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le Jeudi 17 septembre 2015 13:49 Sports - Loisirs

Regain de popularité pour le tir à l’arc au Yukon

Vincent Ménard a commencé le tir à l’arc à 11 ans. La pratique de cette discipline lui a apporté un meilleur contrôle de ses émotions. Photo : Godefroy Lemoigne
Vincent Ménard a commencé le tir à l’arc à 11 ans. La pratique de cette discipline lui a apporté un meilleur contrôle de ses émotions. Photo : Godefroy Lemoigne

Le tir à l’arc au Yukon devient de plus en plus populaire au Yukon. « Il est indéniable que la trilogie des films Les Jeux de la faim a eu un effet sur l’augmentation des adhésions. Mais c’est un phénomène qui a réellement commencé dans les années 1980 quand des moniteurs autochtones ont commencé à introduire le tir à l’arc moderne dans les communautés du Yukon, » explique Gaël Marchand, directeur général du Cercle de sport autochtone du Yukon. Depuis, le nombre d’adhérents au Club de tir à l’arc de Whitehorse ne cesse d’augmenter.

Vincent Ménard a commencé le tir à l’arc à 11 ans. La pratique de cette discipline lui a apporté un meilleur contrôle de ses émotions. Photo : Godefroy Lemoigne

Vincent Ménard a commencé le tir à l’arc à 11 ans. La pratique de cette discipline lui a apporté un meilleur contrôle de ses émotions. Photo : Godefroy Lemoigne

Lui-même fervent pratiquant de ce sport, M. Marchand visite les écoles du Yukon pour en faire la promotion auprès des jeunes. « Ce qui est intéressant, c’est que le tir à l’arc renverse la hiérarchie traditionnelle de la salle de sport. Pas besoin d’être taillé comme un athlète pour bien tirer à l’arc ni d’avoir une forte personnalité. Il s’agit surtout d’être concentré et appliqué, ce qui favorise parfois des élèves qui ont des difficultés dans les sports plus physiques », affirme Gaël Marchand.

L’école dela sagesse?

Vincent Ménard, 14 ans, pratique le tir à l’arc depuis bientôt trois ans. Après avoir été initié à l’école, il a voulu continuer pour améliorer la qualité de son tir. Son arme est très éloignée de l’image traditionnelle que l’on peut s’imaginer. Elle est équipée de poulies, d’un viseur et faite de matériaux légers et résistants. Très concentré pendant le tir, Vincent reconnaît que cette discipline l’aide dans ses études. « Cela m’apporte un meilleur contrôle de moi-même, je me fâche beaucoup moins », admet-il. L’ambiance pendant la séance de tir est en effet très calme. Une dizaine d’adolescents s’exercent sans discontinuer. Que les flèches se pointent au cœur de la cible ou non, aucun jeune ne laisse échapper une démonstration de joie ou de frustration.

Hypnotique

« Quand on tire, il faut rester concentré sur la séquence de tir. On ne peut pas se laisser déconcentrer par ses émotions. C’est très stratégique, on ne pense qu’à sa position, comment l’ajuster pour augmenter son score », explique Gaël Marchand. « C’est un état quasi hypnotique. » Si pour lui l’objectif principal est d’amener de plus en plus d’athlètes yukonnais en compétition, le tir à l’arc au Yukon garde néanmoins un aspect traditionnel. Lorsqu’ils s’entraînent dehors l’été, les tireurs prennent comme cibles des animaux en plastique dissimulés dans les bois. D’ailleurs, confie Vincent, « en plus de m’orienter vers la compétition, j’aimerais aussi aller chasser le petit gibier, comme la perdrix ou le lièvre. Hélas! ce n’est pas possible, mon père est végétarien. »