L’un a vingt-et-un ans, l’autre huit. Leurs points communs : ils sont tous les deux nés à Whitehorse, ont tous les deux grandi au Yukon et se sont entraînés depuis leur plus jeune âge sur les pistes du mont Sima. Mais surtout, ils sont tous les deux skieurs acrobatiques, et champions qui plus est! L’un s’appelle Étienne Geoffroy, et l’autre Mavik MacKinnon. Et grâce à l’entrevue de l’Aurore boréale, ils se sont rencontrés le 13 avril dernier, lors des festivités annuelles de Simapalooza.
Graine de champion
Mavik MacKinnon a 8 ans. Il a commencé le ski acrobatique cette année, au mois de janvier, et déjà, il vient de participer à la compétition Silver Star (Colombie-Britannique). Les athlètes de l’équipe yukonnaise de ski acrobatique ont été invités à concourir lors de cette compétition et les parents du jeune skieur ont tout mis en œuvre pour que leur fils puisse y participer. Leurs efforts se sont avérés fructueux puisque Mavik est arrivé en quatrième position dans la discipline des sauts et des bosses.
Désormais membre de l’équipe du Yukon, le jeune Mavik s’entraîne toutes les semaines. Sur la neige bien sûr, mais aussi à l’intérieur pour des séances d’entraînement sur trampoline, au Centre communautaire Heart of Riverdale. « J’aime faire du ski acrobatique, c’est l’fun », déclare Mavik, qui s’est découvert cette passion lors d’un camp auquel ses parents l’avaient inscrit pendant les congés d’hiver. Ce qui le rend le plus fier? « C’est de réussir un 540 », déclare le jeune skieur, des étoiles plein les yeux. Cette figure, qui consiste à faire un tour et demi sur soi-même, lui a d’ailleurs valu la première place lors des Championnats yukonnais de ski acrobatique dans sa catégorie, le mois dernier, au mont Sima.
Mavik fait du ski depuis qu’il a un an et demi. À peine savait-il marcher qu’il est monté sur des skis. « Il a tout de suite catché ça », explique sa mère, Isabel Beauregard, qui lui a enseigné la pratique de ce sport. « Mais maintenant, il fait des sauts, et moi je ne peux pas l’entraîner pour ça! », confie-t-elle.
Heureusement, au Yukon, le ski acrobatique, ce n’est pas ça qui manque. Et les exemples à suivre non plus. Le jeune Mavik admire d’ailleurs beaucoup un autre skieur franco-yukonnais, qu’il n’avait pourtant jamais eu l’occasion de rencontrer : Étienne Geoffroy.
Étienne Geoffroy, « champion en démarche »
« Moi aussi j’ai entendu parler de Mavik! », annonce fièrement Étienne Geoffroy, qui se joint à l’entrevue en s’asseyant à la table, en bas des pistes, en pleine journée ensoleillée. S’il est en retard, c’est qu’il était sur les pistes, bien sûr!
Étienne est un passionné, c’est évident. Mais sa passion a été plus loin que des sorties entre amis au mont Sima. Depuis cette année, il s’entraîne avec l’équipe nationale de ski acrobatique. « C’est très différent pour moi, d’être sur le circuit mondial », explique le jeune athlète. « Je skie avec l’équipe canadienne et j’ai réussi à solidifier ma place sur l’équipe nationale pour l’année prochaine aussi. »
Être sur une équipe nationale, c’est un engagement différent du circuit canadien. « Je passe beaucoup de temps dans les avions et j’ai participé à plusieurs compétitions dans différents pays », déclare le jeune homme. Il mentionne notamment l’Autriche, les États-Unis (Californie), la Suisse, l’Italie et la France. « Ça demande beaucoup d’adaptation et je dois prendre du temps parfois pour prendre soin de mon corps aussi, pour rester à mon meilleur », ajoute Étienne.
L’équipe nationale de ski acrobatique compte dix athlètes. Et malgré l’intensité des compétitions et entraînements, Étienne spécifie qu’« il n’y a pas d’autre place où je préférerais être! ». Pour le moment, le jeune Franco-Yukonnais, qui a descendu ses premières pistes de ski à l’âge de trois ans, est maintenant classé au 22e rang mondial.
Il a obtenu sa place sur l’équipe nationale grâce, notamment, à des premières places sur des podiums nord-américains tels que la Coupe Nor-Am et la Coupe Canada, pour lesquelles il a obtenu les premières places. « Mon objectif, c’est de me qualifier pour les Jeux olympiques de 2022 », explique-t-il. Pour cela, Étienne devra obtenir un podium lors d’une compétition internationale. C’est sans aucun doute ce que nous lui souhaitons. En attendant, c’est quand même bien agréable de voir des champions franco-yukonnais skier ici
à Whitehorse!