Bonjour,
J’aimerais apporter une correction à ce qui est dit en mon nom dans l’article Substances illicites : un mois d’avril dévastateur de l’édition du journal du 18 mai 2023. Contrairement à ce qui est dit, je crois que l’approvisionnement de drogues sûr devrait être une première action, mais que l’offre des services entourant la guérison, la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie et le bien-être mental doit être grandement améliorée.
Les services visant à la guérison (traitements, psychologues, travailleurs sociaux, physiciens) doivent être accessibles à tous et avec un moins grand temps d’attente (voir ce qui est fait au Portugal). Davantage de traitements land-based devraient être offerts dans les infrastructures existantes. Les travailleurs sociaux, médecins et psychologues devraient être dans la rue, là où le besoin est, et ce, à différentes heures du jour.
Des programmes de soutien après un traitement sont nécessaires. L’approche très médicamentée par les physiciens et psychiatres doit changer afin d’intégrer une approche centrée sur la santé et le bien-être mental. Les lois du territoire et fédérales datant d’un temps colonial, qui prescrivent qui peut avoir un service d’aide et où, doivent changer.
Je veux féliciter le travail de connexion avec la culture et les activités faites avec les familles offertes présentement par de nombreuses Premières Nations et par nos organismes francophones. Ce sont des actions vraiment importantes vers une guérison.
Pour ce qui est du deuil dont je parlais, il se vit à plusieurs niveaux.
C’est le deuil de ne pas pouvoir partager avec ton enfant, adulte, les moments spéciaux, anniversaires, soupers, visites, graduations et autres que les parents partagent habituellement avec leurs enfants.
Le deuil de voir son enfant souffrir, se faire du mal et subir du mal.
Le deuil de voir son enfant perdre ses amis, ses passions (musique, sport, pêche) et ses rêves (famille, voyages, carrière).
Le deuil de voir la connexion qui se perd avec la famille et la communauté pour son enfant.
Le mal de voir que quelqu’un qu’on aime est prêt à s’enlever la vie.
Le mal de voir les portes se fermer et les jugements s’élever à l’égard de son enfant.
Une amie me disait : « Personne ne peut connaître la profondeur de la souffrance de quelqu’un d’autre ». C’est si vrai. Ces souffrances sont les miennes et il n’y a que moi qui ai le pouvoir de vivre avec, de faire des changements pour le mieux et de remercier avec gratitude chaque moment qui m’est donné à vivre avec mon fils et sur la terre.
Sylvie Binette