De jeunes peupliers souffrant de jaunisse précoce annoncent la fin de l’été, mais dans les jardins yukonnais, tous les espoirs sont encore permis. C’est le temps de récolter, d’emmagasiner et de préserver les fruits d’une saison généreuse. Deux passionnées de jardinage livrent leurs secrets et réflexions sur le sujet.
Au jardin de Danielle
Danielle Bonneau, une résidente de Whitehorse, affirme sans aucune hésitation que la saison de jardinage a été « très bonne ». Elle cultive ses légumes dans des bacs depuis quelques années (cinq bacs mesurant 61 cm sur 152 cm de long). Ceci lui permet d’offrir à sa famille une variété quotidienne de petits fruits et de légumes tout au long de l’été. Danielle possède aussi une serre dans laquelle les concombres, les petites fèves et les tomates poussent comme de la mauvaise herbe! Cette année, ses tomates ont même eu le temps de rougir! « Je ne ferai pas de ketchup vert », lance-t-elle à la blague.
Toutefois, l’étape de conservation et de préservation des fruits et légumes n’a pas été très longue puisque tout a été consommé au fur et à mesure. « Les framboises étaient trop bonnes », déclare la jardinière gourmande.
Au jardin de Marie-France
Marie-France Campagna qui vit dans la subdivision de Judas Creek près du lac Marsh est aussi satisfaite de la saison.
Derrière sa demeure, des talles d’amélanchiers ont produit (et produisent encore!) de belles baies bleues, juteuses à souhait. Mme Campagna privilégie la congélation pour ces petits fruits. Elle les étale sur des plaques à biscuits avant de les mettre au congélateur. Lorsqu’ils sont bien gelés, elle les répartit dans des sacs en plastique. Les légumes feuillus, bettes à carde et autres connaissent le même sort au congélateur.
Puisqu’elle est particulièrement friande de fines herbes, elle a cuisiné de nombreuses recettes de pesto. Elle l’a congelé dans des bacs à glaçons. « C’est pratique, je n’utilise que ce dont j’ai besoin. Je peux mettre un cube ou deux dans la soupe ou sur des pâtes », explique-t-elle. De plus, elle n’ajoute le fromage et les noix qu’au moment de la consommation.
Jardins fermés…
Cette heureuse frénésie de préservation annonce la prochaine étape, celle de la fermeture du jardin. Danielle estime que la fermeture de son jardin sera rapide. « C’est simple, j’arrache tout et je mets les plants au compost. » Mais elle avoue que le compostage en terre nordique lui pose quelques défis. Le processus est long. « Mon compost a trois ans et je crois que je pourrai le récolter l’an prochain. »
A-t-elle un truc qu’elle aimerait partager? « Je plante mes carottes à l’automne. Tout juste avant que le sol ne gèle complètement. J’étends une nappe en plastique par-dessus et je la retire au printemps. Depuis que je fais cela, mes carottes sont beaucoup plus grosses. »
Marie-France ferme son jardin de la même façon. « Je retire les plantes mortes et les mets au compost », explique-t-elle. Comme elle cultive aussi dans des pots et contenants, elle vide ces derniers et les nettoie afin qu’ils soient prêts à utiliser au printemps.
Un des secrets de son succès? Le mois d’août venu, elle cesse d’arroser. Tout juste avant les premiers gels, elle sature le sol autour de ses arbustes et plantes vivaces.
Sur le sujet de fermeture de jardin, une autre école de pensée conseille de laisser les plantes annuelles sur place, pourvu qu’elles n’aient pas de maladies. Cet engrais vert sera incorporé au sol le printemps venu. Les plantes de la famille des pois sont particulièrement bénéfiques pour le sol puisqu’elles contiennent du nitrogène dans leurs racines.
Marinade de rhubarbe de Marie-France
– Cinq tasses de rhubarbe tranchée finement
– Une tasse d’oignon
– Une boîte de 28 onces de tomates
– Deux tasses et demie de cassonade
– Une demi-tasse de raisins secs
– Deux tasses de vinaigre
– Une cuillère à thé de clou de girofle
– Une cuillère à thé d’épices mélangées
– Une cuillère à soupe de sel
– Une cuillère à thé de poivre
– Mélanger la rhubarbe, l’oignon, les tomates et la cassonade.
– Arroser de vinaigre, puis assaisonner avec les épices.
– Saler et poivrer.
Amener à ébullition et réduire la chaleur.
Laisser mijoter de 1,5 à 2 heures.
Mettre en pots.
(Recette adaptée, tirée du livre Qu’est-ce qu’on mange? publié par le Cercle des fermières du Québec)