On entend souvent les Yukonnais parler de leurs pauses hivernales pour se ressourcer. Ces dernières gravitent très fréquemment autour du Mexique ou d’Hawaï. Pourtant, il y a beaucoup d’autres destinations soleil à découvrir. Patric Chaussé, graphiste de métier, revient de son troisième voyage au Népal. Situé à plus de 9 500 kilomètres de Whitehorse, à vol d’oiseau, le pays fascine par ses hautes montagnes, dont le mont Everest qui culmine à 8 848 mètres. Paradis des randonneurs, c’est aussi une contrée lointaine à découvrir pour l’accueil chaleureux de sa population.
Le trek des Trois passes
Dans la région de l’Everest, on trouve deux chemins particulièrement connus : le camp de base de l’Everest et le trek des Trois passes. C’est ce dernier que Patric Chaussé a décidé de fouler, en solitaire, pendant 40 jours. Partant de Jiri, il a sillonné les sentiers jusqu’à chatouiller la base de l’Everest, avant de continuer sa boucle. Désertique, car peu utilisée depuis la construction de l’aéroport de Lukla, la première partie du trek enchaîne les hauts et les bas dans la jungle.
Patric Chaussé raconte : « Tu aperçois les montagnes au loin quand tu montes, puis elles disparaissent quand tu redescends; elles se rapprochent au fur et à mesure des jours… Je pense qu’il y a une certaine magie à les gagner! »
Puis, c’est l’arrivée en haute montagne où les paysages deviennent encore plus majestueux, mais aussi où le souffle commence à manquer par manque d’oxygène. Car, si le sentier ne présente aucune grande difficulté technique (il peut être comparé à Grey Mountain!), ce qui le rend complexe, c’est son altitude. En effet, entre le début et la fin de la marche, on oscillera entre 200 mètres et environ 5 600 mètres de haut. Il faut donc veiller à laisser son corps s’acclimater, en appliquant deux simples règles. À partir de 3 000 mètres d’altitude, il est conseillé de ne pas dormirà 400 mètres de plus quela veille, et de respecter deux nuits à la même altitude par palier global de 1 000 mètres d’ascension. Rien n’empêche cependant d’aller faire une excursion d’une journée sur un sommet alentour pendant cette pause « obligatoire ».
Côté pratique
Si Patric Chaussé s’est rendu au Népal une troisième fois, c’est qu’il est comblé par le pays, et plus précisément par la facilité d’accès à la randonnée en haute montagne, le sentiment de sécurité qui l’habite quand il est là-bas et le budget abordable d’un tel voyage. Sur ce dernier point, il confie pouvoir vivre sur une base moyenne de 30 $ par jour, tout inclus : trois repas, des collations, un refuge pour dormir, une douche chaude, l’accès à l’électricité pour recharger les batteries des appareils électroniques et, le grand luxe, l’accès occasionnel à Internet.
Il aime aussi le fait de pouvoir randonner léger! Contrairement au Yukon où une randonnée de plus d’une journée nécessite réchaud, casseroles et contenant à l’épreuve des ours, le Népal offre la possibilité de voyager presque à vide. Avec un village tous les 3 à 5 kilomètres, il n’y a pas besoin de beaucoup d’équipement. Éventuellement, un léger sac de couchage pour supplémenter les couvertures prêtées dans les refuges, mais le fond du sac est vraiment basique.
Il se confie : « La première fois que tu viens, tu ne sais pas qu’il existe tout ça et tu emportes beaucoup trop. Maintenant, avec l’expérience, je pars avec deux T-shirts, deux pantalons, une polaire, un manteau léger, mon Gore-Tex, trois ensembles de sous-vêtements et une protection étanche pour mon sac! C’est tout! Mon sac ne pèse alors que 6 kilos, sans l’appareil photo! »
Une destination à découvrir, donc, idéalement à l’automne (octobre/novembre) ou au printemps (mars/avril) pour éviter le froid hivernal ou la période des moussons. Pour plus d’information sur le sujet, Patric Chaussé conseille le guide Népal de Lonely Planet qui donne des renseignements très pertinents pour la préparation d’un trek de ce type.