qui donne tellement de prix à nos objectifs personnels de réussite et de performance. À force de trop vouloir ce que l’on cherche, on en devient aveugle à la nouveauté de ce que l’on reçoit gratuitement par la vie, par notre entourage, par le plan divin.

Le printemps arabe, au dire de cette militante, ne pourra se réaliser en plénitude que par un long apprentissage d’abandon d’intérêts personnels pour une vision plus collective d’une société juste. À quoi bon faire la révolution pour remplacer les formes de dictatures, comme si on changeait une graine contre une autre? Le jardin ne fleurit que par la mort ou l’éclatement de la semence dans un véritable accomplissement de ce qui est inconnu à nos yeux et à notre propre vouloir.

Plus près de nous, la résurrection se manifeste aux yeux qui la reconnaissent. Par exemple, la prise de parole collective de parents, de professeurs, du personnel du ministère de l’Éducation, suscitée par le cri du cœur – le courage – d’élèves de l’école Vanier demandant simplement le droit d’exister dans toutes les fibres de leur identité, vaut ici plus que l’imposition externe d’une morale catholique.

Croyons-le, dans la logique de la mort-résurrection, la parole libérée fera naître davantage l’évolution des consciences, véritable jardin de l’âme humaine, au-delà de l’application de tout principe religieux et obligera une relecture d’une morale édictée de manière plus collective à une autre adaptée à chaque individu.

C’est ainsi que la « Pâque en Christ » nous invite même à mourir à nos conceptions religieuses trop souvent contaminées par le pouvoir et la domination, pour laisser naître un Quelqu’un qui libère la vie des origines depuis la réconciliation du Tout Amour avec notre univers connu et inconnu.

En paraphrasant cette militante libyenne, la résurrection, véritable révolution pour la vie humaine, se vit dans l’acte du mourir, alors que son épanouissement se prolonge dans notre conversion à vivre notre quotidien en pur jaillissement de vie divine en terre humaine. À nous d’y être attentifs et attentives.

Dans cet élan de vie, le CFC vous convie de deux manières dans les prochaines semaines à mettre la résurrection en action. Pour ceux et celles parmi vous qui souhaitez un temps privilégié d’intimité pour renverser les chemins tortueux de l’ego et retrouver le courant de la source divine en vous, la retraite de silence « Initiation au désert » de cinq jours se tiendra à Silver City du 14 au 19 avril. Le silence est à la résurrection ce que le cri primal est à la naissance : un accouchement de tout Dieu en soi comme une sortie du tombeau. Quelques places sont encore disponibles, inscrivez-vous sans tarder.

L’autre chemin de résurrection sera d’ouvrir vos portes pour laisser passer l’abondance de votre garde-manger jusqu’aux tablettes vides de notre banque alimentaire. La traditionnelle collecte printanière de nourriture organisée par les églises de Whitehorse se tiendra les 23 et 24 avril.

La semaine précédente, des bénévoles distribueront des sacs d’épicerie qu’ils souhaitent recueillir garnis de votre générosité au profit de nos sœurs et frères dans le besoin. La nourriture partagée n’est-elle pas un visage du Ressuscité? La résurrection, c’est maintenant, ensemble, pour un printemps AIMABLE!

Cette chronique est présentée par le Comité francophone catholique Saint-Eugène-de-Mazenod.

Pour plus d’information sur toutes nos activités : 393-4791 ou [email protected]