Une visite à Boréal Kennel de Carcross m’a permis de rencontrer Bertrand Bellencourt qui concilie travail, plaisir et osmose avec sa trentaine de chiens. Ce Français d’origine a traversé l’Atlantique en 1998 pour venir étudier Montréal à l’Université de Concordia.
« Le premier week-end, quand je suis arrivé au Québec, je suis allé visiter le mont Tremblant, et par pur hasard, je suis tombé sur un chenil de huskies », se remémore Bertrand. C’est là qu’il a acquis son premier chien.
« C’était comme un rêve d’enfant. Tu grandis en France et c’est comme hors de portée, les huskies. Si tu en as un là-bas, il est malheureux de toute façon, parce que ce n’est pas un environnement pour ce genre de chien, sans compter que ça coûte une fortune. »
Bertrand Bellencourt a ensuite déménagé dans la région du Saguenay pour aller étudier à l’Université du Québec à Chicoutimi en géographie et en sciences de l’environnement. Pendant ses études, il a commencé à guider en traîneau avec ses 30 chiens pour des compagnies de tourisme les fins de semaine.
Après l’expiration de son visa d’étudiant, il est devenu résident permanent, mais ça a pris du temps. Après deux ans d’attente, il a joint son député au Saguenay. « C’est drôle, je l’ai appelé et deux semaines plus tard, j’avais mon visa dans ma poche. »
L’appel du Yukon
« Quand tu n’es jamais venu et que tu ne connais pas, le Yukon c’est un peu comme l’Eldorado du chien de traîneau », explique Bertrand. Abonné à des revues sur le sujet et suivant la Yukon Quest de loin, il en rêvait depuis des années.
Bertrand et sa copine Julie se sont retrouvés tous les deux sans emploi à une période de leur vie. Ils ont trouvé que c’était un excellent moment pour déménager. « On est venu sur un coup de tête, mais ça faisait déjà trois ans que j’y pensais. » C’est ainsi qu’en septembre 2008, ils ont pris la route dans une petite voiture avec leur fils de trois mois, traînant une remorque qui abritait dix-huit chiens. Ils ont dû en laisser douze au Québec, car il manquait de place pour les emmener tous.
Surpris par le coût de la vie au Yukon, Bertrand a vite réalisé que pour y faire son nid, acheter une maison et continuer à guider, il devrait auparavant trouver des sous pour bien s’établir. Il a donc travaillé pendant quatre ans dans le domaine de la construction en ville, ensuite dans une mine.
Puis, Bertrand a fait la connaissance d’un voisin qui gérait une compagnie de tourisme. Il a travaillé avec lui pendant trois ans à faire ce qu’il aime par-dessus tout, guider. Que ce soit en traîneau, en canot ou en randonnée, Bertrand Bellencourt a accompagné des clients et a pu partager avec eux son amour de la nature du Yukon.
En août 2005, le propriétaire de la compagnie annonce à Bertrand qu’il quitte le monde des affaires. Ce dernier réalise que c’est le temps ou jamais de démarrer sa propre entreprise.
Sans rien connaître à la programmation, Bertrand s’attelle à construire son site Internet. Il devient membre de Travel Yukon et le voici en affaires. Pour son premier hiver, il est très satisfait des résultats : il obtient sept contrats d’expédition, dont un de quatorze jours.
Bertrand Bellencourt tient à une règle primordiale pour ses expéditions : toujours être accompagné d’un autre guide ou d’un valet de chenil. « C’est plus facile de garer des motoneiges, des canots ou des quads que des chiens. T’as juste à appuyer sur le bouton et c’est fini. » Mais comme les animaux apportent de l’imprévu, des situations plus difficiles à gérer peuvent survenir. Le fait que deux personnes accompagnent les clients offre un meilleur encadrement et assure d’autant plus le côté sécuritaire de l’expédition.
Boréal Kennel n’est pas la première et la seule compagnie qui offre des sorties en traîneau à chiens au Yukon. Pour se démarquer de la concurrence, Bertrand entend développer l’expédition longue durée et sur mesure. « J’ai des clients qui veulent ouvrir des sentiers à l’ancienne. Ils veulent monter un camp, taper un sentier et le refaire. » Il leur donne ce qu’ils demandent. n
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.