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le Lundi 1 février 2016 14:47 Sports - Loisirs

Yukon Quest 2016 : l’histoire d’un Français, d’un Belge et d’un Québécois

Luc Tweddell. Photo: fournie
Luc Tweddell. Photo: fournie

La 33e édition de la renommée course Yukon Quest aura lieu le 6 février à Fairbanks! Cette course mythique de 1 000 milles attire chaque année des milliers de visiteurs. Vingt-quatre musheurs seront sur la ligne de départ, dont trois francophones.

Sébastien Dos Santos Borges

Ce grand gaillard qui vient de France, en Haute-Savoie, n’a pas froid aux yeux. Il s’est lancé comme défi de faire un tour du chapeau en courant dans la même saison deux courses de qualification et la Yukon Quest.

Il y a 24 ans, Sébastien a acquis son premier chien à la Société protectrice des animaux (SPA) en France. Il a grossi son équipe jusqu’à ce qu’elle compte huit chiens qui provenaient tous du même endroit.

Sébastien Dos Santos Borges. Photo: Jean-Philippe Bienvenu

Sébastien Dos Santos Borges. Photo: Jean-Philippe Bienvenu

Pour réaliser son grand projet, il arrive au Yukon à l’automne 2015 et s’installe chez Alayuk Adventures pour s’entraîner. Il amène avec lui ses chiens meneurs et complète son attelage avec des chiens de Philips, Bradley, Fressineau et Neff.

Sébastien a fait bonne figure lors des deux courses de qualification, la Copper Basin, et la Two Rivers. Il donne tout le mérite à son équipe de chiens, car il se considère « le plus mauvais de l’attelage ».

L’objectif de Sébastien est de prendre le départ de la Yukon Quest, mais pas à n’importe quel prix. « Je ne me mets pas de pression. Ma priorité, c’est les chiens. Je veux qu’ils soient heureux et qu’on ait du plaisir ensemble. » Marcelle Fressineau sera son valet de chenil pour la Yukon Quest.

Sur son traîneau, Sébastien Dos Santos Borges pense à ses premiers chiens de la SPA grâce à qui il a entrepris ses aventures. « Quand j’ai commencé avec ces quelques chiens, je croyais que c’était moi qui leur enseignais quelque chose, et je me suis fourvoyé. C’est l’inverse. Ce sont eux qui me montrent le chemin à suivre. C’est véritablement eux les musheurs, et moi le chien. »

Gaëtan Pierrard

Originaire des Ardennes en Belgique, Gaëtan est arrivé au Yukon il y a huit ans. Avant de s’y installer, il y avait déjà effectué quelques incursions et pratiquait déjà le traîneau à chiens depuis deux ans. Il vit à Mendenhall et possède seize chiens qui proviennent des lignées Gatt et Kleedhen. Pour les besoins de la Yukon Quest, il a emprunté six autres chiens.

Pour sa première expérience avec la Yukon Quest, Gaëtan Pierrard a commencé l’entraînement à la mi-septembre. « Je n’ai pas vraiment de plan rigide. Je commence par des petites sorties et j’augmente graduellement. Quand je peux prendre le traîneau, je fais des 40 milles et alors, je pars camper. »

Gaëtan Pierrard. Photo: fournie

Gaëtan Pierrard. Photo: fournie

Quel est son but en participant à la Yukon Quest? « Je n’ai pas envie d’être compétitif ou quoi que ce soit. C’est plutôt de la terminer », commente-t-il. Pour l’assister dans ses préparatifs et tout au long du parcours, il sera accompagné par deux Français. Ceux-ci voyageaient, se sont arrêtés chez lui et lui ont proposé leur aide.

Que se passe-t-il dans la tête de ce musheur pendant toutes ces heures debout sur un traîneau? « Il y a tellement de temps pour penser dans les longues courses. Une partie de mes pensées vont pour regarder les chiens, voir comment ils courent et les surveiller sans arrêt. Ensuite, je pense à plein de choses comme quand on roule en voiture. »

Luc Tweddell

Québécois d’origine, Luc Tweddell est musheur depuis 21 ans. Son rêve d’adolescent l’a fait déménager au Yukon il y a 10 ans. Maintenant installé à Mendenhall, Luc Tweddell entraîne son équipe composée de sa lignée du Québec et de chiens qu’il a achetés à Jean-Denis Britten.

Luc participera à la Yukon Quest pour une seconde fois. De sa première participation, il en garde des souvenirs mitigés. « C’était mon rêve depuis tellement longtemps de faire la Quest. Les livres que je lisais dataient des débuts de la Quest et je pensais que c’était encore comme cela aujourd’hui. Les gens étaient plus relax. J’ai réalisé que c’était une course, qu’il y en avait qui voulaient pouvoir gagner leur vie avec cela. Ça a été un gros choc. Mon rêve se cognait à la réalité et ça a été difficile à avaler », raconte Luc Tweddell.

Luc Tweddell. Photo: fournie

Luc Tweddell. Photo: fournie

Son but pour cette deuxième Yukon Quest est de franchir la ligne d’arrivée. « La première fois que je l’ai faite », se remémore-t-il, « je n’avais absolument aucune idée de ce que je faisais. Aujourd’hui, je sais ce que ça représente pour les chiens et pour moi. »

Au sujet de ses valets de chenil, Luc n’a qu’une chose à dire : « J’ai les meilleures handlers de la terre. Ce sont ma femme et mes deux filles. De savoir qu’elles seront au prochain point de contrôle, ça va me motiver à avancer, ça, c’est sûr et certain. »

Selon Luc, faire du traîneau à chiens s’apparente à la méditation. Entre les périodes d’observation de ses chiens, il s’efforce de ne penser à rien.