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le Mercredi 22 mars 2017 10:20 Sports - Loisirs

Ski de printemps : attention aux avalanches!

Stephan Poirier, formateur et spécialiste des avalanches, pose après avoir été témoin du détachement d’un immense bloc de neige. Photo: Patric Chaussé
Stephan Poirier, formateur et spécialiste des avalanches, pose après avoir été témoin du détachement d’un immense bloc de neige. Photo: Patric Chaussé

Le printemps apporte des températures plus clémentes et des journées plus longues, au grand plaisir des skieurs qui peuvent ainsi dévaler les pentes plus longtemps. Toutefois, la saison douce présente également des risques d’avalanches accrus, surtout au Yukon, en Colombie- Britannique et en Alberta. Entretien avec Stephan Poirier, formateur et spécialiste en matière de sécurité en avalanche.

La mécanique des avalanches

Selon Stephan Poirier, depuis les huit dernières années, avec le réchauffement climatique, les hivers sont plus venteux. Cela cause plus d’avalanches, surtout en milieu alpin. La neige exposée au vent devient un peu comme de la styromousse qui peut déraper et causer d’importantes avalanches.

Stephan Poirier, formateur et spécialiste des avalanches, pose après avoir été témoin du détachement d’un immense bloc de neige. Photo: Patric Chaussé

Stephan Poirier, formateur et spécialiste des avalanches, pose après avoir été témoin du détachement d’un immense bloc de neige. Photo: Patric Chaussé

« La pente sous le vent est toujours plus dangereuse que la pente exposée au vent. Beaucoup de neige s’accumule, le manteau neigeux devient plus épais et plus sensible au poids ou à un stress causé par les skieurs ou les motoneigistes. Le vent fait aussi grossir les corniches. Dans la White Pass, le vent dominant vient du sud-sud-est (du côté Pacifique). Les corniches sont donc du côté nord. Ce sont de belles pentes à skier avec de la belle poudreuse. En mars, le soleil étant haut, cela affaiblit les corniches », explique-t-il.

Les avalanches ne sont pas à prendre à la légère, puisqu’on peut en mourir même sans être enseveli complètement sous la neige. En effet, M. Poirier explique : « Parfois, on retrouve des gens ensevelis, avec la tête sortie, mais parce qu’ils ne peuvent pas faire gonfler leurs poumons, ils meurent d’asphyxie, et ce, même si les voies respiratoires sont dégagées. Quand l’avalanche arrête, cela fait un effet « ciment ». Le corps et les vêtements chauds font solidifier la neige et emprisonnent la victime. C’est vraiment épeurant », explique Stephan.

Quelques conseils

Peu de skieurs et de planchistes osent s’aventurer dans l’arrière-pays sans avoir au préalable obtenu une certification de sécurité en avalanche, avec raison. Stephan Poirier offre chaque année des cours de sécurité en avalanche en français, au Centre de la francophonie.

En outre, il recommande de toujours tester la neige grâce à un test de compression effectué avec sa pelle. De plus, selon lui, des jumelles peuvent être utiles pour observer les corniches afin de juger de leur taille et distinguer si elles commencent à casser. Il suggère également de rafraîchir ses connaissances ponctuellement. Pour 75 $, il offre un cours d’une journée sur le terrain afin de revoir certaines notions particulières : la recherche avec une sonde, les techniques de pelletage efficaces et l’utilisation du détecteur de victime d’avalanche (DVA).

Par ailleurs, pour connaître les conditions, on peut utiliser le Mountain Information Network (MIN), une application pour téléphones intelligents mise sur pied par Avalanche Canada. L’information fournie par les skieurs, planchistes et motoneigistes est ensuite révisée par des techniciens en avalanche. Ici au Yukon, l’échange d’information est d’autant plus important que le financement de la Yukon Avalanche Association a été réduit, ce qui a pour conséquence qu’aucun technicien en avalanche n’est désormais sur le terrain pour recueillir des renseignements sur les conditions actuelles.

Les cours de sécurité en avalanche sont terminés pour cette année — les prochains auront lieu en décembre 2017. Pour plus de détails, on peut visiter le www.yukonavalanchecourse.ca.