Alors que l’hiver touche à sa fin, Étienne Geoffroy- Gagnon est loin de ranger ses skis au placard. Pour lui, douze mois dans l’année, ses journées sont consacrées à la descente. Travail de technique pour le « Grand saut » ou le slopestyle, les deux disciplines dans lesquelles il concourt, il ne se lasse pas de son quotidien. Il faut dire qu’avec les résultats de la saison 2017-2018 et sa sélection dans l’équipe Prochaine génération de ski acrobatique du Canada, il a de la cire sur la planche pour atteindre son objectif.
Une évolution rapide pour le Franco-Yukonnais
Si Étienne Geoffroy-Gagnon n’est pas né sur des skis, c’est presque tout comme. À peine âgé de 3 ans, alors que sa mère patrouille sur les pistes de la station de ski du Mont Sima, il s’essaie au sport, pour ne plus jamais l’arrêter. Course en ski, puis initiation solitaire au saut, il finit par joindre l’équipe de ski acrobatique du Yukon à 14 ans. À peu près à la même période, Lynda Harlow arrive à la présidence du Conseil d’administration de l’association Yukon Freestyle, ce qui, involontairement, marque un grand tournant dans la future carrière du jeune athlète. Il confie : « Lynda a vraiment fait beaucoup pour le club. Elle a trouvé du financement pour équiper le terrain d’entraînement avec un air bag, ce qui nous a poussés à essayer de nouveaux sauts. Je n’en serai sûrement pas où j’en suis aujourd’hui sans elle. »

Pour se perfectionner, Étienne Geoffroy-Gagnon a maintenant accès à un plus grand nombre d’installations. Photo : Colin Sutherland
Peu de temps après, il remporte une première médaille d’or aux Championnats canadiens juniors nationaux de ski acrobatique au Québec, le projetant sur une lancée de résultats tous plus encourageants les uns que les autres. 2016 est une année charnière pour le talentueux skieur qui, se retrouvant sans ses amis de l’équipe du Yukon qui étaient alors partis continuer leurs études à l’extérieur du territoire, décide de joindre l’équipe de l’Alberta. « Ça a été une période difficile, avec beaucoup de remises en question. Quitter Whitehorse et changer d’entraîneurs ont été moins facile que je ne le pensais », se souvient-il. Mais finalement, cette transition et le travail fourni dans les répétitions payent puisqu’Étienne Geoffroy-Gagnon fait maintenant partie de l’équipe nationale C, une « promotion » qu’il visait depuis un moment.
Mieux que les Jeux olympiques…
… ce sont les Jeux eXtrêmes, communément appelés les Winter X Games qui se déroulent tous les ans à Aspen, au Colorado. À l’instar des Jeux olympiques, les athlètes s’affrontent lors de compétitions acharnées pour décrocher l’or, l’argent ou le bronze. Dans le monde des skieurs acrobatiques, monter sur la plus haute marche du podium des X Games est le Graal historique, d’autant plus en slopestyle (la discipline fétiche du jeune Franco-Yukonnais) puisque sa programmation aux J.O. ne date que de 2014. Le principe de cette catégorie de ski : marquer le plus de points en effectuant six figures aussi acrobatiques que possible le long d’un parcours imposé et différent à chaque compétition. Étienne Geoffroy-Gagnon conclut : « Outre l’envie d’évoluer et de progresser dans l’équipe nationale, mon but ultime est une médaille d’or aux X Games, sans perdre de vue les prochains Jeux dans 4 ans! »
Avec son nouveau statut, le skieur à temps plein a maintenant accès à un plus grand nombre d’installations sur le plan national pour se perfectionner, tout comme un laissez-passer pour des camps intensifs obligatoires, dont le prochain commencera mi-mai. On peut suivre son évolution sur le compte Instagram du sportif : etienne_geoffroy.
À l’échelle locale, l’Association yukonnaise de ski acrobatique continue son amélioration constante dans ses équipements, grâce à des demandes de subventions ou à des collectes de fonds, à l’auberge Elks, où les membres organisent un bingo dominical chaque semaine.