L’été semble tranquillement faire place à la saison que tout jardinier attend avec impatience : le temps des récoltes. Pour en arriver là, les pousses vertes ont dû, tout l’été, jouer des coudes pour lutter contre les nuisibles du jardin.
Entre mildiou, sécheresse, nuits froides et insectes, le jardinage est une épreuve de marathon! Cette année, dans ma serre, la catastrophe, ce fut les pucerons. Ces insectes nuisibles et minuscules peuvent avoir différentes couleurs. Les miens étaient vert translucide, mais les pucerons existent aussi en noir, jaune, blanc et même parfois en rouge. Peu importe leur apparence, sachez qu’ils représentent un réel danger pour vos récoltes. Non seulement ils se nourrissent des parties les plus tendres des feuilles des plantes, mais ils sécrètent en plus de grandes quantités de miellat qui s’accumule sous les plantes, et parfois dans la terre, attirant ainsi les fourmis et les guêpes! Le miellat rend également les feuilles sales, grises et beaucoup moins appétissantes en créant une sorte de moisissure sur les plantes. Au revoir belles feuilles de chou frisé et tendres feuilles de laitue.
À l’assaut!
Une petite colonie de pucerons peut être contenue, surtout si vous avez détecté immédiatement les plantes coupables — les capucines, par exemple, attirent ces organismes nuisibles autant par leurs feuilles que par leurs fleurs. Chaque année, ma serre a des problèmes de pucerons (j’adore les capucines…). Deux bons lavages de laitue avant de la manger et tout allait pour le mieux. Mais cette année, l’invasion a été au-delà de toute attente. Lorsque les dégâts étaient tels que mes nouvelles pousses de laitue et d’épinard n’ont pas vu le jour étant dévastées avant même de pouvoir sortir une feuille, j’ai sorti les armes!
Arme numéro un
Le vaporisateur anti-pucerons fait maison : efficacité prouvée, celui-ci vous donnera de bons résultats pour des infestations mineures.
Ingrédients :
1 litre d’eau
4 gousses d’ail
2 cuillères à soupe de marc de café
½ cuillère à café d’huile
1 goutte de liquide vaisselle pour que le produit colle bien aux plantes.
Mixez le tout dans un robot culinaire. Filtrez pour éviter de boucher le vaporisateur, puis allez-y gaiement.
Sortir les coupables
Voici un excellent moyen, même si celui-ci vous arrachera le cœur en même temps que vos précieuses plantes : se débarrasser des plantes infestées. Capucines, chou frisé… Si vous pouvez sortir les plantes les plus affectées, vous gagnerez en efficacité. Il est possible de les relocaliser plus loin du potager. Pour ma part, j’ai sorti des plants en extérieur, loin de ma serre, et tous les pucerons ont quitté la plante. Un coupable de moins dans la serre et une plante saine par-dessus le marché. Pour les capucines, malheureusement, elles ne supportent pas les transplantations à des stades avancés. Elles ont donc fait le plus grand bonheur de mes poules!
250 auxiliaires de jardin
L’infestation était telle que le vaporisateur ne fonctionnait pas assez vite. J’ai dû aller plus loin en me procurant une colonie de 250 coccinelles. Vous ne les trouverez pas en animalerie, mais bien dans les magasins de jardinage spécialisés (serres commerciales) pour un prix très abordable.
En jardinage biologique sont qualifiés d’« auxiliaires » les animaux qui favorisent une culture sans y occasionner de dommages. Et les coccinelles se nourrissent principalement de pucerons! La solution était trouvée.
En libérant vos soldates, il se peut qu’elles disparaissent pour quelques jours. Elles iront probablement se cacher pour pondre des œufs. Trois semaines plus tard, lorsque les nymphes éclosent, la bataille commence. Ne cherchez plus des demoiselles à manteau rouge. Les nymphes affamées ressemblent à des petits alligators noirs à taches rouges. Chaque nymphe peut manger jusqu’à 100 pucerons par jour. Pendant plus d’une semaine, elle ne fera que travailler et manger pour vous. Elle se positionnera ensuite pour sa dernière transformation, elle quittera enfin son cocon au bout de quelques jours pour sortir telle une belle petite coccinelle.
Les coccinelles pourraient vivre jusqu’à trois ans et supporter l’hiver yukonnais. Il suffirait de leur laisser de quoi se cacher pour l’hiver : feuilles mortes, écorces… Quand les températures repasseront au-dessus de 12 degrés, vos petites jardinières devraient être en mesure de vous prêter main-forte.
Pour ma part, en trois semaines, les pucerons ont été totalement éradiqués. C’est ce qu’on appelle un appétit de loup ou… de coccinelle!