Que font les immigrants une fois qu’ils ont reçu leur résidence permanente? Miléna Georgeault et Maxime Gouyou-Beauchamps ont, quant à eux, décidé de lancer leur propre entreprise de tourisme, Terre boréale.
Leur histoire ressemble à bien d’autres qu’on entend souvent au Yukon. Au départ, rien ne les prédisposait à devenir entrepreneurs.
De l’écologie à l’entrepreneuriat
Pour sa part, Maxime Gouyou- Beauchamps est venu au Yukon une première fois en 2011 en vacances. Il a voyagé entre le Yukon et l’Alaska pendant quelque temps. Ensuite, avec un permis vacances-travail (PVT), il s’est installé à Whitehorse où il a rapidement été embauché par une compagnie minière. Maxime avait rencontré Miléna tout juste un mois avant de partir pour le Yukon.
Les deux diplômés en écologie savaient que dénicher un emploi en France dans ce domaine s’avérerait difficile. Miléna est venue rejoindre Maxime au Canada avec un visa de PVTiste. Elle a travaillé comme serveuse au restaurant Chez Antoinette’s. « De fil en aiguille, j’ai quand même réussi à dégoter un petit contrat avec la Wild Life Conservation Society. J’étudiais les loutres sur les lacs de Snafu et Tarfu », raconte Miléna.
La vie s’écoulait doucement et parents et amis venaient visiter le couple. Pour les occuper, Maxime et Miléna leur organisaient de magnifiques séjours de A à Z. Aussi, Maxime a été contacté par des gens qui voulaient aller voir l’autobus d’Into the Wild. Il a pris une semaine de vacances en mai 2012 pour les accompagner.
Synchronicité
En octobre 2012, pendant que Maxime se trouvait au Québec pour le travail, les deux amis se parlaient sur Skype. « J’ai un truc à te dire », annonce Maxime. « Et bien, moi aussi », répond Miléna. En fait, ils avaient la même idée. Ils voulaient tous les deux proposer à l’autre de lancer une entreprise de tourisme. C’est ainsi qu’est née Terre boréale.
La demande de résidence était bien enclenchée à ce moment-là. Maxime avait déjà rempli les papiers en tant que nominé et Miléna postule à titre de conjointe. Ils ont obtenu leur acceptation le 4 août 2013 et Miléna enregsitre la compagnie le 15 septembre 2013.
Le Yukon, terre du possible
Les deux associés ne possédaient aucune expérience en entrepreneuriat. Mais selon eux, lancer une entreprise au Yukon est relativement facile. « C’est simple ici au Canada de se lancer en affaires, de créer des relations », témoigne Maxime.
Ils ont reçu de l’aide du gouvernement et des concurrents qui ont bien voulu répondre à leurs questions. « Ici, tout le monde travaille ensemble pour offrir de la bonne qualité, des prix abordables pour les clients. Il y a beaucoup de partenariat qui se fait. Les gens n’avaient pas peur de nous aider, car si Terre boréale offre des tours de mauvaise qualité, ça va dégrader l’image générale du Yukon comme destination touristique », dit Maxime.
Le ministère du Tourisme du gouvernement du Yukon organise plusieurs ateliers pour les entrepreneurs. De plus, une fois Terre boréale lancée, ils ont profité des bons conseils et de l’aide du personnel du secteur du tourisme de l’Association franco-yukonnaise (AFY), de la Chambre de commerce du Yukon et de celle de Whitehorse.
Le gouvernement offre une aide financière pour des programmes de marketing. L’an dernier, Terre boréale a pris part à deux salons de consommateurs en France et le gouvernement a remboursé la moitié des frais engagés. En étant membre de la Wilderness Tourism Association of Yukon, c’est possible de participer à des programmes de coopération pour la publicité pour partager le coût des stands.
Des séjours alléchants en français
Pour l’instant, Terre boréale concentre ses activités sur l’été, mais offre deux séjours en hiver : l’un au cercle arctique et l’autre sur la route de glace.
Le fait d’être francophone se révèle un atout pour Terre boréale. Miléna et Maxime ont d’ailleurs choisi un nom français pour leur entreprise. Une niche pour cette clientèle existe. C’est la raison pour laquelle ils participent à des salons en France et pensent maintenant à aller séduire la Suisse francophone et le Québec.
« On n’a jamais voulu imposer notre francophonie au Yukon, mais on est reconnaissant du travail fait par l’AFY pour essayer de nous mettre en avant en tant qu’entreprise francophone, pour que notre nom apparaisse auprès des journalistes. »
Leur vision du futur
Quand on leur demande comment ils voient l’entreprise dans cinq ans, la réponse de Miléna vient spontanément : « Pas beaucoup plus gros. Ce qu’on envisage peut-être, si tout se passe bien l’été prochain, c’est d’avoir deux couples de guides pour qu’on puisse faire deux séjours en parallèle tout l’été. Dans cinq ans, on se voit peut-être avec six guides, mais ça me paraît beaucoup. »
L’idée première était de guider les clients ensemble. Actuellement, Maxime le fait tout seul pendant l’été. En septembre, ils partent tous les deux. Dans le futur, Miléna s’occupera plus de la partie logistique et Maxime sera le guide. Si l’entreprise se développe, l’équipe s’agrandira peut-être l’an prochain.
« On ne s’imagine pas construire une multinationale. Nous, ce qu’on veut, c’est pouvoir en vivre tous les deux », assure Maxime.
« Même si notre projet n’aboutit pas comme on l’espère, on aura quand même eu de belles expériences », renchérit Miléna. « Nous sommes allés dans des endroits où ne serions jamais allés si on n’avait pas eu Terre boréale. Et on apprend plusieurs choses avec le développement de l’entreprise. »
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.