le Mercredi 4 octobre 2023
le Jeudi 19 mars 2020 5:57 Sports - Loisirs

Une discipline loin d’être balayée dans l’oubli

 La ligue de ballon-balai du Yukon a installé sa propre patinoire dans le quartier de Takhini pour assurer sa pérennité.
Photo fournie
La ligue de ballon-balai du Yukon a installé sa propre patinoire dans le quartier de Takhini pour assurer sa pérennité. Photo fournie

La ligue de ballon sur glace grandit en popularité au Yukon, lentement, mais sûrement.

La ligue de ballon-balai du Yukon a installé sa propre patinoire dans le quartier de Takhini pour assurer sa pérennité.
Photo fournie

Créée en 1983, la ligue de ballon sur glace du Yukon continue à ce jour ses activités, tout en gagnant des adeptes de saison en saison. Le tournoi annuel à Haines Junction prouve la vitalité de la ligue au territoire.

Normalement, ce tournoi annuel signifie la clôture de la saison, « mais un conflit d’horaire avec la patinoire a devancé la date de l’événement », explique un des joueurs de l’équipe Sport-Expert, Roch Nadon. En tout, ce sont six équipes, composées d’environ une douzaine d’athlètes chacune, qui se sont rendues à Haines Junction.

Dénicher la prochaine génération

« On gagne des joueurs petit bloc par petit bloc », témoigne Scott Smith, un vétéran du sport au territoire. Selon lui, le coût d’entrée très bas du ballon sur glace permet un renouvellement constant de ses adeptes. « Tout ce qu’il faut, c’est un casque, des souliers et un bâton », explique-t-il. « Ce n’est pas un sport qui coûte cher à essayer ou à pratiquer », ajoute le capitaine de l’équipe commanditée par Sport-Expert.

Un avis approuvé également par Roch Nadon. Lui-même explique qu’il a commencé à jouer au ballon-balai, car c’était un sport plus abordable que d’autres disciplines. « C’était moins cher pour ma famille […], ce n’est pas comme le hockey où tu dois acheter un équipement complet et coûteux », évoque celui qui se souvient de ses nombreux allers-retours à la quincaillerie pour fabriquer ses propres « balais » pendant son enfance, au Québec.

De plus, un autre des attraits de la ligue est sa mixité. Roch Nadon et Scott Smith s’entendent tous deux pour témoigner que la composante mixte — des hommes et des femmes — font partie des équipes, semble bénéficier à la santé du sport, au Yukon. « C’est unique à notre ligue », soutient de surcroît M. Smith.

Par ailleurs, la ligue a entre autres mis sur pied des initiatives pour présenter le sport dans les écoles. « On arrivait dans les écoles avec une poche d’équipement et on jouait partout! Dans les stationnements, dans les cours de récréation… », se souvient Roch Nadon. Plusieurs jeunes ont même rejoint la ligue et jouent encore à ce jour », ajoute-t-il. Même s’il déplore la fin de ce programme, Scott Smith reconnaît l’impact de ce projet dans la ligue. « Plusieurs personnes se sont découvert un talent naturel dans ce sport et le pratiquent avec nous maintenant. »

Du talent à revendre

Le style de jeu « yukonnais » au ballon-balai permet aux athlètes du territoire de briller à l’international. Grâce à un étrange croisement entre le hockey, le ballon-balai et leur touche secrète, l’équipe du Yukon a réussi à décrocher la médaille de bronze aux Championnats du monde de ballon-balai de 2010 en Autriche. « On avait un style de jeu que personne n’avait jamais vu. Tout le monde se demandait qui on était, et pourquoi une si petite place comme la nôtre pouvait jouer de cette façon », se rappelle Roch Nadon.

De ce fait, la ligue se prépare déjà à composer une équipe pour représenter le Yukon lors du prochain championnat mondial qui se déroulera à Kingston (Ontario) en novembre prochain. Mais pour le moment, Roch Nadon et son équipier Scott Smith, mettent le viseur sur les séries éliminatoires de fin de saison vers la fin du mois de mars.