Après une tentative avortée en 2017, Monique Richard, une alpiniste montréalaise, tente à nouveau l’ascension du plus haut sommet du Canada, le mont Logan. Cette fois-ci, elle vise à devenir la première personne, toutes nationalités et tous genres confondus, à atteindre le sommet en solo.
Celle qui a dû rebrousser chemin à contrecœur la première fois était de retour à Whitehorse le 11 mai dernier pour tenter à nouveau de relever le défi, cette fois « sans personne pour freiner son enthousiasme ».
Le défi
Au cœur du parc national Kluane, le mythique mont Logan, du haut de ses 5 959 m, représente un défi de taille pour tout alpiniste, avec ses 300 jours de précipitations par année. Monique Richard explique les raisons qui l’ont poussée à choisir le mont Logan qu’elle trouve magnifique. « C’est une montagne qui me correspond. Elle est sauvage, elle est isolée. Il n’y a vraiment pas beaucoup de monde. En tant que Canadienne, je serais très fière d’atteindre le sommet le plus haut au Canada. »
À la suite de l’échec de sa première tentative, attribuable au manque de préparation de son partenaire, Mme Richard affirme être « restée sur son appétit ». Cette fois, Mme Richard tentera l’ascension en ski plutôt qu’en raquettes comme la première fois. Elle estime que l’aventure au complet, incluant les vols de Montréal, prendra au plus 25 jours.
Celle qui explique « sacrifier le confort pour être plus efficace » devra effectuer de nombreux allers-retours entre les camps pour assurer le transport de son matériel. Elle sera équipée de deux tentes, dont une de sept livres et un bivouac qu’elle gardera sur le dos en tout temps, en plus d’un téléphone satellite et d’un appareil de communication satellite (inReach) qui lui permettra de connaître les conditions météorologiques en temps réel.
La préparation
Un défi d’une telle envergure requiert de ne pas prendre l’entraînement à la légère; Monique Richard en est bien consciente. Factrice pour Postes Canada, elle avoue avoir a priori une très grande tolérance au froid. Cependant, elle a quand même pris quelques mesures pour se préparer à l’ascension l’hiver dernier, même si cela impliquait de travailler sans gants pour « ne pas aller chercher tout de suite la zone de confort ». De plus, elle s’est entraînée à la maison trois à quatre fois par semaine sur une machine qui simule l’escalade et travaille à la fois la force et l’endurance. Les fins de semaine, elle allait s’entraîner en montagne autour de Montréal.
Les risques
Selon Mme Richard, il est rare sur le mont Logan d’observer de belles conditions pendant plus de deux à trois jours d’affilée.
« Il y a des risques qui me font plus peur que d’autres. Ce qui me fait le plus peur, c’est le brouillard. Je ne veux pas prendre de risque, je vais attendre que ça passe », explique-t-elle.
Monique Richard a commencé son ascension le 15 mai. On peut la suivre en direct sur la page Facebook Monique Richard alpiniste — où elle publie grâce à son appareil GPS.
« Je reste très très très modeste face à la montagne. C’est elle qui décide. Je suis bien préparée, mais c’est toujours la montagne qui décide si je continue ou non vers le sommet. C’est elle qui a le dernier mot », conclut-elle.