L’aventurier Frédéric Dion sera prochainement largué au Yukon, en pleine nature sauvage, pour vivre un nouveau défi de survie volontaire. Son objectif? Retrouver la civilisation en solitaire muni pour seul équipement d’une ceinture de scoutisme.
Le 18 août prochain, la ville de Mayo sera animée un bref moment. Un hélicoptère décollera de cette petite localité avec à son bord le Québécois Frédéric Dion. L’homme âgé de 39 ans, détenteur de nombreux records en Antarctique, sera par la suite déposé au beau milieu de l’immensité verte qu’est la forêt boréale. Pendant toute la durée de ce voyage en hélicoptère, les yeux de Frédéric Dion seront bandés, afin que sa destination et son point de chute lui demeurent totalement inconnus.
« De là, je dois retrouver la civilisation par mes propres moyens, sans carte, sans nourriture […] tout ce que j’ai, c’est ma ceinture de scout qui se trouve être une mini-embarcation gonflable […] et une gourde de métal avec des équipements de survie dedans : couteau, briquet, minimum pour chasser et trapper », énumère Frédéric Dion. Il explique que la destination a été choisie par un expert en survie et que cela représente un rayon de 230 kilomètres autour de Mayo. « J’ai demandé à l’expert de choisir l’endroit le plus loin et le plus difficile pour retrouver mon chemin », explique l’aventurier.
À la recherche de la civilisation
Frédéric Dion espère atteindre son objectif de retrouver la civilisation, soit une communauté ou une route qui lui permettront dans les heures suivantes de manger un hamburger et boire une bière, dans un délai de deux ou trois semaines. Au-delà de ces trois semaines, c’est l’inconnu!
« Le plus long que j’ai fait [en mission de survie], c’est deux semaines. Donc, au-delà de trois semaines, je ne sais pas trop comment je serai. Parce qu’évidemment, il y a plusieurs jours où on ne mange rien », explique Frédéric Dion qui compte se nourrir de la pêche, de la trappe de petits animaux et de la cueillette.
On peut mourir d’hypothermie
Par ailleurs, Frédéric Dion explique que sa plus grande crainte n’est pas tant les animaux sauvages, bien connus des Yukonnais, mais le froid. « On peut mourir d’hypothermie, les températures que j’ai vues [dans la région de Mayo ce mois d’août], c’est entre zéro et quinze degrés. Quand on n’a pas mangé depuis 24 heures, 48 heures ou 72 heures, notre résistance au froid est bien en dessous de ce que l’on peut imaginer […], notre dépense énergétique nous aide beaucoup à maintenir notre chaleur », dit M. Dion.
Le Yukon, plus difficile que l’Antarctique
Le Québécois qui a effectué une expédition de 54 jours en Antarctique a établi trois records de vitesse, vers et entre le Pôle Sud, entre le 10 novembre 2014 et le 5 janvier 2015. Il considère que le Yukon sera plus difficile que l’Antarctique. « En Antarctique, je savais ce que j’allais manger tous les jours. Je savais exactement où j’étais. Je connaissais la météo et j’avais mes outils. Donc, au niveau de l’aventure, tout était calculé. Tandis que là [au Yukon], les facteurs « aventure » et « difficulté » seront beaucoup plus intenses que ce j’ai vécu », tranche Frédéric Dion. « J’ai trois balises de détresse, ce sont des systèmes de détresse différents […]. Si je sens que c’est le temps pour moi d’arrêter l’aventure, j’arrête. J’appellerai la compagnie d’hélicoptère pour que l’on vienne me chercher. »
Les raisons d’une telle aventure
Les coûts de cette aventure sont entièrement assumés par Frédéric Dion. « La façon pour trouver le revenu pour payer une aventure comme celle-ci, c’est par les conférences. C’est comme ça que je gagne ma vie […]. Les commandites pour un aventurier au Québec, en ce qui me concerne, c’est un mythe. Il y a très peu de compagnies qui voient et qui décèlent un potentiel pour se faire voir avec un aventurier. » Par l’intermédiaire des revenus générés par ses conférences, Frédéric Dion indique que ceci lui permet aussi de passer son message auprès du public : « Osez l’aventure », tout en lui permettant de rendre l’aventure utile en amassant des fonds pour l’organisme Opération Enfant Soleil. En effet, Frédéric Dion collabore avec cette association depuis 2009. Depuis cette date, il a amassé la somme de 25 000 $ et il espère en récolter 5 000 de plus pour cette cause. Un service de don en ligne est d’ailleurs accessible sur le site de l’association.
Les internautes pourront suivre la position de Frédéric Dion par une balise de positionnement qu’il portera sur lui. Il communiquera avec les médias pour parler du déroulement de son aventure au Yukon, lesquels sont invités à ne divulguer aucune information susceptible de fausser l’aventure du Québécois.