Voilà presque une dizaine d’années que Luanda et Maël Pronovost ont commencé à pagayer. D’abord sur des lacs, l’activité du dimanche est rapidement devenue une passion pour ces deux jeunes Franco-Yukonnais.
Aujourd’hui respectivement âgés de 14 et 16 ans, ils sillonnent désormais le Canada pour s’entraîner et concourir lors de compétitions nationales. La dernière en date s’est tenue début août à Ottawa, où ils ont remporté à eux deux pas moins de treize médailles lors des championnats canadiens d’eaux vives. Des résultats prometteurs pour l’avenir.
La tête sur les épaules
Tous deux étudiants à l’École secondaire F.-H.-Collins, Luanda et Maël jonglent perpétuellement entre études et entraînements, ce qui rend leur emploi du temps plutôt serré.
« Je m’entraîne après l’école, mais des fois, je dois la manquer pour des cours spécifiques hors du territoire. À mon retour, je dois rattraper les leçons manquées », confie Luanda.
Maël part quant à lui s’aventurer sur la côte ouest des États-Unis au début de l’année prochaine, pour un semestre d’études et de perfectionnement en kayak.
Au Yukon, ce sont les instructeurs du club Yukon Canoe and Kayak qui supervisent leurs entraînements, et ce, quelle que soit la discipline. Kayak solo ou tandem, canot, slalom ou encore descente de rivière, les jeunes s’entraînement dans tous les domaines. Et si sa sœur préfère l’amusement procuré par le slalom et la descente, Maël n’a pas vraiment choisi sa catégorie favorite : « J’adore pagayer, peu importe l’embarcation. Chacune est différente et complémentaire », assure-t-il.
L’isolement du Yukon
Bien que l’immensité du Yukon en fasse un excellent terrain de jeux pour le canot et le kayak, le territoire manque de structures d’entraînement. Si bien que pour progresser, Luanda et Maël Pronovost sont souvent amenés à aller s’entraîner au Sud et notamment avec les équipes d’Alberta et de Colombie-Britannique.
Ce système demande beaucoup d’organisation pour toute la famille, mais aussi de développer des partenariats afin de réduire les coûts que peut engendrer un tel niveau de pratique. Air North, par exemple, offre une aide appréciable pour le transport des kayaks.
Au territoire, la piscine de Whitehorse s’est aussi adaptée. L’année dernière, elle a mis en place un parcours intérieur de slalom pour que les deux jeunes puissent s’entraîner même en hiver. Aujourd’hui ouvert au grand public, le parcours est pris en charge par des instructeurs francophones.
Ces aménagements, que la famille Pronovost cherche à mettre en place à Whitehorse, ne visent pas uniquement à soutenir le développement sportif de leurs enfants, puisque leur but est d’essayer de créer une plus grande communauté de jeunes kayakistes.
Malgré leurs résultats et leurs jeunes âges, la fratrie Pronovost n’envisage pas nécessairement une carrière professionnelle dans les sports d’eaux vives. Tous deux espèrent pourtant passer les essais de sélection pour l’équipe nationale du Canada, l’année prochaine pour Maël Pronovost, dans deux ans pour sa sœur.